Sa venue à Montréal, en juillet, a eu un retentissement dans le monde entier. Nesta, l'un des meilleurs défenseurs de sa génération, a choisi l'Impact et la MLS pour son dernier tour de piste. À 36 ans, quelles peuvent encore être ses motivations? Comment juge-t-il ses premiers pas au sein de sa nouvelle équipe? Réponse en cinq actes...

Son premier bilan

Mis sous contrat le 5 juillet, Nesta a fait ses débuts avec l'Impact le 24 juillet contre l'Olympique Lyonnais. Trois jours plus tard, il affrontait Thierry Henry et les Red Bulls de New York en MLS. Avant le match de ce soir, à Toronto, le joueur de 36 ans a disputé 543 minutes réparties sur sept matchs. «Je suis encore en phase d'adaptation, mais tout va bien pour l'instant. Je ne souffre d'aucune blessure en ce moment», indique-t-il à La Presse.

Ses premiers matchs ont été sans tache: il a été à la hauteur de sa réputation de joueur intelligent à l'excellent sens du placement et de l'anticipation. Depuis le début du mois de septembre, ses jambes sont cependant plus lourdes. «Oui, je suis en peu à la traîne physiquement, mais c'est normal, car je n'ai pas eu de pré-saison. C'est difficile de commencer en milieu d'année alors que tout le monde est en pleine forme. En Italie, la pré-saison dure un mois et demi. Avec une bonne préparation, l'an prochain, cela va être beaucoup pour mieux moi.»

Nesta n'hésitera pas à faire une croix sur le dernier match de l'année, contre la Nouvelle-Angleterre, s'il juge ne pas être dans une forme adéquate.

Sa motivation

Après 400 matchs en Serie A, Nesta aurait pu profiter d'une retraite dorée et partager son temps entre l'Italie et la Floride où il possède une résidence. Après tout, l'ancien Milanais n'a plus rien à prouver avec un CV qui allie victoire en Coupe du monde, en 2006, et multiples honneurs avec ses différents clubs. Mais, dans le sillage de son bon ami Marco Di Vaio, il a plutôt choisi une fin de carrière loin de ses repères. «Dans ma tête, je n'étais pas prêt à arrêter. Je voulais jouer et vivre une expérience au sein d'un nouveau championnat. J'aime l'Amérique du Nord et la MLS était le meilleur choix pour moi et ma famille. En même temps, le niveau de jeu de la MLS est encore assez élevé pour moi.»

Repos ou prêt?

À la fin du mois d'août, le président de Livourne (Serie B), Aldo Spinelli, a émis l'idée d'attirer Nesta, sous forme de prêt, pendant la saison morte de la MLS. Après tout, les exemples de joueurs qui ont rejoint le vieux continent durant l'hiver sont nombreux ces dernières années. David Beckham et Landon Donovan ont ainsi effectué deux piges, respectivement avec l'AC Milan et Everton alors que Thierry Henry a donné un coup de main à l'Arsenal, en début d'année. Nesta serait-il enclin à faire la même chose, quitte à rater le début du camp de l'Impact? Sa courte réponse ne laisse place à aucune interprétation. «Vacances, vacances, vacances. Je vais me reposer à Miami.» De quoi tordre le cou aux rumeurs...

L'AC Milan

Pur produit de la Lazio de Rome où il y a évolué pendant neuf ans, Nesta a ensuite rejoint l'AC Milan, en 2002. Avec les Rossoneri, il a encore étoffé son palmarès avec deux scudetti et, surtout, deux titres en Ligue des champions. Si, par respect pour ses ex-coéquipiers, il ne livre pas son opinion sur le mauvais début des Milanais - sept points en autant de matchs -, Nesta ne garde que de bons souvenirs de ses années en Lombardie. L'AC Milan a, en effet, la réputation d'être un club familial malgré son statut. «C'était bellissimo. Quand tu joues au soccer et que tu évolues pour Milan, Manchester United, Real Madrid ou le FC Barcelone, tu es véritablement au sommet. Il n'y a rien qui bat cela dans le soccer.»

Les attaquants adverses

En près de 20 ans de carrière, Nesta a marqué des centaines et des centaines d'attaquants. Encore l'an dernier, en Ligue des champions, il essayait de museler Lionel Messi, porte-étendard des faux numéro 9. Qu'il affronte le génial argentin, C.J Sapong ou Éric Hassli, il ne déroge pas à ses habitudes. «En Europe, il avait des attaquants techniques, rapides et même plus physiques qu'ici. J'ai affronté tous les profils au cours de ma carrière et je me prépare de la même façon qu'en Europe.»