Non seulement le CF Montréal ne perd plus, mais il a ajouté un soupçon de spectaculaire à ses victoires.

Et ce, même en attisant les braises d’un Fire en difficulté : Montréal a joué à 10 contre 11 pour toute la deuxième demie, mais l’a tout de même emporté 2-0 à Chicago samedi soir. Ce qui portait à huit la séquence de matchs sans défaite pour les hommes de Wilfried Nancy, qui ont ainsi égalé le record du club établi plus tôt cette année.

L’entraîneur-chef a parlé de « courage », après le match. De « force », de « confiance » et de « résilience ».

« Les gars ont tout donné, a-t-il souligné. Ils ont fait face à une adversité qui n’était pas prévue. […] Les gars sont restés sur la tâche. Ils se sont dépouillés pour aller chercher cette victoire sans prendre de but. Ils ont été courageux. Je suis vraiment content. »

Quand Nancy parle d’adversité imprévue, il fait référence au travail de l’officiel en chef Michael Radchuk. L’arbitre a collectionné les décisions sévères et douteuses, samedi soir. Le ton était donné lorsqu’il remettait un deuxième carton jaune à Ismaël Koné, à la toute fin des 45 premières minutes.

« Je n’ai pas l’habitude de parler des arbitres, a souligné l’entraîneur. Je pars du principe qu’ils ont aussi des émotions. Mais aujourd’hui, oui, c’était compliqué. Même le quatrième officiel [sur les lignes de côté] était d’accord avec ça. Mais voilà, les gars ont su passer à travers ça agacés, mais en restant sur le jeu. »

Romell Golazo

Mais on vous parlait de spectacle. Alors entrons dans le vif du sujet.

C’est qu’il n’y avait qu’une seule équipe sur le terrain en première demie. Cette domination a été confirmée à la 19e minute, gracieuseté du soyeux pied droit d’Ismaël Koné, justement.

Le Québécois recevait une passe courte de Lassi Lappalainen à l’orée de la surface. Puis prenait un superbe tir enroulé, envoyant le ballon dans le coin droit.

  • Ismaël Koné

    PHOTO MIKE DINOVO, USA TODAY SPORTS

    Ismaël Koné

  • Romell Quioto (30)

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    Romell Quioto (30)

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Et qui d’autre que Romell Quioto – ou plutôt Romell Golazo – pour faire marcher le rouleau compresseur ? Sur un coup franc éloigné, sa frappe allait somptueusement se loger dans les cordages. C’était un 15e pour Quioto cette saison. Un sixième en quatre matchs. Appelez les pompiers, cet homme est en feu.

Les visiteurs enclenchaient le régulateur de vitesse à ce moment. Et bénéficiaient en plus d’une sortie hâtive de la vedette suisse Xherdan Shaqiri dès la 30e minute, blessé à une cuisse. Mais les plans montréalais ont vite changé.

Breza s’impose

Théoriquement, le contexte était propice à une remontée de Chicago en deuxième demie. Mais ce serait mal connaître le Fire. Les locaux n’ont rien offert de bien concluant en deuxième période, malgré leur avantage d’un homme et les cartons qui s’accumulaient pour Montréal.

Il faut dire que Sebastian Breza a offert une de ses belles performances de la saison. Dès que les flammes locales s’animaient, le geôlier montréalais jetait son seau d’eau.

  • Sebastian Breza réalise l’arrêt.

    PHOTO MIKE DINOVO, USA TODAY SPORTS

    Sebastian Breza réalise l’arrêt.

  • Le gardien montréalais s’interpose sur un ballon aérien dans la surface de réparation.

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    Le gardien montréalais s’interpose sur un ballon aérien dans la surface de réparation.

  • Sebastian Breza intercepte le ballon devant Jairo Torres (7)

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    Sebastian Breza intercepte le ballon devant Jairo Torres (7)

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Breza se signalait avec de belles parades (50e, 64e) et des sorties bien calculées. Celui qui partage le filet avec James Pantemis depuis un mois et demi joue avec de plus en plus de confiance.

Il était aussi grandement aidé par une défense résolument étanche devant lui. Parce que même à 10 contre 11, les remparts montréalais jouaient avec agressivité.

« Habituellement, quand les équipes jouent avec un homme en moins, elles s’installent dans leur propre surface, a analysé Waterman. Nous ne voulons pas rester à l’arrière. Peu importe si on est en infériorité. On joue de la même façon, et on défend de la même façon. »

On a su s’adapter. Le staff était proactif sur le côté. Il était capable de réagir aux situations quand on en a eu besoin. Et le groupe aussi.

Samuel Piette

Le co-capitaine ajoute que cette victoire prouve que le CF Montréal peut gagner de toutes les façons.

« Ça a démontré la force de caractère qu’on a. On est une équipe capable de jouer, mais quand on doit être plus sale, on peut le faire aussi. »

Mason Toye sortait sur civière à la 73e après ce qu’on croyait être une blessure à l’épaule, mais son entraîneur s’est fait rassurant : l’Américain « avait mal au ventre », ce qui avait fait hésiter le personnel du CFM à le faire entrer dans le match.

Les 15 dernières minutes ont été à l’image de la deuxième mi-temps : le jeu a été tendu dans la zone montréalaise, mais la défense a tenu le coup.

Mine de rien, cette victoire du CF Montréal est déjà la huitième acquise sur les terrains adverses en 2022, une de plus qu’à la maison. C’était aussi son quatrième jeu blanc depuis la mi-juillet. Décidément, cette équipe a de moins en moins froid aux yeux.