Depuis quelques jours déjà, les joueurs du Canadien martèlent le même mot quand on leur demande ce qui va les motiver d'ici à la fin de la saison: fierté, fierté, fierté. Mais comment garder sa motivation quand on joue pour un entraîneur qui, selon toute vraisemblance, ne sera plus là au terme de la saison?
Josh Gorges a déjà entendu cette question. Il a entendu ceux qui prétendent que les membres du Canadien n'ont pas trop le goût de se forcer pour Randy Cunneyworth, parce que de toute façon, ça sert à quoi?
Oui, Josh Gorges a entendu tout ça. Et il n'est pas d'accord.
«Notre travail, c'est de jouer au hockey pour l'entraîneur qui est là, a-t-il expliqué avant le match d'hier soir contre les Sénateurs d'Ottawa. Cette idée qu'on ne veut pas jouer pour un entraîneur comme Randy Cunneyworth, c'est faux. On donne notre maximum parce que c'est ce qu'il faut faire, parce que c'est ce que nous sommes censés faire de toute façon.»
On pourrait justement reprocher aux joueurs du CH de ne pas toujours le donner, ce maximum. Il y a eu des soirs récemment où l'on avait l'impression de voir un club qui avait déjà abandonné...
Mais Gorges jure que personne n'a abandonné.
«Il n'y a aucune raison de vouloir prendre un soir de congé. Il y a beaucoup de gens qui paient beaucoup d'argent pour venir nous voir jouer. Abandonner, ce ne serait pas respecter ceux qui paient pour nous voir jouer.»
Avec tout ça, les joueurs du CH en seront fort probablement à un troisième entraîneur en un an au moment d'amorcer le camp d'entraînement, en septembre.
«Ça fait partie de la réalité du hockey, ajoute Gorges. Les choses changent. Bien des fois, quand un entraîneur est congédié, je ne sais pas si c'est vraiment sa faute à lui. Mais c'est plus facile de se débarrasser d'un gars que de se débarrasser de 20 gars. C'est la réalité du sport professionnel, on n'y échappe pas.»
L'exemple des Blues
En attendant de connaître la suite, Josh Gorges estime que lui et ses coéquipiers vont continuer à tout donner d'ici la fin de la saison.
«Avec tous les changements d'entraîneurs cette saison, il y a seulement les Blues qui ont obtenu de bons résultats... Je ne sais pas pourquoi, je ne parle pas à ces gars-là, mais quand on a joué contre eux, j'ai réalisé une chose: les gars des Blues travaillent sans arrêt.
«Randy Cunneyworth fait son boulot comme tout le monde. Ce que la direction va décider à la fin de la saison, c'est hors de notre contrôle, on ne pense pas à ces choses-là. Pour nous, la saison continue, c'est la routine, quoi.»