Une autre tuile vient de tomber sur les Bruins de Boston.

Le défenseur Torey Krug s'est blessé à la cheville lors du dernier match préparatoire de l'équipe. On immobilisera sa cheville pendant trois semaines avant de procéder à une réévaluation de son état. Il s'était fracturé la cheville en séries, mais le DG de l'équipe, Don Sweeney, a assuré hier en conférence de presse que les deux blessures n'étaient pas reliées. Les blessures aux chevilles demeurent les pires à guérir pour un joueur de hockey.

Krug a amassé 59 points l'an dernier. Il jouait en moyenne 3:25 par match en supériorité numérique, un sommet au sein de l'équipe. Le défenseur de 27 ans constituait l'un des principaux artisans du succès des Bruins à ce chapitre. L'équipe a occupé le quatrième rang de la LNH en supériorité numérique avec un taux de succès de 23,5%.

Le centre numéro un, Patrice Bergeron, lui, a recommencé à s'entraîner vers la fin de la semaine dernière. Il se remet d'une intervention chirurgicale à l'aine et il a souffert de maux de dos. Il n'a pris part à aucune rencontre préparatoire.

Bergeron est le moteur de l'attaque. Le trio qu'il forme avec Brad Marchand et David Pastrnak a marqué 99 des 227 buts de l'équipe l'an dernier, soit 44% de la production totale des Bruins. Le Québécois a maintenant 33 ans. Pour le bien des Bruins, il doit être en pleine forme.

Le deuxième centre, David Krejci, 32 ans, a une santé fragile et sa production a diminué, malgré de bonnes séries éliminatoires le printemps dernier (10 points en 12 matchs). David Backes, 34 ans, a clairement ralenti. Il n'a pas disputé de saison complète depuis son arrivée à Boston et jamais franchi la barre des 20 buts ou des 40 points.

En défense, Zdeno Chara a profité de l'arrivée d'un jeune prodige en défense, Charlie McAvoy, pour maintenir une certaine efficacité. Mais il fêtera ses 42 ans en mars. Chara et Bergeron ont évité le voyage en Chine il y a une dizaine de jours pour ménager leurs énergies. Krejci l'a raté en raison de problèmes de visa.

Certains jeunes ont connu des saisons intéressantes. Jake DeBrusk et Danton Heinen ont amené de la profondeur à l'attaque. Ryan Donato a eu une très bonne saison. Mais ils n'occupaient pas des rôles centraux.

Il n'y avait pas de pression sur les Bruins de Boston en début de saison dernière. Après deux exclusions consécutives des séries éliminatoires et une défaite en première ronde des séries au printemps 2017, on les disait encore en période de «réinitialisation», l'expression favorite de Marc Bergevin ces temps-ci.

Mais leurs succès inespérés l'an dernier, saison de 112 points, victoire en première ronde contre les Maple Leafs de Toronto, ont gonflé les attentes en prévision de cet hiver.

Même si le noyau vieillit, le président de l'équipe, Cam Neely, n'est pas inquiet. «Il n'y a pas de presse, a-t-il confié hier au Boston Globe. Je regarde l'âge de nos deux premiers centres, ce qu'ils ont accompli, l'âge de Chara, nous voulons leur donner une chance de gagner ces trois prochaines saisons. J'espère quatre ans. C'est notre travail de bien les entourer.»

Un jeune centre d'impact devra se profiler d'ici un an ou deux. Le côté gauche de la défense sera à remodeler aussi sous peu. Les Bruins souffrent et souffriront encore du repêchage de 2015, où ils bénéficiaient des 13e, 14e et 15e choix de la première ronde.

DeBrusk, 21 ans, vient de connaître une saison intéressante avec 43 points et 16 buts, mais Jakub Zboril et Zach Senyshyn viennent encore d'échouer dans leur tentative d'obtenir un poste avec l'équipe. Ils entameront une deuxième année dans la Ligue américaine. Zboril était blessé au camp, mais ses chances étaient minimes de percer la formation en santé.

La question de la relève se poserait moins si l'organisation avait opté pour le centre Mathew Barzal, 85 points l'an dernier à Long Island, Thomas Chabot, désormais le défenseur numéro un à Ottawa avec le départ d'Erik Karlsson, Kyle Connor, Brock Boeser ou Sebastian Aho, premier centre en Caroline.

Mais le recruteur en chef de l'époque, Keith Gretzky, s'est repris avec Brandon Carlo en deuxième ronde et Charlie McAvoy l'année suivante. Gretzky est désormais le bras droit de Peter Chiarelli à Edmonton et les Bruins doivent aller de l'avant.

Marc Bergevin aime citer les Bruins en exemple pour expliquer son plan de réinitialisation. Shea Weber, par exemple, se veut un grand frère comme l'est Zdeno Chara. Les deux équipes ont des gardiens de premier plan, si Carey Price peut retrouver la forme.

Le Canadien n'a pas de McAvoy, mais Victor Mete pourrait éventuellement devenir l'émule de Krug. À l'attaque, le CH semble disposer de meilleurs éléments pour assurer sa pérennité à long terme avec la présence des jeunes centres Jesperi Kotkaniemi, Nick Suzuki, Ryan Poehling et même Jacob Olofsson, sans oublier la présence de jeunes déjà établis, Jonathan Drouin et Max Domi, entre autres.

Il s'agit maintenant de ne pas brûler les étapes. Les Bruins l'ont fait l'an dernier avec une saison étonnante. Conséquence: ils ont sacrifié un choix de première ronde pour obtenir un vétéran improductif en séries, Rick Nash. Ils n'ont pas repêché avant le 57e rang en juin.

Voyons comment ils réagiront cette année et l'an prochain. Les Maple Leafs de Toronto et les Jets de Winnipeg ont été plus patients. Ça pourrait rapporter gros.

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