Les statistiques peuvent parfois être trompeuses et Jules-Anthony Vilsaint semble en être la preuve pour le CF Montréal.

À première vue, on ne peut pas retirer grand-chose d’aucun but et aucune passe décisive en 131 minutes de jeu, comme l’indique sa fiche de joueur sur le site de la MLS. Ça ne rend toutefois pas justice à l’impact offensif que Vilsaint a eu en si peu de temps.

L’attaquant de 20 ans avait déjà fait preuve d’un bon flair offensif et de bonnes habiletés avec le ballon lors de ses entrées comme substitut, mais il avait aussi fait écarquiller les yeux grâce à son tir sec et précis. C’est d’ailleurs cette arme qui a mené aux deux premiers buts du Bleu-blanc-noir, dimanche, dans une victoire de 3-2 contre le Toronto FC, lors du premier départ de la carrière de Vilsaint en MLS.

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Mathieu Choinière (29) célèbre le but qu’il vient de marquer contre le Toronto FC avec son coéquipier Jules-Anthony Vilsaint (28), qui en était dimanche à son premier départ en MLS.

Dangereux et créatif pendant seulement 38 minutes de jeu contre le TFC, Vilsaint entend bien continuer à décocher des tirs pour créer des occasions de marquer, au grand plaisir de ses entraîneurs.

« Il y a des moments précis au cours desquels je dois prendre la décision de tirer au but. Mes coéquipiers savent que j’ai une bonne frappe, qui est cadrée la majorité du temps, et que je possède une bonne finition. On me dit toujours de tenter ma chance. Les entraîneurs aiment les tirs et les occasions que je provoque sur le terrain », a-t-il affirmé jeudi, avant un entraînement au Centre Nutrilait.

Son premier départ de rêve a cependant pris fin abruptement en raison d’une blessure au mollet, ce qui n’a pas dissipé les inquiétudes quant à sa capacité à être efficace pendant 90 minutes.

Vilsaint, qui avait aussi raté une partie du camp d’entraînement en raison d’une blessure et qui avait été prêté à l’Académie il y a quelque temps afin qu’il maintienne une condition de match optimale, s’estime prêt physiquement à relever ce genre de défi.

« Je me suis très bien senti physiquement, dimanche. Le temps de jeu que j’ai eu dans mes entrées de match m’a préparé pour ce départ. Je commence à me sentir prêt physiquement pour avoir plus de temps de jeu. Ça va toujours rester la décision de l’entraîneur-chef, mais je reste prêt », a-t-il indiqué.

De la patience

L’entraîneur-chef du CF Montréal, Hernán Losada, a mis du temps à faire confiance à Vilsaint pour un premier départ, mais le plan a toujours été respecté. Bien que la philosophie de l’équipe incite les jeunes joueurs à rapidement s’imposer au sein de la formation, l’objectif reste malgré tout de ne pas trop les brusquer dans leur développement.

Losada a défendu son approche, citant Nathan Saliba comme exemple de joueur qu’il a beaucoup utilisé en début de saison et qui a dû prendre un pas de recul pour mieux progresser.

« J’ai un avantage par rapport à beaucoup de gens, je suis présent à tous les entraînements. Personne n’en sait plus que moi et les autres entraîneurs à propos des joueurs qui sont prêts ou non à jouer, a insisté l’Argentin. Jules-Anthony n’était pas prêt à commencer un match. Il pouvait entrer en deuxième demie et nous l’avons utilisé. Pour un jeune qui joue chez les professionnels pour la première fois, c’est bien d’avancer petit à petit. »

« Nous avons rapidement lancé Nathan dans la fosse aux lions et nous avons fait un ou deux pas de recul avec lui pour avancer. Il ne faut pas brûler un jeune joueur et il faut rester patient. C’est difficile en 2023 d’avoir de la patience, mais Jules-Anthony en a eu. »

La patience de Vilsaint et de Losada pourrait maintenant servir la cause du CF Montréal en vue des deux derniers mois de la saison. L’échantillon est petit, mais Vilsaint a bien travaillé offensivement en compagnie du milieu de terrain Bryce Duke et de l’attaquant Kwadwo Opoku, deux acquisitions à gros prix de l’équipe cette année.

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Kwadwo Opoku (90) et Bryce Duke (10) à l’œuvre contre Jonathan Osorio (21) du Toronto FC

« Nous nous entendons très bien et nous savons que nous possédons de très bonnes qualités offensives et techniques. C’est sûr que nous avons une petite connexion et que nous tentons de créer plus d’actions offensives pour l’équipe parce que notre défensive travaille exceptionnellement fort derrière. C’est simplement d’en amener le plus possible en attaque et de marquer plus souvent », a souligné Vilsaint.

La troupe montréalaise serait heureuse de voir le trio marquer plus de buts. Elle représente la pire attaque des 18 formations qui détiennent actuellement une place en séries avec seulement 25 buts en 24 matchs. Les coéquipiers de Vilsaint ne doutent pas qu’il soit en mesure de faire la différence d’ici le reste de la saison.

« Des buts, ça change des matchs et c’est quelque chose dont nous avons eu besoin toute l’année. Il a été capable d’en créer deux de façon relativement rapide. C’est énorme d’avoir un joueur capable de réaliser ça », a estimé le défenseur Aaron Herrera.

Le CF Montréal accueillera le Revolution de la Nouvelle-Angleterre samedi, au stade Saputo.