À défaut d'avoir vu son pays natal, la Grèce, se qualifier pour les quarts de finale de la Coupe du monde, Frank Klopas a au moins eu hier soir la satisfaction de voir ses protégés renouer avec la victoire (3-0) face à une pâle équipe de Houston.

L'entraîneur montréalais, comme le public, attendait de voir son équipe confirmer ses bonnes intentions affichées quelques jours plus tôt à Vancouver, à l'issue d'un bon 0-0. S'il a été servi en terme de résultat brut, la manière n'a peut-être pas toujours été au rendez-vous. Même si cette victoire a le mérite d'être rassurante et encourageante.

«Il était important de livrer une bonne performance et de faire un bon résultat. Il est important de ne pas avoir pris de but. C'est positif. Maintenant nous avons un déplacement difficile [sur le terrain de Chivas] où nous devrons prendre des points aussi. Nous nous sommes créé des occasions face à une bonne équipe expérimentée», a réagi Frank Klopas à l'issue du match.

Il faut dire que l'on n'a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent au cours d'une première période marquée par beaucoup d'imprécisions  et par un manque de prise de risque de la part des deux équipes. Ce match avait pourtant, semble-t-il, débuté sur les chapeaux de roues lorsque, dès la deuxième minute, Felipe Martins se heurtait au gardien Tally Hall.

Dix minutes plus tard, Éric Miller, sur son côté gauche, idéalement servi dans la surface par Bernier, manquait complètement sa frappe. Une maladresse quelque peu symptomatique du niveau de jeu du match à cet instant.

McInerney esseulé

Le manque d'automatismes dans le secteur offensif se faisait sentir du côté de l'Impact. On avait du mal à trouver Jack McInerney, bien trop esseulé devant, et la relance n'était pas toujours appropriée.

Bref, on se serait presque ennuyé en première période sans cette reprise de volée du gauche d'Omar Cummings qui allait s'écraser sur la lucarne droite du gardien montréalais Troy Perkins (29e). Mais surtout sans ce but de Jack McInerney, reprenant de la tête un centre parfait d'Éric Miller (41e). Les deux équipes rentraient au vestiaire sur un score un peu flatteur (1-0) en faveur des locaux.

Au retour des vestiaires, Frank Klopas choisissait de donner plus de poids à son attaque en sortant le milieu défensif Gorka Larrea au profit de Marco Di Vaio. Un changement résolument offensif. Qui avait pour conséquence que les Montréalais procédaient en contre-attaque en ce début de deuxième période. Par deux fois, Di Vaio donnait des frissons à la défense adverse. Avant que Felipe Martins, très bien servi par McInerney dans l'axe du but, ne voie sa reprise passer légèrement au-dessus de la barre transversale de Hall.

«D'avoir des gars comme Di Vaio et Mapp qui peuvent changer le cours d'un match, quand vous avez des armes comme celles-là... Ils sont rentrés et ont fait une grosse partie. Mais la défense aussi a très bien travaillé», a jugé Klopas.

En face, Houston avait décidé de sortir de sa coquille et de prendre le jeu à son compte. Sans toutefois parvenir à déséquilibrer la défense montréalaise. Le Dynamo n'aura pas eu un seul tir cadré dans ce match avant la 82e minute de jeu...

Et puis il y a eu ce coup d'éclat - et de chance - de Jack McInerney à la 75e minute. À la réception d'un centre venu de la droite et adressé par Justin Mapp, entré en jeu un quart d'heure avant, l'Américain reprenait le ballon comme il le pouvait, dos au but. Sa reprise lobait le gardien texan, le ballon se logeant dans la lucarne (2-0).

«Jack est un attaquant pur. Il fait des courses intelligentes, il sait bien travailler avec Marco Di Vaio. Il a une forte personnalité. On ne l'a pas trop vu en première période car il jouait un peu plus bas. Il a fait un gros match défensivement aussi. Mais c'est super pour l'équipe qu'il marque, tout comme Marco», a commenté l'entraîneur montréalais au sujet de ses attaquants.

La messe était dite quatre minutes après le deuxième but, lorsque Di Vaio, justement, n'avait plus qu'à pousser le ballon dans le but vide après un bon travail de Romero côté gauche (3-0).

En l'espace d'une demi-heure, l'Impact avait changé de visage. Le repositionnement de Felipe au milieu dans l'axe et les rentrées de Di Vaio et de Mapp ont fait un bien fou au collectif. Le Dynamo, lui, n'a quasiment jamais existé.

La victoire d'hier soir en appelle d'autres. Elle est de celles qui sont encourageantes.