L’année 2022 du CF Montréal a été la saison des records. Meilleur classement de l’équipe depuis son arrivée en MLS, plus grand nombre de victoires sur la route de l’histoire du circuit, etc. 2023 n’est pas 2022, quoique…

« Nous avons accompli tellement de choses en tant que groupe, nous avons battu beaucoup de records, mais nous comprenons en tant que collectif que tout cela n’a plus vraiment d’importance, affirme le défenseur central Kamal Miller. C’est bien d’être dans le livre d’histoire du club, mais il est temps d’entamer un nouveau chapitre, car au final, nous n’avons gagné aucun trophée l’an dernier. »

L’entraîneur-chef Hernán Losada, qui en sera à sa première saison à la barre du CFM, en rajoute : « C’est une perte de temps de se comparer avec ce que le groupe a fait l’an dernier. C’est une nouvelle saison. Plusieurs joueurs sont encore ici, mais plusieurs sont partis aussi. Il y a des joueurs qui n’ont pas joué l’an dernier qui auront la chance de jouer cette année. »

Donc, au bout du compte, il reste quoi de 2022 ? Peu d’attentes pour les Montréalais. Les prédictions de 12 des 13 experts du site de la MLS placent le CFM dans la seconde moitié du classement de l’Association Est en vue de la prochaine campagne, qui s’entamera samedi soir à Miami.

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Kamal Miller

Je ne suis pas du tout surpris. Je pense que même si nous avions gagné la Coupe MLS l’an dernier, ils auraient dit que nous allions terminer derniers cette année, donc c’est la même cassette que l’an dernier. En fin de compte, c’est toujours agréable de leur prouver qu’ils ont tort, mais nous ne nous concentrons pas trop sur leurs opinions.

Kamal Miller

Outre le franc-parler de Miller, il y a plusieurs éléments qui sont toujours d’actualité. La défensive, à l’exception d’Alistair Johnston, qui a été remplacé par Aaron Herrera, et les principaux milieux de terrain défensifs en Victor Wanyama et Samuel Piette sont de retour. Romell Quioto, meilleur buteur du club lors des trois dernières saisons, aussi.

Également à ajouter à la liste, la philosophie de jeu offensif instauré par Thierry Henry puis perfectionné par Wilfried Nancy. Losada a répété qu’il souhaitait bâtir sur les bases du système de jeu et que, sans le dénaturer, il voulait lui apporter une petite touche. Une pincée de folie, de verticalité et de buts.

Ainsi, le pilote des Montréalais espère « aller plus loin que l’an dernier », qui, comme a rappelé Miller, s’est conclu sans champagne.

La grande différence avec l’an dernier sera l’apport des plus jeunes. Nathan Saliba, Sean Rea, Rida Zouhir et Sunusi Ibrahim devraient tous être mis à contribution.

« Je pense qu’il y a beaucoup de bons jeunes joueurs qui sont prêts, qui ont toujours montré ce dont ils sont capables. C’est simplement une question d’opportunités et je ne doute pas qu’ils pourront faire un bon travail », lance le cocapitaine Victor Wanyama, qui, dans le thème du changement, en sera à son troisième logo chez le Bleu-blanc-noir.

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Victor Wanyama

Ce mystère à savoir qui sera titulaire n’inquiète pas Miller, bien au contraire. Il se dit « excité » de voir ce que le collectif pourra faire cette saison et que c’est la plus grande différence avec la saison 2022.

« Cette année, il s’agira davantage d’un effort d’équipe et d’une performance collective forte à chaque match que des coups de génie individuels », analyse-t-il.

À terme, il désire que le CFM puisse enfin obtenir le respect qui lui est dû, selon lui.

Fin prêt à affronter les flamants roses

Après sept semaines de camp d’entraînement, l’équipe est exactement où Losada le souhaitait. Satisfait de la présaison, il note que l’atmosphère et l’ambiance sont excellentes au seuil de la saison.

Il convient cependant que c’est « un peu bizarre » d’affronter l’Inter Miami en lever de rideau alors que les clubs se sont affrontés seulement 10 jours avant le début de la saison lors d’un match présaison.

« Tous les joueurs ont joué 45 minutes, et c’était surtout pour donner du rythme, explique Losada. Mais c’était une occasion de voir de nouveaux joueurs et de voir le système de jeu de Miami. Je les connais déjà très bien. Je connais bien [leur entraîneur-chef Phil] Neville. Dans le soccer moderne, il n’y a pas de surprises. Tout le monde connaît tout le monde. »

Losada s’est assuré non seulement de ne pas dévoiler sa main, mais également de faire germer un doute sur les joueurs qui seront dans le onze de départ. Comme quoi il peut y avoir des surprises.

La présence du défenseur Joel Waterman, titulaire l’an dernier, est incertaine pour la partie : « On espère qu’il sera à 100 %. C’est un petit truc, mais pas de quoi s’inquiéter. »

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Joel Waterman

Le cas de Robert Thorkelsson est également incertain. Il pourrait avoir besoin d’un peu plus de repos que son homologue, selon l’entraîneur.

S’il y a un point de comparaison avec l’an dernier dans lequel Losada aimerait peut-être secrètement s’illustrer, c’est le succès du club à l’étranger. Il pourra donner le ton dans les prochaines semaines.

Le CFM commencera la campagne avec trois rencontres sur la route avant de croiser le fer avec l’Union de Philadelphie au Stade olympique. Il disputera ensuite deux autres matchs à l’étranger avant de jouer son premier match de la saison au stade Saputo.