Certains ont crié au génie à New York lorsque Glen Sather s'est débarrassé du contrat de Scott Gomez au début de l'été.

Pour ma part, je me demandais par qui Sather allait remplacer son centre numéro un.  Quelques mois plus tard, le DG des Rangers a embauché plusieurs ailiers, dont Marian Gaborik et Ales Kotalik, Chris Higgins s'est amené dans l'échange avec le Canadien, mais New York n'a toujours pas de centre numéro un digne de ce nom.

Celui qu'on avait pressenti pour remplir ce rôle, Brandon Dubinsky -a-t-il vraiment les outils pour occuper ce poste?- est toujours chez lui en attendant qu'on règle son histoire de contrat.

Le collègue du New York Post, Larry Brooks, s'inquiète d'ailleurs ce matin dans sa chronique du fait que les Rangers paraissent faible au centre, et aussi en défensive.  Brooks est reconnu pour son pessimisme, mais il soulève néanmoins des points intéressants.

Gomez a déçu la saison dernière dans la Big Apple avec  une production de 58 points en 77 matchs. À sa défense, il a eu à composer avec des blessures et il avait pour ailiers Markus Naslund et Nikolai Zherdev. Le premier n'avait presque plus d'essence dans le réservoir et il a pris sa retraite cet été. Le second n'a pu trouver preneur dans la LNH au prix qu'il demandait malgré toutes ses qualités athlétiques et deux saisons consécutives d'une vingtaine de buts. Il jouera dans la KHL cet hiver.

Je ne prétends pas que Gomez constitue l'un des dix meilleurs centres de la Ligue, mais il est nettement moins pire que ne pouvaient le penser les fans des Rangers, et ils lui trouveront sûrement des qualités maintenant qu'il a quitté. C'est un phénomène que l'on peut d'ailleurs observer fréquemment à Montréal avec les joueurs du CH qui poursuivent leur carrière ailleurs.

Gomez disputera son premier match dans l'uniforme du Canadien ce soir. Je suis curieux de le voir avec des ailiers talentueux et dans la force de l'âge. Un passeur a besoin d'ailiers solides sur ses flancs pour exploiter au maximum son talent.

Parlant des Rangers, j'ai pu visionner en fin de soirée leur deuxième match préparatoire. Il me faut reparler du jeune défenseur Matt Gilroy, qui a offert une deuxième performance époustouflante de suite. Il est encore tôt et il faudra attendre de le voir affronter des équipes régulières avant de porter un jugement définitif, mais quel talent et quel flair offensif possède-t-il.

Le type de défenseur qui peut décider de transporter la rondelle d'un bout à l'autre de la glace et tenter de se faufiler entre les deux défenseurs adverses. Pas sûr que Jacques Lemaire ou Ken Hitchcock apprécieraient. Ça dérange moins un John Tortorella, qui accepte de voir ses joueurs prendre des risques. Gilroy possède une vitesse phénoménale, qui lui permet de corriger certaines de ses erreurs de positionnement. Son style de jeu, pour vous donner une idée, pourrait ressembler à celui de P.K Subban, peut-être en moins robuste, mais plus mature défensivement puisqu'il a 25 ans.

Gilroy n'est pas parfait, mais il a un impact important sur la glace. Je suis étonné de constater qu'il puisse être si à l'aise alors qu'il provient directement de la NCAA. John Tortorella l'a fait jouer 28 minutes hier. Gilroy, le joueur universitaire par excellence l'an dernier, a compté en troisième... sur une échappée, et il a marqué l'unique but de son club en fusillade. À suivre.