Élise Marcotte et Marie-Pier Boudreau-Gagnon y croyaient toujours. La preuve, elles avaient apporté leurs uniformes pour la cérémonie des médailles. Mais les juges mardi ont été immuables à la finale des paires en nage synchronisée à Londres. Ils ont classé les Québécoises en quatrième position. Encore.

Ils leur ont accordé une moins bonne note (94,620) pour le même numéro interprété la veille au programme libre. Manque de pot, elle comptait pour la moitié de la totalité des points. En voyant 189,120 au tableau, les filles ont su tout de suite que ça ne sera pas pour cette fois.

Ont-elles trop détonné en interprétant Les Fous du Roi, un clin d'oeil à la monarchie britannique? L'entraîneuse Julie Sauvé refusait de le croire. «Il faut bien se démarquer», a-t-elle protesté après la prestation qui était parfaite à ses yeux.

Indécrottables optimistes, les saltimbanques aquatiques ne voyaient que les côtés positifs de leur classement. «C'est quand même le meilleur résultat olympique du Canada dans la compétition en duo depuis 1992, tempère Élise Marcotte. On a très bien nagé, on peut repartir la tête haute.»

L'entraîneuse-chef de l'équipe canadienne ne cachait toutefois pas sa frustration. «Cela fait quatre ans qu'elles sont «punchées» quatrièmes», dit-elle. Car les juges sont essentiellement les mêmes dans le circuit des compétitions internationales.

Et rebelote le débat sur le système de notation de la nage synchronisée, qui peut paraître ingrat. On finit par croire que tout est joué d'avance tant les positions des nageuses semblent cimentées d'un concours à un autre.

Larmes de joie

Sauf que les surprises existent encore dans cette discipline. Troisièmes jusqu'à la finale de mardi, les Espagnoles ont ravi la médaille d'argent aux Chinoises Huang Xuechen et Liu Ou, grâce à une avance de trois petits centièmes de points.

Au terme de leur numéro de tango, Ona Carbonell Ballestero et Andrea Fuentes Fache (192,900) sont restées incrédules pendant quelques secondes avant de réaliser qu'elles avaient gravi un échelon. Submergées par l'émotion, elles ont fondu en larmes et se sont précipitées dans les bras de leurs entraîneuses.

«Je ne pouvais pas croire que nous avions devancé les Chinoises», a affirmé en conférence de presse Andrea Fuentes Fache, 29 ans, qui participe à ses troisièmes Jeux.

Natalia Ishchenko et Svetlana Romashina (197,100) auront dominé jusqu'à la fin en décrochant la quatrième médaille d'or consécutive pour la Russie en autant de Jeux dans l'épreuve des paires.

Julie Sauvé a pris la percée surprise des Espagnoles comme un bon signe pour les Québécoises. «Ça démontre que les juges peuvent changer d'idée», dit-elle à La Presse. Et cela motive l'équipe pour le programme technique de jeudi, qui aura pour thème le soccer.

«Elles vont s'attacher les jambes ensemble, vous ne devinerez jamais comment», promet-elle, les yeux brillants.