Parce que la Ligue des champions est passée par là à deux reprises, le match d'ouverture locale de l'Impact, samedi après-midi contre Orlando City SC, n'est sans doute pas entouré de la même anticipation que d'habitude. Il n'empêche que face à la bande à Kaká, les Montréalais ont l'occasion de marquer un premier but, en championnat, et de remporter une première victoire.

Le facteur Kaká

Le Brésilien Kaká, qui n'a pas rencontré les médias montréalais, vendredi, est devenu le premier joueur désigné d'Orlando en juillet dernier. Si, par sa notoriété, Kaká permet de mousser l'image du club floridien jusqu'en Amérique du Sud, il en est aussi le véritable maître à jouer sur le terrain. «Le jeu passe pour beaucoup par lui, mais il ne faut pas résumer cette équipe à un seul joueur, a expliqué Frank Klopas. Elle aime combiner dans les petits espaces, ce qui va nous obliger à réduire les espaces et à être compacts afin de pouvoir avoir des surnombres.»

On comprend l'entraîneur montréalais d'aborder l'adversaire sous l'aspect collectif, mais dans cette équipe d'expansion en quête d'automatismes, le talent de Kaká reste la principale arme. C'est vrai dans l'apport offensif - 12 tirs au but en 3 matchs -, la distribution et les phases arrêtées. «Il est bon dans cet exercice, que ce soit dans ses tentatives directes ou pour servir les autres. C'est un peu comme lorsqu'on avait affronté [David] Beckham il y a quelques années, a rappelé Evan Bush. On doit être prudents autour de notre surface, mais c'est le cas à chaque match.»

«Les médias y accordent beaucoup plus d'importance que nous. Kaká est un bon joueur comme il y en a beaucoup dans cette ligue, a tempéré Bakary Soumare. Mais c'est vrai qu'il faut être vigilant, car c'est quelqu'un qui peut faire la différence à tout moment.»

Des absents

Orlando a marqué deux buts lors de ses trois premiers matchs: le premier sur un coup franc de Kaká, le second après une grosse bourde du gardien du Dynamo de Houston, Tyler Deric. Carlos Rivas et Pedro Ribeiro se sont partagé le rôle d'attaquant de pointe depuis le début de l'année. Le premier, blessé, n'a cependant pas fait le déplacement à Montréal. «Rivas est quelqu'un qui aime écarter les lignes et qui aime la profondeur. Ribeiro est un joueur plus classique, qui prend le ballon, le pose à terre et joue comme pivot», a analysé Wandrille Lefèvre. Orlando est, par ailleurs, durement frappé par la fenêtre internationale. Par rapport à son dernier match contre les Whitecaps de Vancouver, l'entraîneur Adrian Heath devra se passer de quatre titulaires, dont ses deux arrières latéraux. En tout, sept joueurs ont été convoqués par leur sélection respective.

Quelques doutes aussi chez l'Impact

L'Impact n'est pas aussi diminué que son adversaire, mais quelques doutes subsistaient encore, vendredi, au terme du dernier entraînement de la semaine. Au poste de gardien de but, Bush traîne une blessure à la cuisse depuis quelque temps déjà, ce qui l'a handicapé, la semaine dernière, lors des dégagements. «Il a une petite raideur au quadriceps. On verra comment il se sent [ce matin], mais Eric [Kronberg] est un gardien d'expérience qui est prêt à prendre le relais et faire un bon travail. On a une grande confiance en lui», a déclaré Klopas. À l'autre extrémité du terrain, Jack McInerney devrait être titularisé, même si Klopas n'a pas dévoilé ses cartes. Quant à Romario Williams, qui pourrait entrer en cours de match, l'entraîneur a encore vanté sa puissance physique, son jeu dos au but et sa vitesse lors des appels en profondeur.

Porter souriant... malgré tout

Rien ne semble perturber la bonne humeur de Cameron Porter. Malgré un déchirement du ligament croisé antérieur du genou gauche, synonyme de fin de saison, le jeune attaquant n'était pas avare de sourires, vendredi, au Stade olympique. À quelques jours de sa chirurgie, Porter, dont la mère est arrivée à Montréal, jeudi, était heureux de retrouver ses coéquipiers. Après des semaines de rêve, il espère maintenant utiliser les prochains mois à bon escient. «Je ne pouvais pas demander meilleur début professionnel, mais ce genre de choses arrive dans une carrière. Je garde une bonne attitude et je vais tout faire pour progresser pendant ce temps. Et espérons que je puisse finir mes travaux universitaires [en science de l'informatique] pour ensuite être plus concentré sur le soccer à mon retour.» Porter compte rester à Montréal durant sa convalescence qui, selon le club, prendra de 9 à 12 mois.