« On veut juste être payés à notre juste valeur. » C’est ainsi que Zachary Brault-Guillard résume les revendications des joueurs de la sélection canadienne de soccer.

« On a fait un gros step-up depuis quelques années », a expliqué le latéral droit aux médias rassemblés au Centre Nutrilait, après l’entraînement du CF Montréal.

« On s’est qualifiés pour la Coupe du monde. On a un super beau groupe. Je soutiens parfaitement les revendications de l’équipe. Après, ce sont des négociations avec ceux qui sont plus haut. Ça prend du temps, ce n’est pas évident. On veut le faire dans le respect, et dans le respect de nos fans aussi. »

Rappelons quelques faits. Le Canada avait prévu de jouer un match amical contre le Panamá, dimanche dernier. Mais les joueurs avaient entamé une grève d’entraînement vendredi. Qui s’est poursuivie samedi. Pour que finalement, le match de dimanche soit annulé à quelques heures d’avis.

Les raisons de cette protestation : on souhaite plus de transparence de la part de l’Association canadienne de soccer (ACS) sur le plan du partage des revenus, notamment en ce qui a trait aux droits de diffusion. On veut trouver le moyen d’aller chercher plus d’argent de commanditaires. On convoite un partage égalitaire des sommes encaissées entre les équipes masculines, féminines et pour le développement du sport au pays. On revendique la création d’une ligue professionnelle féminine. Et surtout, un plus grand pourcentage des revenus engendrés par la qualification de la sélection à la Coupe du monde de la FIFA en 2022.

Brault-Guillard, même s’il n’est pas avec la sélection canadienne pour cette trêve internationale, estime que les joueurs ont le gros bout du bâton.

« On s’est qualifiés. On a tout donné. On a eu les résultats à la clé. […] On veut être récompensés pour notre dur labeur depuis de nombreuses années. »

Les hommes de John Herdman ont finalement repris l’entraînement mardi. Ils ont deux matchs de la Ligue des nations de la CONCACAF à préparer. À commencer par celui contre Curaçao, jeudi soir à Vancouver. Mais aucune entente n’a encore été dévoilée.

« Saine compétition »

Entre-temps, Brault-Guillard a une autre tâche à accomplir : celle d’obtenir plus de minutes en club, pour tenter de retrouver une place de régulier dans l’alignement canadien.

Il dit avoir « une saine compétition » avec Alistair Johnston à Montréal à ce chapitre.

« Ce n’est pas évident, concède-t-il toutefois. On veut tous jouer, on est tous compétiteurs. À moi de travailler encore plus fort pour regagner ma place. Ali est un bon joueur. On a chacun nos spécificités. »

Ses deux seuls départs en 2022 l’ont été en Ligue des champions et en Championnat canadien. En MLS, il doit donc se contenter d’entrer en fin de match pour tenter de bien paraître et d’attirer le regard de la sélection.

« J’aide le maximum que je peux aider, expose Brault-Guillard. C’est vrai que comme je joue moins, je suis moins appelé. L’année dernière, j’étais appelé plus souvent parce que je jouais plus et je faisais des bonnes choses durant les matchs. Là, dès que j’ai l’opportunité de jouer, j’essaie de donner un plus à l’équipe. Des fois ça marche, des fois ça ne marche pas. »

La première place, « pourquoi pas ? »

Le CF Montréal a joué son dernier match le 28 mai. Son prochain aura lieu le 18 juin. Cette pause de trois semaines permet de bien « aérer l’esprit », selon Rudy Camacho.

« On avait besoin de ça avant de partir sur une longue série de matchs importants, souligne le défenseur français. Ça fait du bien à la tête. »

Photo Mark Humphrey, archives Associated Press

Rudy Camacho (à gauche)

Entre-temps, la blessure à la cheville gauche qu’a subie Djordje Mihailovic contre le FC Cincinnati semble prendre du mieux. Un sobre réconfort pour celui qui en a perdu l’occasion de se présenter au camp de la sélection américaine à quelques mois de la Coupe du monde.

Le candidat montréalais au titre de joueur par excellence de la MLS s’entraînait à l’écart, mercredi. Contrairement à l’attaquant Mason Toye, qui se rapproche de plus en plus d’un premier retour au jeu depuis sa blessure, en août 2021.

L’ajout de Toye dans l’effectif pourrait grandement aider sur le plan des ambitions du CF Montréal cette saison. À 23 points en 3position – 3 unités derrière le New York City FC en tête –, la première place du classement dans la Conférence de l’Est est envisageable.

« Pourquoi pas ? lance Camacho. On a vu qu’on n’a peur de personne. On peut battre tout le monde. On peut se faire battre aussi. C’est la MLS.

« Mais bien sûr, finir premier, on ne va pas s’empêcher d’y penser. »