Cent jours très exactement avant d'accueillir ses troisièmes Jeux olympiques d'été, Londres s'est démultipliée mercredi en célébrations, épreuves-tests des installations sportives et déclarations rassurantes sur la sécurité de l'événement et la fiabilité des transports.

Le président du Comité international olympique (CIO) Jacques Rogge s'est dit «persuadé que la Grande-Bretagne sera à la hauteur de l'événement sportif».

Il réitérait ainsi dans un communiqué le satisfecit global exprimé le mois dernier à l'occasion d'une ultime revue de détail des 34 sites. Y compris les nouvelles installations construites sur des friches industrielles de l'est déshérité de la capitale.

«Les attentes sont considérables, et nous ne les décevrons pas», a promis le président du Comité local d'organisation des JO (LOCOG), Sebastian Coe, double champion olympique sur 1500 mètres.

«Je suis totalement convaincu que dans 100 jours, nous livrerons des jeux sécurisés et sûrs», a renchéri le secrétaire d'État en charge des JO, Hugh Robertson.

Après avoir insisté sur la mobilisation de plus de 40 000 soldats, policiers et gardes de sécurité privés face aux menaces protéiformes - terrorisme, émeutes, accident- Sebastian Coe s'est répandu en interviews pour assurer que les JO de Londres seront «une fête» et non un «événement sécuritaire».

«Inspirer une génération»

Aux questions sur l'engorgement de transports publics modernisés dans l'urgence, il a dit que sa «mission première» consisterait à tout faire pour éviter qu'«un athlète qui a travaillé durant quatre ans pour ce rendez-vous arrive en retard à sa compétition».

Mercredi, les organisateurs ont aussi dévoilé le slogan officiel: «Inspirer une génération». Il met l'accent sur l'héritage olympique en termes d'infrastructures et de retombées sociales dans l'East End londonien. Jacques Rogge, qui veut «que les Jeux ne soient pas un événement de 15 jours», a estimé que Londres promet d'être «un modèle du genre».

Trois tests grandeur nature figuraient au programme de mercredi: des épreuves qualificatives en natation synchronisée, qui permettront de repêcher trois équipes au centre nautique futuriste dessiné par l'architecte anglo-irakienne Zaha Hadid; un concours de tir; un match de rugby en chaises roulantes, en prévision des Paralympiques (29 août-9 septembre).

Alors que des qualifications pour le 100 mètres se déroulaient à Berlin, Sarajevo et Saint-Pétersbourg, la superstar de cette épreuve reine, le Jamaïcain Usain Bolt, a affiché ses ambitions: courir la distance en 9,4 secondes et réaliser 19 secondes sur 200 mètres. «Si je domine les Jeux olympiques, je deviendrai une légende vivante. Ca me convient», a-t-il lâché avec un large sourire.

Le 27 juillet, c'est à Elizabeth II, qui célèbre son jubilé de diamant soit 60 ans de règne, que reviendra l'honneur de déclarer ouverts les troisièmes Jeux de Londres, devant 80 000 spectateurs et plus d'un milliard de téléspectateurs.

Anneaux botaniques

La capitale qui avait déjà abrité les JO en 1908 et 1948 réalisera ainsi un triplé inédit dans l'histoire des Jeux modernes.

En attendant, l'album photo olympique s'est enrichi d'images saisissantes.

Sur l'une d'entre elles, prise en contre-plongée, 250 grenadiers de la garde coiffés de leurs célèbres bonnets à poils forment le chiffre 100, au garde-à-vous près du palais de Buckingham. Une autre montre un gigantesque parterre de 20 000 pensées, violettes et menthe sauvage en forme d'anneaux olympiques, visible d'avion, au jardin botanique de Kew Gardens.

Pour mieux souligner le souci du détail, le bras droit de Coe au LOCOG, Paul Deighton, a révélé que des simulations «très utiles» avaient permis «de mesurer l'influence de la pluie sur les files d'attente».

Et si 64 % des Britanniques interrogés trouvent la note trop salée, 55% escomptent des retombées positives pour le pays, selon un sondage ComRes pour la BBC.

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