Ismaël Koné ne s’en cache pas, son plus grand rêve a toujours été de jouer en Europe. Il le réalisera au début de l’année 2023, mais avant, il tenait à rendre grâce à la ville qui l’a propulsé au sommet.

Tout est arrivé en même temps pour le prodige de 20 ans. Une participation à la Coupe du monde avec l’équipe canadienne et l’annonce simultanée de son transfert vers le club de Watford, en deuxième division anglaise.

« Beaucoup de choses se sont passées en un an et demi », a révélé le milieu de terrain au cours de sa dernière conférence de presse en tant que membre du CF Montréal, jeudi après-midi.

Koné a été une véritable révélation pour les Montréalais et ceux-ci l’ont adopté dès ses débuts dans l’uniforme bleu, blanc et noir.

Il a souligné que ça faisait longtemps que l’offre de Watford était sur la table, mais qu’à l’instar de son coéquipier Djordje Mihailovic, il voulait terminer ce qu’il avait commencé avec le CFM.

J’avais tout bloqué, parce que j’étais impliqué avec Montréal et je voulais finir la saison ici.

Ismaël Koné

Koné était un électron libre avant de se joindre au club. Il n’a jamais fait partie de l’Académie, mais il a quand même frayé son chemin jusque dans la formation partante et même dans l’équipe nationale qui s’est rendue au Qatar pour disputer la Coupe du monde.

Celui qui est né en Côte d’Ivoire a voulu donner beaucoup de crédit à son ancien entraîneur Wilfried Nancy, qui a lui aussi quitté le club au cours des derniers jours en direction de Columbus. Il qualifie son influence d’« énorme ».

« Il a été dur, mais j’avais besoin de voir des choses, que ce soit tactiquement sur le terrain où à l’extérieur. »

Koné est fier d’avoir pu contribuer à donner l’espoir d’un premier championnat à Montréal.

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

Ismaël Koné (avec le maillot noir)

Il rappelle que ça avait été compliqué pour l’équipe en début de saison. En quête de rythme, elle accumulait les défaites, mais il y a eu un déclic. Puis, tout a changé. « On a toujours cru en ce qu’on voulait faire et surtout en ce qu’on était capables de faire, dit-il en reculant son dos contre sa chaise, comme par satisfaction. Le fait de se développer et gagner match après match, surtout avec la manière. […] On a montré aux gens qu’on était une grande équipe et qu’il y a[vait] du football à Montréal. »

Le bon projet

Koné était tout sourire en commentant son transfert vers le Vieux Continent. Il a spécifié qu’il a toujours voulu jouer en Europe, parce que c’est là qu’on trouve les plus grandes ligues et la Ligue des champions.

« Je suis extrêmement fier de moi », a-t-il mentionné. Se joindre à Watford était pour lui « le bon projet » : « Je voulais aller dans un club qui voulait vraiment de moi, avec mes défauts et mes qualités. »

Koné est l’un des rares Québécois à pouvoir se vanter d’évoluer dans une division aussi forte et d’avoir suscité autant d’intérêt à l’international. Maintenant, tout est possible pour lui, à 20 ans à peine. « C’est une énorme responsabilité et je suis heureux de l’avoir, raconte-t-il au sujet des jeunes d'ici qui le prendront dorénavant comme modèle. J’espère que les jeunes qui me regardent pourront vivre leur rêve à travers moi. »

PHOTO THAIER AL-SUDANI, ARCHIVES REUTERS

Ismaël Koné avec l’équipe canadienne

L’autre rêve

L’athlète de Notre-Dame-de-Grâce a réalisé un autre rêve en novembre. Celui de fouler le terrain avec le maillot canadien à la Coupe du monde.

Le résultat n’a pas été celui espéré, il le concède, mais « ça a été fantastique ». Même si le Canada a subi la défaite à chacun de ses trois matchs, il croit qu’« on devrait être fiers de ce qu’on a fait. On a montré du caractère et ce dont on était capables. C'est de bon augure pour 2026. »

Après tout, précise-t-il, « on a tous expérimenté quelque chose que personne n’avait vécu ».

Pour l’instant, Koné prendra quelques jours de repos pour se remettre de ses émotions avant de s’envoler pour le pays des Beatles, là où il pourra écrire sa propre histoire.