Alors, après six matchs, quel est le vrai visage du CF Montréal ? Au chapitre des questions pièges, celle-ci figure au sommet de la pyramide à l’heure qu’il est. On parie que même le participant le plus allumé de Who Wants to be a Millionaire ? ne parviendrait pas à y répondre.

Il y a eu les trois premières rencontres, contre Orlando, Dallas et Miami : une nulle et deux victoires. L’Impact a montré une vivacité déconcertante dans chacun de ces matchs, notamment dans les premières minutes, et s’en est sauvé avec des points.

Puis il y a eu les trois affrontements suivants, contre Chicago, D.C. et Seattle : que des défaites. Une abrupte déchéance, de l’effondrement de dernière minute face au Fire jusqu’à la « claque au visage » de 5-0 devant les Sounders, samedi dernier.

À travers toute cette épopée à l’extérieur, à travers les jongleries – forcées ou non – de Laurent Courtois avec son effectif, à travers l’extase des buts et la frustration des remparts brisés, il a été difficile de déceler des tendances.

C’est entre autres pourquoi ce premier match à domicile, samedi face au FC Cincinnati, est si attendu. Laissons Samuel Piette vous en expliquer les raisons.

« À la maison, tu es dans le confort, a-t-il souligné mercredi matin, après l’entraînement des siens sur la pelouse naturelle du Centre Nutrilait. Donc tu es un peu plus à l’aise de prendre des risques, […] de sortir le ballon de l’arrière. »

Je ne dis pas que le match contre Cincinnati va être parfait, qu’on va avoir 90 % de la possession et qu’on va épater la foule, mais c’est ce qu’on va essayer de faire.

Samuel Piette

Mais Piette apporte une nuance importante : Laurent Courtois donne « beaucoup d’informations » à son groupe. « Il y a des choses qui vont prendre du temps, dit-il, et il y a des trucs qu’on est capables d’effectuer dès maintenant. »

« On en a vu certains indices ici et là dans les matchs précédents. Il faut réaliser que l’on n’a que six matchs ensemble. »

Le retour à la maison verra enfin le CF Montréal jouer « les agresseurs », a quant à lui estimé Ariel Lassiter, mercredi.

« C’est ce dont nous aurons besoin contre une équipe comme Cincinnati. Ils ont des joueurs qui font changer la donne. Mais en tant qu’unité, nous serons à la hauteur. Avec nos fans derrière nous, c’est beaucoup plus difficile de nous arrêter. »

Un « wake-up call »

Avec ce match au stade Saputo, il y a l’identité de jeu à déployer, mais il y a aussi les valises qui peuvent finalement rester défaites.

« Ça fait du bien physiquement, c’est sûr, admet Piette. Mais beaucoup plus mentalement. Pour tout le monde. »

Interrogé pour savoir ce qui a été le plus difficile au cours des dernières semaines, Lassiter répond que le fait d’être « loin » de ses proches et de sa « zone de confort », ainsi que de vivre « dans des hôtels tout le temps », « ça a un impact ».

D’un autre côté, dit l’international costaricain, « ça nous a beaucoup rapprochés en tant que groupe ».

« Même qu’on dirait que ça fait plus que trois mois qu’on est ensemble », lance Piette.

Cet esprit de corps sera-t-il suffisant pour oublier rapidement la rosse de samedi dernier ?

Pour le Repentignois, ce 5-0 était un « très, très bon wake-up call à un bon moment ».

Avant de rentrer à la maison, on peut se dire qu’on a connu du succès en début d’année, que là ça va un peu moins bien, et qu’il faut faire attention sur certains points, […] être concentrés et vigilants.

Samuel Piette

« Peu importe si on est à la maison ou à l’extérieur, nous estimons que nous avons le groupe et le système pour l’emporter, explique Lassiter. Malheureusement, parfois ça prend cette direction-là, et c’est difficile à accepter. Mais nous avons la bonne mentalité cette semaine pour corriger nos erreurs et exécuter notre plan samedi prochain. »

Samuel Piette aussi louange la « mentalité » de son club, notamment en ce qui a trait à cette honnête récolte de sept points en six matchs.

« Il faut mettre tout ça en perspective. La bonne chose, de notre côté, c’est qu’on n’est pas satisfaits, pas contents. On sait qu’on aurait pu faire mieux. Ça démontre à quel point on a une mentalité de gagnants. »

De toute façon, la saison est jeune et le récit peut évoluer de match en match, comme le rappelle Ariel Lassiter.

« On doit tirer profit de ces deux prochains matchs à domicile, dit-il. Si on va chercher deux victoires consécutives, l’histoire change complètement. »

Lappalainen encore à l’écart

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

Lassi Lappalainen

Comme le faisait remarquer un confrère sur la galerie de presse du Centre Nutrilait, mercredi matin, il n’y a pas que le CF Montréal qui retrouve sa maison cette semaine. Lassi Lappalainen a aussi retrouvé la sienne : l’infirmerie. Le Finlandais a joué ses premières minutes de la saison en substitut contre le D.C. United – c’était sa première apparition pour le club depuis l’avant-dernier match de la saison 2023, contre Portland. Puis il a été écarté de la formation samedi en raison d’un pépin à l’aine. Mercredi, il n’a pas participé à l’entraînement avec les siens. Tout comme Dominic Iankov (ischiojambier) et Jules-Anthony Vilsaint (genou), également absents samedi. Les trois joueurs ont tout de même foulé la pelouse et se sont échauffés légèrement avant que le reste du groupe ne la quitte. Nous n’avons pas aperçu Kwadwo Opoku, qui aux dernières nouvelles portait une botte orthopédique après sa blessure subie en début de match à Dallas.