Si Nacho Piatti a étourdi la défense des Whitecaps de Vancouver, dimanche, son compatriote Lucas Ontivero était simplement heureux d'avoir vécu son baptême du feu dans la MLS. Le milieu droit a disputé 53 minutes, connu quelques passages intéressants, en première mi-temps, avant de subir les conséquences d'un camp préparatoire tronqué par les blessures.

«Je me disais que si je pouvais avoir 60 bonnes minutes d'Ontivero, ce serait un succès. Il a raté deux semaines de présaison, c'est normal, a indiqué l'entraîneur Mauro Biello à propos des crampes qui ont mis un terme au match de l'Argentin. En plus, il n'est pas habitué au terrain artificiel. On a quand même vu le dynamisme qu'il peut apporter et, quand il trouvera son rythme, il va être un joueur dangereux.»

Les crampes, liées à la fatigue d'un premier match, n'ont pas fait disparaître le large sourire qui illumine habituellement le visage de poupon du numéro 32. Il s'est dit encouragé par sa relation technique avec Piatti, mais aussi avec ses autres partenaires offensifs. Pour un joueur qui a longtemps peiné à s'établir dans une équipe, en Europe, il était important de se lancer dans le bain immédiatement.

«Je suis très heureux d'avoir eu la chance de venir à Montréal. Comme joueur, c'est important d'avoir de la continuité et d'accumuler des minutes. J'ai l'occasion de le faire, maintenant, et je compte en profiter.»

Biello n'a pas dévoilé son jeu en vue du match de samedi, contre les Red Bulls de New York, mais on voit mal comment le onze partant pourrait évoluer. Parmi les joueurs de couloir, Johan Venegas ressent encore des douleurs à une cheville même s'il a retrouvé ses coéquipiers, hier, au Stade olympique. Dominic Oduro restera évidemment en pointe tant que Didier Drogba ne sera pas de retour dans le giron de l'équipe. En d'autres termes, Ontivero a plusieurs matchs devant lui pour s'exprimer et confirmer les belles paroles de ses partenaires.

«Il a des caractéristiques qui me font un peu penser à des joueurs du style de [Sebastian] Giovinco. Pas mal d'équipes de la MLS commencent à s'armer d'un profil comme ça, a expliqué Hassoun Camara. Il est très vif, c'est difficile de lui prendre le ballon. Il a un centre de gravité très bas, donc, pour les défenseurs qui sont très grands en MLS, c'est difficile d'affronter un gars comme ça.»

«Papa» Nacho

Dans sa carrière qui l'a conduit de l'Argentine à la Turquie en passant par l'Europe centrale ou les Balkans, Ontivero a souvent souligné l'importance d'être bien entouré. À Galatasaray, où il avait croisé Drogba, il ne pouvait pas s'appuyer sur un vestiaire aussi latin qu'à Montréal. Dans la petite colonie argentine de l'Impact, Piatti a rapidement pris le rôle de guide auprès du cadet. Comme un grand frère, lui demande-t-on. 

«Non, il m'a adopté comme s'il était mon papa, a-t-il rectifié. À notre retour de Tampa, sa famille n'était pas encore revenue et, avec Victor [Cabrera], on a passé une semaine chez Nacho. Maintenant que sa famille est revenue, l'adoption est terminée. On s'entend très bien et c'est important d'avoir un modèle comme lui auprès de qui je peux apprendre beaucoup.»