« Si je pouvais, je jouerais encore… »

Cette phrase de Caroline Ouellette ne manquait pas d’ironie ; au moment où elle la prononçait, dans la salle de presse du Centre Bell, les joueurs du Canadien étaient en train de s’échauffer au soccer dans le corridor du garage qui mène au vestiaire.

Pendant que ces membres du CH se préparaient à affronter les Kings de Los Angeles, Ouellette, elle, était un peu en train de préparer sa suite, tout en remontant un peu dans le temps, elle qui a été admise au Temple de la renommée du hockey il y a un mois.

PHOTO COLE BURSTON, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Caroline Ouellette lors de son intronisation au Temple de la renommée du hockey

Elle est revenue sur tout, enfin, sur presque tout : ses parents qui ne voulaient pas la voir sur une patinoire (sauf pour la ringuette !), ses premiers coups de patin à 9 ans, son long parcours, qui culminera bien sûr avec quatre médailles d’or aux Jeux olympiques.

Et son rêve.

« Mon plus grand rêve, c’était de jouer pour le Canadien ; mon joueur préféré, c’était Mats Naslund, a-t-elle expliqué. J’ai été intronisée en même temps qu’un autre joueur que j’ai aimé, Pierre Turgeon, et j’étais fière d’être admise avec lui… Quand je repense à tout ça, je me sens extrêmement choyée du parcours que j’ai eu. »

J’ai fait partie de l’une des équipes les plus dominantes au hockey féminin, et sans Kim St-Pierre, je ne suis même pas sûre que je serais ici… J’avais un grand problème de confiance. France St-Louis en est une autre qui m’a aidée… Je peux penser à plein de coéquipières qui ont eu un impact sur moi.

Caroline Ouellette

Pour Caroline Ouellette, il n’y aura pas de grand retour, non, mais il y a une autre vie derrière le banc des Stingers de Concordia à titre de coach du club féminin, et c’est d’un air intéressé qu’elle a l’œil sur les balbutiements de la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF), le nouveau circuit qui doit amorcer ses activités en janvier.

« J’envie tellement les joueuses, mais je suis tellement fière. Ça m’a pris deux ans à convaincre mes parents de [me laisser] jouer au hockey ! Ce n’était pas vu comme un sport de filles aux yeux de mon père… Ce fut un long chemin. J’espère que pour ces joueuses, ça va être plus facile, et qu’elles pourront se concentrer sur le hockey sans avoir à faire autre chose pour boucler les fins de mois. »

À ce sujet, elle se dit optimiste pour la suite des choses dans l’univers du hockey féminin.

« Les Jeux de Vancouver [en 2010], je pense que ça a été transformateur… En revenant de là, j’ai senti que c’était en train de changer ; il y avait des petits garçons qui voulaient se faire prendre en photo avec nous ! Maintenant, les jeunes admirent Marie-Philip [Poulin] comme si c’était Sidney Crosby. Il y a un gros boom de hockey féminin au Québec en ce moment. »

Elle a ensuite été présentée à la foule du Centre Bell. Pas en portant le chandail du CH, mais en portant son veston du Temple, ce qui est sans doute encore mieux.