Plusieurs ONG ont exhorté mardi la FIFA à placer les droits humains au coeur de toute éventuelle décision de faire disputer des matchs du Mondial-2022, élargi éventuellement à 48 équipes, dans d'autres pays du Golfe que le Qatar, dans une lettre ouverte à son président Gianni Infantino.   

« Etant donné la possibilité qu'une Coupe du monde élargie en 2022 oblige potentiellement d'autres pays à accueillir (des matchs) du tournoi, nous rappelons à la FIFA son engagement à respecter les droits humains, la transparence et le développement durable » comme indiqués (par le Qatar) lors de « son processus de candidature », peut-on lire dans la lettre.

« Nous vous demandons ainsi de confirmer publiquement que toute évaluation de co-hôtes potentiels pour 2022 suivrait un processus qui inclut ces critères », ajoutent dans leur lettre huit ONG, dont Amnistie internationale et Human Right Watch.  

La lettre a été envoyée juste avant la réunion du Conseil de la FIFA à Miami, jeudi et vendredi en Floride, où l'extension du nombre de participants de 32 à 48 équipes dès le Mondial-2022 figure à l'agenda.

Une Coupe du monde à 48 nations obligerait, en effet, le Qatar à faire disputer des matchs dans d'autres pays voisins du Golfe, une région instable sur le plan géopolitique.  

L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn et l'Égypte ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar en juin 2017 en l'accusant de ne pas prendre assez de distance avec l'Iran, puissance régionale chiite rivale de Riyad, et de soutenir des groupes islamistes radicaux, dont les Frères musulmans. Le Qatar nie toutes ces accusations.

« On va voir si c'est possible. Si c'est faisable, on aura un Mondial fantastique à 48 au Qatar et dans certains pays limitrophes. Sinon, très bien, on fera un Mondial fantastique à 32 au Qatar. Il n'y a rien de mal à essayer d'étudier la question », avait déclaré Infantino le 27 février dernier.

Depuis sa désignation comme l'hôte du Mondial-2022, le Qatar est sous pression en matière de droits humains, et en particulier concernant les conditions de vie des travailleurs migrants venus d'Asie pour construire des stades et des infrastructures.