Rien ne sert de courir, suffit d'arriver à point.

Le Wild du Minnesota le sait trop bien. Voilà l'une des organisations les plus patientes avec ses espoirs. L'exemple du jeune frère de Saku Koivu, Mikko, l'illustre bien.

Mikko a été repêché au sixième rang en 2001, tout juste avant Mike Komisarek, et après Ilya Kovalchuk, Jason Spezza, Alexander Svitov, Stephen Weiss et Stanislav Chistov. Le Wild, qui se fout des statistiques, a jeté son dévolu sur lui même s'il avait amassé une maigre passe en 21 matchs avec le TPS Turku, dans la Ligue d'élite en Finlande, lors de la saison qui venait de précéder.

Ceux qui l'aimaient disaient qu'ils avaient du talent comme son frère, et qu'en plus il était nettement plus costaud.

Ceux qui ne l'aimaient pas affirmaient que son coup de patin laissait à désirer et que ça pourrait nuire à ses chances de percer dans la LNH.

Mikko, un centre de 6 pieds 2 pouces et 200 livres, a obtenu 7 petits points en 48 matchs avec le TPS l'année suivante. Espoir raté, ont clamé ceux qui ne l'aimaient pas.  Doug Risebrough et ses hommes affirmaient au contraire qu'ils étaient très satisfaits de son développement.

Tandis que les Kovalchuk, Spezza, Svitov, Weiss, Chistov et compagnie faisaient leurs débuts dans la LNH, le p'tit Koivu allait passer deux autres hiver en Finlande, ce qui n'a pas manqué de susciter certaines craintes... sauf chez le Wild.

Première année en Amérique du Nord en 2004-2005? Moyenne au chapitre des statistiques: 48 points en 67 matchs à Houston dans la Ligue américaine. Mais, à nouveau, le Wild nous jurait qu'il aimait sa progression. Et Jacques Lemaire a assuré qu'on en ferait tout un joueur.

Koivu a obtenu 21 petits points à sa première année au Minnesota, mais ensuite 54 l'année suivante et 42 en 57 matchs l'hiver dernier.

C'est tôt, très tôt, j'en conviens, et Koivu ne terminera peut-être pas parmi les meilleurs pointeurs. Peut-être aussi. Mais son talent ne fait plus aucun doute. Et il a seulement 25 ans.

Allez demander à la direction de l'équipe si elle serait disposée à échanger son centre numéro un pour obtenir Jason Spezza qui lui, s'il amasse les points à un rythme formidable, est plutôt unidimensionnel. Je crois que Doug Risebrough demanderait à Bryan Murray d'appeler ailleurs...