Changement de pays, de langue, de ligue et même de position: l'arrivée à Montréal de l'Uruguayen Alejandro Silva aura nécessité beaucoup d'adaptation de sa part. Celui-ci estime voir des progrès sur le terrain, même s'il concède qu'il y a encore du travail à faire.

Le dévoilement la semaine dernière par l'Association des joueurs de la MLS de la liste des salaires de ses membres a permis de constater qu'à défaut de porter le statut de joueur désigné, Alejandro Silva en avait le salaire. Le numéro 9 doit en effet toucher environ 800 000 $ cette saison, tout comme le joueur désigné Saphir Taïder.

Contrairement à Taïder, Silva n'a toutefois pu bénéficier d'un camp d'entraînement complet avec l'équipe pour s'acclimater à ses coéquipiers et au style de jeu de la MLS. Son transfert depuis le club argentin CA Lanús a été officialisé le 19 mars, alors que l'équipe avait déjà disputé trois matchs. C'est donc à la volée qu'il a dû faire son apprentissage.

«C'est très différent de l'Argentine», constate-t-il, sept départs plus tard.

«La plus grande différence est qu'ici, il y a beaucoup d'allers-retours, d'un côté comme de l'autre, on cherche à jouer dans le dos des défenseurs. Dès qu'on a le ballon, on essaie de jouer long, il n'y a pas grand-chose qui se passe au milieu, alors qu'en Argentine, les milieux contrôlent le match. Ici, on saute les milieux pour aller directement vers l'avant.»

Jouer au milieu

C'est justement en milieu de terrain qu'on a fait appel à lui récemment, dans une formation en 4-3-3 où il était flanqué de Samuel Piette et de Saphir Taïder.

Ses performances y ont été inégales. D'un côté, on l'a vu rater des passes faciles à des joueurs démarqués. De l'autre, il a servi de petits bijoux comme celui à Ignacio Piatti qui a mené au deuxième but d'Anthony Jackson-Hamel contre la Nouvelle-Angleterre ou un centre que Taïder aurait dû convertir de la tête, contre Philadelphie.

«En Argentine, j'étais habitué à jouer plus vers l'extérieur. Je m'adapte. Quand les résultats ne sont pas en notre faveur comme c'est le cas récemment, il n'y a pas grand-chose que tu puisses faire qui paraît bien, mais je continue à travailler et à m'adapter.»

«La grosse différence est que sur les côtés, tu as toujours le terrain devant toi. Quand tu joues au milieu, tu dois souvent jouer dos au but. Il y a aussi plus d'espace sur les côtés.»



Fanni veut rester

Si l'on se fie aux effectifs disponibles, il n'est pas impossible que Silva retrouve le côté droit du terrain lundi, à l'occasion du match contre le Galaxy de Los Angeles. Comme lors de son tout premier départ en MLS, en Nouvelle-Angleterre, on pourrait être tenté de faire appel à lui comme latéral droit, compte tenu des nombreux absents en défense.

L'Impact ne compte actuellement que trois défenseurs en santé et admissibles au match de lundi. Il s'agit de Chris Duvall, Rod Fanni et Jukka Raitala. Víctor Cabrera a été placé sur la liste des blessés. Rudy Camacho et Michael Petrasso sont eux aussi blessés et il semble improbable de les voir lundi. Quant à Daniel Lovitz, il sera suspendu en raison du carton rouge dont il a écopé la fin de semaine dernière.

Dans ce contexte, les défenseurs en santé valent leur pesant d'or et toutes les précautions sont prises à l'entraînement pour qu'ils puissent être du nombre, lundi. 

«On peut s'entraîner sans problème, on ne marche pas non plus sur des oeufs, mais c'est sûr qu'il faut être plus attentifs», a indiqué hier Rod Fanni, quelques minutes après avoir justement quitté l'entraînement à titre «préventif» quand il a ressenti une petite douleur à une jambe.

Parlant de Fanni, son contrat signé au début du mois de mars viendra déjà à échéance le 30 juin prochain.

«On n'en a pas parlé, mais ça ne devrait pas tarder, par la force des choses, a confié le vétéran hier, en confirmant son désir d'obtenir une prolongation. Je me sens bien à Montréal, c'est ce que je dis un peu partout.»

Photo Peter McCabe, Associated Press

Rod Fanni (à droite)