(Genève) Sepp Blatter, l’ancien tout-puissant président de la FIFA, entendu depuis lundi par un procureur suisse dans l’affaire du paiement suspect qui menace également Michel Platini, devra revenir mercredi face à la justice, selon son porte-parole.

Son audition se déroule dans les bureaux du procureur fédéral à Zürich, où se trouve également le siège de la FIFA.

Ce dossier, qui a mis l’ancien patron du football mondial et Platini au ban de leur sport, porte sur le paiement par la FIFA de 2 millions de francs suisses (1,8 m EUR) au triple ballon d’or français début 2011, sans justification écrite, sur ordre de Blatter.

L’épilogue de ce dossier qui a brisé la carrière des deux hommes les plus puissants du football mondial était retardé depuis plusieurs mois par l’état de santé du Suisse, hospitalisé en décembre et janvier derniers et qui a dû subir une lourde opération cardiaque.

Mais Sepp Blatter, 85 ans, est désormais apte à être interrogé, bien que dans un temps limité.

Mardi, son audition a duré 90 minutes, mais en raison du protocole il est resté 3 heures sur place, a indiqué son porte-parole Thomas Renggli, expliquant que l’ancien président de la FIFA sera à nouveau entendu mercredi, et peut-être même jeudi.

« M. Blatter est content de lui, mais pas des questions des procureurs. C’est un peu ridicule. Les soupçons à son égard sont un peu absurdes », a-t-il dit à l’AFP.

Cette audition doit être l’ultime étape avant la clôture de cette enquête ouverte en 2015 contre les deux hommes. Selon le bureau du procureur, Blatter est poursuivi pour « soupçons d’escroquerie, d’abus de confiance et de gestion déloyale », tandis que la procédure pénale contre Platini est menée pour « soupçons d’escroquerie, de participation à abus de confiance, de participation à une gestion déloyale et de faux dans les titres ».

Platini avait été entendu une dernière fois mi-mars. Il attend désormais la décision du parquet, qui pourrait soit prononcer un non-lieu soit ouvrir la voie à un procès devant le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone.

Blatter et Platini martèlent sans relâche qu’il s’agit d’un reliquat de paiement pour un travail de conseiller effectué par le Français en 1999-2002.

La FIFA, dirigée depuis 2016 par Gianni Infantino, déplore de son côté l’absence de contrat écrit mentionnant à l’époque une telle rémunération, et en réclame le remboursement à Platini.

Le parquet a précisé qu’il n’était pas en mesure de donner un calendrier pour la suite de cette affaire.