Trois jours après avoir vécu le cauchemar d'une vilaine chute à l'entraînement, la planchiste Laurie Blouin avait l'impression de vivre un rêve après s'être assurée la médaille d'argent de l'épreuve de slopestyle aux Jeux olympiques de PyeongChang.

Arborant encore un oeil au beurre noir, Blouin a fait fi des vents pour inscrire 76,33 points à sa deuxième descente. La championne du monde en titre a ainsi terminé derrière l'Américaine Jamie Anderson, qui a défendu avec succès son titre olympique avec 83,00 points. La Finlandaise Enni Rukajarvi (73,91) a complété le podium.

«C'est fou! a reconnu l'athlète de Stoneham. Honnêtement, je ne le réalise pas encore. Je suis fière car j'ai tellement travaillé fort avec mon entraîneur et tout mon entourage.»

Vendredi, Blouin a été évacuée sur une civière du Parc à neige Phoenix après une chute à l'entraînement quand sa planche s'est coincée dans une fissure au bas du parcours, à l'atterrissage d'un double saut périlleux. Blessée à la tête, elle a été transportée à l'hôpital où on lui a fait passer des examens approfondis pour s'assurer qu'elle n'avait pas subi une commotion cérébrale. Elle a obtenu le feu vert des médecins pour participer à l'épreuve, dimanche

On comprend donc pourquoi Blouin avait les émotions à fleur de peau au moment de commenter sa performance, surtout qu'elle venait tout juste de parler à son père au téléphone.

«Il pleurait au téléphone. C'est la première fois que je l'entendais pleurer. Ça m'a fait pleurer aussi.»

Le vent est de nouveau venu jouer les trouble-fêtes. La compétition a ainsi été retardée de 75 minutes et les organisateurs ont décidé de tenir deux descentes au lieu de trois, toutes les planchistes étant qualifiées pour la finale après l'annulation des qualifications.

Dans les circonstances, Blouin a joué de prudence à sa deuxième tentative, surtout qu'elle avait chuté à sa première.

«Les conditions ressemblaient à celles de dimanche, a poursuivi Blouin. Il fallait composer avec un fort vent, c'était un défi. Mais nous sommes habituées à composer avec ces éléments. Si ce n'est pas le vent, c'est la luminosité.

«À ma deuxième descente, j'ai eu une petite frayeur à mon dernier saut. J'étais à l'envers dans les airs quand j'ai senti le vent me ramasser.»

Invitée à comparer si cette médaille d'argent est plus satisfaisante que son titre mondial de l'an dernier, elle a souligné que les Jeux olympiques sont dans une classe à part puisqu'ils ont lieu à tous les quatre ans. Elle participera maintenant aux qualifications de l'épreuve de big air, qui fait ses débuts aux Olympiques, le 19 février.

Même si elles se sont toutes élancées sur la piste, peu de planchistes ont réussi à effectuer des descentes propres et les notes ont reflété les conséquences des nombreuses chutes.

Deux autres Canadiennes ont participé à l'épreuve. L'Albertaine Brooke Voigt a récolté 36,61 points pour se classer 21e tandis que la Britanno-Colombienne Spencer O'Brien a terminé 22e en vertu d'une note de 36,45.

Les planchistes ont déjà procuré trois médailles au Canada. Dimanche, Maxence Parrot, de Bromont, s'était assuré la médaille d'argent et Mark McMorris, de Regina, le bronze, également en slopestyle.