L'Impact a poursuivi sa préparation, hier, avec un entraînement sur le terrain artificiel, en contrebas du stade Saputo. Si les débats étaient encore dominés par la situation des gardiens, les Montréalais ont également une bonne idée des éléments à reproduire et à améliorer afin de devenir champions continentaux contre Club América, demain.

Q: Quelle sera la stratégie de l'Impact?

R: Un match sans but serait suffisant pour l'Impact, mais les joueurs montréalais ont convenu qu'il serait dangereux de ne pas afficher plus d'ambition. «On a réussi à marquer à l'extérieur, maintenant il faut essayer d'être solide défensivement et ne pas encaisser de buts, a indiqué Laurent Ciman. Mais il faut aussi essayer de marquer parce que c'est toujours dangereux de jouer le 0-0. On va mettre en place une tactique et être fort mentalement et physiquement.»

Au chapitre des éléments à ne pas répéter, Nacho Piatti a pointé la deuxième mi-temps du match aller, qu'il juge trop défensive. «Nous devons être meilleurs en possession et faire un meilleur marquage lors des coups de pied arrêtés, puisque nous avons concédé trop d'occasions, a ajouté l'entraîneur Frank Klopas. Quand on donne trop de temps à des gars comme [Rubens] Sambueza, ils peuvent te faire mal.»

Q: Y aura-t-il des changements dans les deux équipes?

R: Mis à part l'absence d'Evan Bush, en raison d'une suspension, l'Impact devrait aligner la même équipe qui a obtenu un match nul de 1-1. Ce constat serait particulièrement rassurant, pour l'Impact, quand on connaît les incertitudes qui pesaient sur le quatuor défensif. «L'hématome [à un pied] est parti, mais j'ai eu un peu peur, car j'ai quand même entendu un craquement. C'était plus de peur que de mal, je peux m'entraîner normalement», a commenté Ciman. Hassoun Camara devrait également participer à ce grand rendez-vous, tandis que Victor Cabrera ne s'est pas entraîné, hier.

Du côté d'América, Oribe Peralta, qui revient de blessure, a encore été ménagé, dimanche, à Guadalajara. Le buteur mexicain, lors du match aller, devrait donc être aligné dès le début du match. «C'est un joueur qui ne lâche rien, qui va dans la profondeur et dans les duels. Il parle beaucoup à ses coéquipiers, on voit que c'est un joueur d'expérience. C'est un joueur important et j'ai trouvé bizarre qu'il ne commence pas le match aller», a ajouté Ciman.

Q: Comment le match retour est-il perçu par les joueurs mexicains?

R: Depuis le match aller, le gardien de Club América, Moisés Munoz, a lancé la guerre des mots. Selon lui, le club mexicain peut «facilement remporter le titre» s'il maintient la même «mentalité et s'il génère autant d'occasions de but» qu'à l'aller. «Ce jour-là, il n'y avait qu'une seule équipe sur le terrain, qu'une équipe qui a essayé d'obtenir la victoire, et c'était nous.»

La déclaration a trouvé peu d'écho auprès des joueurs de l'Impact, qui espèrent plutôt répondre sur le terrain. «C'est facile de parler, mais le plus important est ce que tu réalises sur le terrain. C'est quand on franchit la ligne blanche que l'on voit qui veut gagner le plus», a lancé Nigel Reo-Coker. De toute façon, la pression est bien plus sur América que sur l'Impact, a estimé Klopas en avançant les arguments historiques, puis financiers.

«Si on compare les deux budgets, c'est 50 millions contre..., a-t-il démarré sans finir sa phrase. Mais ça ne signifie rien en termes de qualité. Tu peux avoir un gars comme Donny Toia [à un bas coût], mais je ne l'échangerais pour personne. Pour nous, la seule pression est de bien faire dans un contexte qui ne se présente pas souvent.»

Piatti et le Mexique

Piatti, à travers plusieurs entrevues, n'a jamais fermé la porte à une expérience mexicaine. Par le passé, il a bien eu quelques discussions avec des clubs de la capitale, sans que cela ne se concrétise. Après avoir flirté avec Cruz Azul, en 2012, le meneur de jeu montréalais aurait, par exemple, pu se retrouver avec Club América avant de choisir l'Impact.

«En ce moment, je ne pense qu'à une chose, soit gagner cette finale avec l'Impact», a souligné celui qui rêve de prendre une revanche sur le destin. «Quand je suis arrivé à Montréal, cela m'a fait quelque chose de ne pas pouvoir disputer le match retour de la finale de la Copa Libertadores, avec San Lorenzo. Mais je savais que l'Impact était en CONCACAF. C'était un rêve de gagner la coupe; on n'est plus qu'à un seul match de le réaliser et d'atteindre le Mondial des clubs.»

Le Canadien plutôt qu'América

Ciman, arrivé à Montréal au mois de janvier, a choisi un angle local pour passer son dimanche soir. Plutôt que de regarder Club América affronter l'énorme rival de C.D Guadalajara, le défenseur belge a suivi la victoire du Canadien à Ottawa. «On sait à quoi s'attendre et on s'en fout de ce qu'ils ont fait contre Chivas. Je ne sais même pas s'ils ont gagné ou perdu», a-t-il admis.

Piatti, quant à lui, n'a pas raté le «Clásico nacional» qui s'est achevé sur la marque de 1-1. «Avec le match et le voyage, ils vont quand même être fatigués et on va essayer d'en profiter pour obtenir un bon résultat.»