Dites-vous break, breaking ou breakdance ?

Eric Zig Martel : « Nous appelons ça du breaking, mais quand on fait l’action, on fait du break, pas du breakdance. »

Si je souhaite m’initier au breaking, comment je m’y prends ?

Eric Zig Martel : « La première façon, c’est toujours : vas-y en surface, regarde les écoles de danse de ton quartier pour savoir s’il y a des cours de break pour commencer. Va voir sur Facebook les groupes de breaking. Mais la première chose, ce sont les écoles de danse. Tu vas rentrer tranquillement là-dedans. C’est toujours de connaître une bonne personne qui va t’amener vers où tu veux aller. »

« Il y a un circuit au Québec qui s’appelle le circuit Breaking Québec qui est en lien avec DanseSport Québec. C’est un beau circuit jeunesse qui a deux volets : un culturel où tu vas faire des compétitions et où il n’y a pas de points, et un plus compétitif où tu amasses des points. Durant toute l’année, tu as trois ou quatre évènements comme ça. À la fin de l’année, il y a des Championnats québécois. »

Est-ce possible d’aller assister à du breaking ?

Eriz Zig Martel : « C’est encore très niché, très underground. C’est un peu les médias qui vont parler pour nous ; il y a un engouement et ça, c’est le fun. Mais à la base, il faut que tu connaisses les bons médias. On est encore sur les réseaux sociaux, tous les groupes Facebook qui sont encore très nichés. On n’est pas encore rendus au fait de dévoiler une programmation et à faire en sorte que ça soit à la télé. On s’en va vers ça. »

Comment fonctionnent les surnoms dans le monde du breaking ?

Samuel Mass Cyr : « Souvent, c’est avec les années. À un moment donné, il y a quelque chose qui va se passer qui va faire que ça va devenir ton nom, ou quelqu’un va te baptiser. Le nom, c’est comme ton surnom, ça devient ton “aka”, ton personnage. C’est cool quand c’est relié à une histoire et que c’est quelqu’un que tu aimes qui te le donne.

« Moi, c’est Mass. À un moment donné, je cherchais un nom et un de mes amis avait dit : “T’es souple, t’es fort, t’es dynamique. Quand tu fais des mouvements, c’est ample, c’est massif, ça prend de la place.” On s’est dit : massif, c’est cool. On a gardé Mass, et plus tard, on a réalisé que Mass, c’est Sam à l’envers. À l’international, je suis connu comme Mass. Quand quelqu’un m’appelle Samuel, c’est tout le temps drôle. »

Comment un duel est-il jugé ?

Samuel Mass Cyr : « Au Red Bull BC One – la plus grosse compétition mondiale –, ou dans les compétitions standards, c’est un juge qui pointe à droite ou à gauche pour dire le gagnant et il croise les mains quand c’est une égalité. Simple comme ça. Après ça, chaque juge a sa vision, son approche artistique. Si quelqu’un chute, tu ne peux pas contester ça. Il y a des gens qui ont des systèmes de points dans leur tête quand ils jugent. Il y a du monde pour qui c’est vraiment juste par feeling. Tout le monde juge un peu différemment. Dans le circuit olympique, c’est un système de points. Originalité, technique, etc. »

Eriz Zig Martel : « Pour tout ce qui concerne les compétitions reliées aux Jeux olympiques, elles doivent être régies par la World Dance Sport Federation (WDSF). Le jugement se fait par iPad et le système s’appelle WDSF System A ou B. Avant, il s’appelait Trivium. »

Que diriez-vous aux gens qui vont regarder le breaking aux Jeux olympiques ?

Samuel Mass Cyr : « J’essaierais de ne pas trop analyser tout ce qui se passe. J’essaierais plus de me dire : lui, j’aime bien ce qu’il fait, comment il bouge, j’aime bien son personnage, lui, je le trouve cool, plutôt que d’essayer de comprendre… Moi, je pense que c’est cool quand tu choisis quelqu’un dont l’art te parle. Tu n’es pas obligé de tout aimer tout le temps, mais s’il y a des affaires qui te parlent, tu peux être ouvert à ça. Je pense que si tu es tout le temps en train de trop analyser, c’est plus dur d’être ouvert à cet aspect-là. »

Les questions et les réponses ont été éditées par souci de concision.

Le fonctionnement aux Jeux olympiques

Aux Jeux olympiques de Paris, la compétition de breaking aura lieu les 9 et 10 août, à la place de la Concorde. Elle comprendra deux épreuves : une féminine et une masculine. Au total, 16 B-Boys et 16 B-Girls s’affronteront dans des battles à un contre un.