(Mexico) La Ligue mexicaine de football a interdit les déplacements de supporters après la violente bagarre dans un stade qui a fait au moins 26 blessés dans le centre du pays, coorganisateur du Mondial-2026.

« À partir d’aujourd’hui, les partisans des clubs visiteurs ne pourront pas entrer dans les stades », a indiqué le président de la Ligue Mikel Arriola lors d’une conférence de presse au stade La Corregidora de Querétaro, où ont éclaté les incidents samedi soir.

Les affrontements dans les tribunes ont commencé à la 63e minute du match de première division entre le club local et l’Atlas (Guadalajara).

Débordés, les rares agents de sécurité présents dans le stade ont permis au public de se réfugier sur la pelouse, ce qui a provoqué l’arrêt immédiat de la rencontre. Sur le terrain, des supporters ont continué à se battre, tandis que des familles avec des enfants tentaient de se protéger.

Sur les images, on peut voir un supporter tenter de jeter un bidon, un autre frapper avec une chaise ou encore un troisième s’acharnant sur un homme au visage ensanglanté, tentant de se protéger d’une main et de retenir avec la seconde son pantalon tombé sur ses genoux.  

Les joueurs sont alors rentrés au vestiaire. Querétaro menait 1 à 0 face à l’Atlas, champion sortant du dernier tournoi d’ouverture.

« Le bilan de ces évènements à l’heure actuelle est de 26 personnes blessées, 24 hommes et deux femmes, ayant nécessité des soins médicaux à l’hôpital », a détaillé le gouverneur de l’État de Querétaro, Mauricio Kuri, lors d’une conférence de presse.

Autres rencontres suspendues

« Sur les 23 encore hospitalisées, trois sont dans un état grave », a précisé le gouverneur qui a également reconnu que les forces de sécurité étaient insuffisantes et n’avaient pas agi assez rapidement.

La Fédération internationale de football, qui a confié l’organisation de sa Coupe du monde 2026 au Mexique, en partenariat avec les États-Unis et le Canada, s’est insurgée dimanche contre cette violence « inacceptable et intolérable ».  

« La FIFA se joint à la Fédération mexicaine et à la CONCACAF (confédération d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes) pour condamner cet incident barbare et encourager les autorités locales à traduire rapidement en justice les responsables », ajoute-t-elle dans un communiqué.

La Ligue mexicaine de football a entretemps annoncé la suspension des autres rencontres de la neuvième journée du championnat qui devaient avoir lieu en cette fin de week-end.

« Les responsables de l’absence de mesures de sécurité dans le stade seront punis de façon exemplaire », a promis le président de la Ligue Mikel Arriola.

« La loi doit être appliquée avec fermeté », a estimé Enrique Alfaro, gouverneur de l’État de Jalisco, où se trouve le club d’Atlas, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. Le club de Querétaro a également condamné la violence.  

Des amateurs de football, interrogés par l’AFP, estiment qu’il faut aller plus loin.

« Ce qui m’indigne le plus c’est que la direction de la Fédération mexicaine de football ne fait rien, ils disent qu’il vont sanctionner, mais il faut des décisions plus drastiques, plus sévères », regrette ainsi Ricardo, un étudiant de 27 ans qui a refusé de donner son nom de famille.

« C’est très triste, normalement les familles vont voir un match de football au stade en ayant la garantie qu’ils n’y perdront pas la vie, » a déclaré David Rocha, ingénieur de 36 ans.