TSN a fait un petit sondage auprès des directeurs généraux de la LNH récemment.

On a demandé à 18 d'entre eux s'il serait souhaitable de punir davantage les joueurs qui jettent les gants. Seulement deux ont répondu oui.

Mais ces deux-là seraient contre un règlement qui expulserait d'un match les joueurs qui engagent un combat. Plus de détails ici.

Les dirigeants d'équipes de la Ligue nationale auraient peut-être intérêt à regarder les sondages. L'opinion publique semble de plus en plus divisée à propos des bagarres dans le hockey.

Dans les rangs juniors, au Québec et en Ontario, on a adopté des mesures qui contribuent à limiter le nombre de bagarres.

Je me demande bien, parmi ces DG et tous ceux qui veulent maintenir les bagarres, combien ont eu à faire ce travail ingrat.

À cet effet, je vous laisse sur des citations de l'ancien hockeyeur devenu agent, Gilles Lupien, dans le plus récent numéro de Châtelaine:

"En 1972, je jouais au sein des Castors de Sherbrooke. Devant tous mes coéquipiers, le coach, Ghislain Delage, m'a craché au visage parce que je refusais de me battre. J'avais 17 ans. Je ne l'oublierai jamais."

"Qui sont ces entraîneurs qui encouragent la brutalité? Souvent, ils ont été eux-mêmes des athlètes talentueux... qui avaient peur de se battre. Inconsciemment ou pas, ils empêchent les bons joueurs de s'accomplir en ayant recours à la stratégie qui a brisé leur carrière."

"Avec les batailles, les cauchemars ont commencé. La nuit, avant les matchs, j'avais peur. Je rêvais à des loups qui voulaient me dévorer. Quand je sautais sur la glace, j'entendais les partisans, les mères et les pères des joueurs crier encore plus fort dans les gradins parce qu'ils savaient que j'étais là pour tabasser les adversaires. J'ai souvent imaginé me tourner vers eux et les interpeller pour qu'ils viennent le faire à ma place. Ils auraient arrêté bien vite de demander du sang..."

Lupien n'est pas le seul ancien dur à cuire à avouer que son métier lui faisait faire des cauchemars. Ils sont de plus en plus nombreux à témoigner. Et ceux-là ne veulent pas que les générations futures soient forcées à jeter les gants, comme ils l'ont été.