Une autre défaite décevante au Championnat mondial de hockey junior en 2014 a été difficile à digérer pour Hockey Canada. La direction a rapidement compris qu'elle avait gaffé en laissant de côté des joueurs talentueux comme Max Domi et Darnell Nurse quand l'équipe s'est contentée du quatrième rang à Malmö, en Suède.

Deux mois plus tard, une équipe canadienne étoile comptant sur Patrick Sharp, P.K. Subban et Martin St-Louis en tant que réservistes a décroché l'or aux Jeux olympiques de Sotchi et changé l'approche de Hockey Canada lors des grandes compétitions internationales.

Le message de l'entraîneur Mike Babcock était simple: «vous pouvez demander aux gars de travailler fort, vous pouvez leur apprendre à bloquer des tirs. Qui va marquer? Qui va s'occuper de l'attaque?». C'est maintenant le mantra de Hockey Canada.

Les jours où le Canada inclut dans ses rangs des joueurs de soutien comme Rob Zamuner, Shayne Corson ou Kris Draper sont terminés. La plus récente mouture de l'équipe junior est le plus récent exemple de la nouvelle mentalité de Hockey Canada axée sur le talent et non sur sa vieille réputation de joueurs costauds.

«L'identité des équipes canadiennes a changé, a admis le vice-président des opérations hockey de Hockey Canada, Scott Salmond. Il y a eu un changement de culture et je crois que les équipes européennes regardent maintenant les équipes canadiennes et se disent qu'il y a beaucoup de talent.»

Comme Zamuner et Corson aux Jeux de Nagano en 1998 et Draper à Turin en 2006, Domi est l'exemple de ce qu'il ne faut pas faire au niveau junior. Il y a deux ans, le directeur du personnel Ryan Jankowski avait immédiatement déclaré après un match préparatoire contre la Suède au cours duquel «nous n'avons pas touché à la rondelle» que Hockey Canada avait fait une erreur en ne le sélectionnant pas.

Le Canada a connu des ennuis à l'attaque au cours du tournoi et a perdu contre la Finlande lors des demi-finales.

«Nous avions laissé Max de côté cette année-là parce que nous pensions qu'il ne cadrait pas dans notre style de jeu, mais nous n'avions pas été très bons à Malmö, a dit Jankowski. Nous n'avions pas assez de talent, nous avions préféré des joueurs de soutien.»

Le vent a tourné à Sotchi quand le Canada a été parfait en route vers l'or. Le Canada a dominé ses adversaires en contrôlant la rondelle et en limitant les occasions devant un gardien au sommet de son art en Carey Price.

«Nous avions fait la même chose en 2010 à Vancouver, a dit Babcock. Je crois qu'il faut amener les meilleurs joueurs disponibles. Ils peuvent faire ce que vous voulez, il suffit de leur dire.»

L'an dernier au Mondial junior, le centre Frédérik Gauthier était le seul joueur de soutien, alors qu'un joueur de talent comme Brayden Point a obtenu une occasion de briller. Mené par Domi, Connor McDavid et d'autres joueurs pouvant exceller dans toutes les facettes du jeu, le Canada a mis fin à une disette de cinq ans sans conquête de la médaille d'or.

«Vous allez voir des joueurs comme Mitch Marner bloquer des tirs, vous allez voir tous les joueurs faire différentes choses, mais il ne faut pas réduire le niveau de talent, a dit Jankowski. C'est la beauté des joueurs canadiens: ils vont travailler fort, ils vont tout donner parce qu'ils sont Canadiens.»