« On sait qu’un match contre Toronto, c’est beaucoup plus que trois points », a lancé l’entraîneur-chef du CF Montréal, Hernán Losada, quelques instants après une victoire des siens de 3-2 au BMO Field, dimanche soir.

C’était quoi, au juste, ce match contre le Toronto FC ?

D’abord, c’était la première rencontre en plus de trois semaines pour l’équipe montréalaise. En raison d’une élimination dès la phase de groupe de la Coupe des Ligues, elle a dû patienter jusque-là. Ce retour à l’action pourra être qualifié de succès, du moins pour les 45 premières minutes de jeu, qui ont été sans bavure. Pour les 45 suivantes, on y reviendra.

Ensuite, c’était un match clé pour la course aux séries éliminatoires. L’Impact a signé seulement sa deuxième victoire de la saison sur la route, et avec dix parties à faire, l’équipe de la métropole est virtuellement inscrite à la danse automnale. Elle a un coup à jouer pour la suite des choses et sa destinée lui appartient.

On pourrait même ajouter que ce duel a été le théâtre d’un premier doublé en carrière pour Mathieu Choinière. Qui plus est, dans une performance typiquement choinièresque. Une prestation illustrée par son grand volume de jeu et où il a fait la démonstration de son abnégation en acceptant de pourvoir le poste de piston gauche. Sa seconde réussite, celle qui a confirmé la victoire, était d’ailleurs son premier but sur penalty en carrière. Que du bien.

PHOTO FRANK GUNN, LA PRESSE CANADIENNE

Mathieu Choinière

Et surtout, c’était le derby. Le match contre le rival historique, dont les questions géopolitiques ne font qu’aider à son attrait. C’est celui que l’on « encercle sur le calendrier », comme l’a mentionné Losada. C’était le troisième et dernier duel entre les deux formations de l’est du Canada, et Montréal a triomphé à chaque occasion, ne manquant pas de panache.

Résumé simplement par le défenseur Joel Waterman : « On ne voulait pas perdre, parce que c’est une équipe qu’on n’aime pas. »

Visiblement, ce sentiment s’est même transmis aux partisans. Compte tenu de l’outrageuse domination du CF Montréal en première mi-temps, les locaux ont retraité sous les huées de la foule. Une victoire en soi pour Montréal.

Or, malgré tous ces éléments, ce gain aura un petit goût amer.

De modestes célébrations

La première mi-temps du Bleu-blanc-noir a été sans faute.

Jules-Anthony Vilsaint, à son premier départ avec le club montréalais, a été un réel catalyseur. Il a été le moteur offensif de Montréal et a été l’instigateur des deux premiers filets des siens. Il a cependant quitté la rencontre sur blessure à la 34minute de jeu en raison d’un contact, et l’entraîneur-chef n’avait aucune mise au point à faire concernant son état de santé après la rencontre.

Le reste de la première demie s’est déroulé comme prévu. Par contre, en seconde mi-temps, les locaux ont pris l’ascendant. Cette montée en puissance s’est cristallisée lors de l’entrée de Lorenzo Insigne. S’il a été invisible lors des deux premières confrontations contre Montréal cette saison, il a assurément donné quelques maux de tête aux défenseurs du CFM lors de la troisième.

Et même si le club de la Ville Reine a disputé les derniers instants du match avec un homme en moins, il a été dangereux jusqu’au sifflet final. Certes, il a marqué à la toute fin des arrêts de jeu, mais Montréal devra apprendre à mieux gérer une avance.

Les plus attentifs noteront que le CFM a remporté ses 13 rencontres, toutes compétitions confondues, quand il a marqué en premier. Alors peut-être que ce n’était qu’un peu de rouille à ce retour en poste. Pour le club, il faudra s’assurer que cela reste ainsi.

En hausse

Jules-Anthony Vilsaint

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Jules-Anthony Vilsaint (28)

En à peine 30 minutes de jeu, Vilsaint a offert plus d’espoir en pointe en combinaison avec Kwadwo Opoku que quiconque jusqu’à présent. Il a également profité de la justesse de Bryce Duke, dans ce qui commençait à ressembler à un trio prometteur. Si la blessure n’est pas sérieuse et que Romell Quioto n’est pas sur la touche, difficile de résister à un second rancard avec l’attaquant québécois.

En baisse 

Jonathan Sirois

C’était bien loin d’une performance désastreuse de la part du portier, toutefois, on sentait qu’il pouvait en faire davantage sur les deux frappes de Bernardeschi. Les deux sont venues de l’extérieur de la surface et n’aideront pas ses statistiques avancées.

Le chiffre du match

7

Nombre de matchs consécutifs sans défaite pour Montréal lors du Classique canadien. Le club montréalais a d’ailleurs remporté six matchs dans cette séquence et n’a concédé qu’un seul verdict nul. Une sorte de changement de paradigmes depuis 2019.