Mon collègue Richard Labbé a une pensée ce matin pour l'ancien directeur général des Canadiens, Pierre Gauthier, à qui il attribue une bonne part des succès actuels de l'équipe.

Quel héritage, justement, laisse le successeur de Bob Gainey? Comme le souligne avec justesse Richard, Gauthier a pris une décision courageuse, mais essentielle, pour l'avenir de l'équipe en juin 2010: échanger le populaire Jaroslav Halak aux Blues pour donner toute la place à Carey Price. Gauthier a su résister à la pression populaire puisque Halak avait la cote auprès du public après ses exploits en séries éliminatoires. Ce n'est pas tant le joueur obtenu en retour, Lars Eller qui, au mieux, restera un solide joueur de troisième trio, que le fait d'avoir misé sur le bon cheval.

Gauthier a aussi permis à l'équipe d'amasser de nombreux choix au repêchage en liquidant certains vétérans comme Andrei Kostitsyn, Hal Gill et compagnie. Jacob De La Rose, par exemple, a été obtenu avec le choix de deuxième ronde acquis des Predators pour Andrei Kostitsyn.

Pour les choix au repêchage comme tels, le grand responsable demeure Trevor Timmins, c'est lui et ses recruteurs qui ont le temps de sillonner le monde et de voir à l'oeuvre les meilleurs espoirs de la LNH. On dit cependant que Pierre Gauthier a eu son mot à dire dans les dossiers de Mark Streit et Alexei Emelin, entre autres.

Sinon, le court passage de Gauthier à la tête de l'équipe aura été désastreux. Il a instauré une culture malsaine au sein de l'organisation en voulant tout contrôler. Il a mis en poste un entraîneur incompétent et impopulaire, Randy Cunneyworth.

Il n'a pas su fournir à Carey Price le support nécessaire, ce que Marc Bergevin s'est empressé de faire. C'est Gauthier qui a conseillé à Bob Gainey de ne pas hésiter à se départir de Ryan McDonagh dans l'échange de Scott Gomez, puisque "McDonagh ne progressait pas".

Les Canadiens ont tellement été mauvais lors de la dernière saison du règne de Gauthier qu'ils ont pu repêcher Alex Galchenyuk au troisième rang en 2012 après avoir terminé 28e.

Marc Bergevin est entrée en poste, a nommé le bon entraîneur, changé la culture, beaucoup plus positive, instauré un nouveau système de développement des jeunes et il n'a pas craint, contrairement à son prédécesseur, de s'entourer de gens forts.

En bref, il faut reconnaître l'apport de Pierre Gauthier, mais j'hésiterais à lui attribuer trop de crédit puisque son bilan est négatif dans l'ensemble.