Chelsea jouera sa place dans l'histoire du football européen - et le tournoi de l'an prochain - quand le club foulera le terrain pour la finale de la Ligue des Champions contre le Bayern Munich, samedi.

Après neuf saisons au sein de l'élite européenne, la sixième place récoltée en Premier League par Chelsea cette saison signifie que l'équipe ne pourra prendre part à la compétition de l'an prochain que si elle remporte la finale.

Le coût d'une défaite est donc plus élevé, puisque Chelsea ne peut se permettre de perdre les revenus générés par une participation à la Ligue des Champions - plus de 50 millions d'euros cette saison (64,9 millions $ CAN) - tandis que les nouvelles règles financières de l'UEFA commencent à montrer tout leur mordant en empêchant aux riches propriétaires d'éponger les pertes.

La vie serait plus facile pour tout le monde au sein de l'organisation la saison prochaine si Chelsea devenait champion d'Europe pour la première fois en battant les quadruples champions du Bayern, qui joueront ce match à domicile, au Allianz Arena.

«C'est un énorme match, tout le monde sait à quel point il est important, a indiqué le défenseur de Chelsea Gary Cahill. Mais si de notre côté, si on se laisse emporter par tout cet enjeu et qu'on pense à quoi que ce soit d'autre que ce match, ce sera une distraction.»

Le Bayern n'a pas du tout la même pression, étant déjà assuré de prendre part à la lucrative phase de groupe du tournoi de l'an prochain après avoir terminé deuxième de la Bundesliga, derrière le Borussia Dortmund.

Figure de proue du football allemand, le Bayern a aussi connu l'exclusion de la Ligue des Champions, il y a quatre ans, atteignant alors les demi-finales de la Coupe de l'UEFA, une compétition de moindre envergure, accusant alors un manque à gagner de plus de 32 millions $.

Chelsea a joué pour la dernière fois en Coupe de l'UEFA en 2002-03, alors que l'équipe comptait sur les grands Gianfranco Zola et Marcel Desailly. Il avait été éliminé au premier tour par les Norvégiens du Viking de Stavanger. Le milliardaire russe Roman Abramovich a acheté le club ouest-londonien un mois plus tard et n'a connu que la Ligue des Champions depuis.

Son club n'a toutefois jamais été en mesure de remporter la plus prestigieuse compétition d'Europe, perdant quatre fois en demi-finales et la finale de 2008 aux tirs de barrage, contre Manchester United à Moscou.

Abramovich a congédié l'entraîneur-chef intérimaire Avram Grant après cette défaite, et une victoire samedi ne garantit pas non plus un contrat en bonne et due forme à l'entraîneur intérimaire actuel, Roberto di Matteo, malgré son excellent travail.

Di Matteo a remplacé Andre Villas-Boas quand ce dernier a été congédié à la suite d'un revers de 3-1 contre Naples dans le match aller de la ronde des 16. Son équipe semble destinée à de grandes choses depuis après avoir éliminé coup sur coup Benfica et Barcelone pour se rendre à Munich.

L'entraîneur italien a atteri en Allemagne en compagnie de ses troupiers, vendredi, alors que les rumeurs prêtent à Abramovich l'envie d'attirer Pep Guardiola en Angleterre à la suite de sa démission du FC Barcelone. Fabio Capello serait également en discussions avec les dirigeants du club londonien.

«Je demeure très calme par rapport à cela, a dit di Matteo plus tôt de toutes ces spéculations. «J'ai beaucoup d'ambition et beaucoup de motivation à faire quelque chose d'extraordinaire pour ce club. Après cela, ce qui arrivera arrivera pour une raison.»