(Tokyo) La ville japonaise de Sapporo va suspendre la promotion de sa candidature aux Jeux olympiques d’hiver de 2030 et prévoit un sondage à l’échelle nationale pour évaluer le soutien du public après un scandale de corruption lié aux Jeux d’été de Tokyo, ont annoncé des responsables locaux.  

Ces mesures ont été dévoilées alors que des procureurs continuent d’enquêter sur une vaste affaire de pots-de-vin liée aux Jeux olympiques de Tokyo, ces Jeux qui s’étaient finalement tenus en 2021 du fait de la pandémie de coronavirus.  

« À la lumière de l’affaire concernant (les Jeux olympiques de) Tokyo, il a été déterminé que nous devons concevoir des Jeux propres », a déclaré à l’AFP Akifumi Kudo, un responsable local travaillant sur la candidature de Sapporo, au nord du Japon.  

Sapporo était considérée comme favorite pour accueillir des Jeux d’hiver pour la deuxième fois, devant les villes rivales de Salt Lake City aux États-Unis et Vancouver au Canada, mais le scandale de corruption à Tokyo a assombri cette candidature.  

Le maire de Sapporo, Katsuhiro Akimoto, a déclaré mardi que la ville avait besoin de temps pour élaborer des mesures robustes de lutte contre la corruption afin d’obtenir le soutien du public.

« Plutôt que de courir vers l’objectif et de fermer les yeux sur notre environnement, nous avons conclu que notre priorité devait être de dissiper les inquiétudes ou les doutes du public », a-t-il déclaré aux journalistes.

« Nous allons revoir et publier notre plan opérationnel pour les Jeux, tout en confirmant la volonté du public », a-t-il ajouté, insistant sur le fait que Sapporo était toujours engagée dans sa candidature.  

La ville espère finaliser un nouveau plan pour les Jeux au printemps, puis organiser un sondage national afin de mesurer le soutien du public, a déclaré M. Kudo.  

Début décembre, le gouverneur d’Hokkaido, l’île septentrionale où se trouve Sapporo, avait prévenu que la candidature olympique était devenue problématique.  

« Étant donné la série de problèmes liés aux Jeux olympiques de Tokyo, il sera difficile de créer une dynamique en l’état », avait déclaré Naomichi Suzuki.

Le scandale de corruption lié à Tokyo-2020 n’a cessé d’enfler ces derniers mois. Au centre de l’affaire, un ancien haut responsable de l’organisation des JO d’été, Haruyuki Takahashi, soupçonné d’avoir accepté des pots-de-vin pour aider des entreprises à devenir commanditaires officiels de l’évènement.  

Le scandale a également éclaboussé la société ayant produit les mascottes des Jeux, une chaîne de magasins de costumes d’affaires, une maison d’édition et une agence publicitaire.

Et l’ex-premier premier ministre Yoshiro Mori, qui a démissionné de son poste de président de l’organisation des Jeux olympiques de Tokyo après avoir tenu des propos sexistes, s’était dit prêt en septembre à être interrogé par les procureurs.  

Le Comité international olympique a décidé début décembre de reporter la sélection de la ville hôte pour les Jeux d’hiver de 2030, qui devait initialement être choisie à l’automne 2023, invoquant des inquiétudes concernant les conséquences du changement climatique.