Kei Kamara a souvent fait mal au onze montréalais avec une moyenne de près d’un but par match. S’il a souvent été l’ennemi, il est aujourd’hui un membre du CF Montréal. Après plusieurs rendez-vous manqués, Kamara réalise enfin sa destinée.

C’est un Kei Kamara fringant, souriant et visiblement emballé qui s’est présenté devant les médias vendredi. À deux jours du premier match de la saison en MLS, il s’agissait de la première apparition du nouveau venu du bleu-blanc-noir devant les journalistes montréalais.

« Holà, let’s go ! Laissez-moi juste m’arranger et me coiffer avant de commencer. Bonjour tout le monde, comment ça va ? », auront été les premières paroles de Kamara. Un peu à l’image du personnage attachant et charismatique qui avait été présenté il y a quelques jours par le CFMTL.

À 37 ans, Kamara ne s’en cache pas : il a toujours rêvé de venir jouer à Montréal et surtout de s’installer dans un marché francophone.

« J’ai grandi en Sierra Leone et j’ai appris le français à l’école. J’ai toujours voulu jouer en première ligue française, parce que je voulais retrouver un environnement francophone. »

Lorsque Montréal est finalement arrivé en MLS, j’ai idéalisé cette équipe, je la suis depuis longtemps et j’ai toujours rêvé de m’y joindre.

Kei Kamara

Certains de ses plus proches amis ont à leur façon marqué l’histoire du club montréalais. Didier Drogba, Dominic Oduro et Ambroise Oyongo ont rendu jaloux d’une certaine manière Kamara, qui, même de loin, n’a jamais perdu de vue son objectif d’atterrir dans la métropole québécoise.

À force de jouer et de marquer contre l’Impact et le CF Montréal, Kamara a développé une relation particulière avec les partisans montréalais. Il était heureux de voir qu’ils lui avaient réservé une belle ovation lors du match de mercredi au Stade olympique. Il est ravi d’être ici et il veut faire savoir à la base partisane qu’il est dévoué à l’équipe et qu’il se donnera corps et âme pour ne pas rater cette occasion qui lui est offerte d’enfin porter les couleurs de l’équipe qu’il a si longtemps souhaité rejoindre.

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Kei Kamara, en discussion avec Patrice Bernier lors de la visite du Revolution de la Nouvelle-Angleterre au stade Saputo, en octobre 2017

Vétéran de 15 saisons dans la MLS, Kamara est souvent passé bien près de se retrouver parmi les rangs du CF Montréal par la voie des transactions. Étant donné qu’il était joueur autonome, il n’attendait que l’appel de l’état-major montréalais. Puis le téléphone a sonné. « J’ai juste dit : oui. »

Je savais qu’il n’y aurait pas d’autres chances de jouer à Montréal, comme je l’ai toujours voulu. Je devais accepter.

Kei Kamara

Kamara était devenu bien malgré lui la bête noire du CF Montréal. Chaque match contre Montréal, il réussissait à élever son jeu d’un cran et il ne le faisait pas sans raison : « Je savais que je voulais jouer pour Montréal. Je savais que lorsque je jouais contre le club, les membres de l’équipe me regardaient, forcément. Je voulais leur laisser une bonne impression et commencer à créer une sorte de relation avec eux. Je voulais que Montréal se souvienne de moi. »

Un début de saison chargé

L’entraîneur-chef du CF Montréal était aussi présent à la conférence de presse. À peine remis de la victoire de l’équipe mercredi en Ligue des champions, Wilfried Nancy doit déjà préparer ses troupes pour le début de la saison en MLS. Le onze montréalais affrontera Orlando dimanche. La même équipe qui a mis fin aux espoirs du CFMTL la saison dernière.

« C’est une équipe rapide, agressive et qui s’est améliorée avec l’ajout de très bons joueurs. Ce sera un match difficile, mais qu’on a hâte de jouer », a expliqué Nancy.

L’équipe connaît de bons moments par les temps qui courent. Sa victoire de 3-0 au Stade olympique contre Santos Laguna a permis au CFMTL de se qualifier pour les quarts de finale de la Ligue des champions de la CONCACAF. L’horaire a été déterminé la nuit dernière et l’équipe affrontera Cruz Azul en quarts de finale. Le premier match aura lieu le 9 mars au Mexique. Le match retour sera à Montréal le 16 mars.

« C’est excitant ! Le Stade est top. Ils ont une autre façon de jouer, ce sera un autre environnement, un peu plus haut en altitude. L’adaptation ne sera pas facile, mais on a hâte de jouer contre cette équipe-là. »