Le Canadien est largué de la course aux séries. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut tout bêtement cesser de regarder les matchs du Tricolore pour passer plus de temps de qualité avec ses proches, se lancer dans le bénévolat ou inventer un produit qui révolutionnera la planète comme le font les génies de Starfrit chaque année. Que non.

Voici donc 10 bonnes raisons de suivre la fin de saison du Canadien.

1. Le travail devant le filet

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Cayden Primeau (30)

On croyait la cause entendue : Samuel Montembeault comme gardien numéro 1, Cayden Primeau comme auxiliaire. Or, depuis que Jake Allen a été échangé, Primeau connaît ses meilleurs moments, avec une fiche de 3-1-0 et une efficacité de ,949. Au Centre Bell, il a été si étincelant que les partisans ont inventé un cri pour lui : « Meau-Pri, Meau-Pri ». C’est du moins ce qu’on a cru entendre encore jeudi soir, contre Philadelphie. Les bons résultats de Primeau devront toutefois être validés contre des clubs plus aguerris. Depuis le match des Étoiles, cinq de ses sept départs l’ont opposé à des équipes actuellement exclues des séries ; les Flyers, qui vivotent dans cette lutte, sont une des deux exceptions.

2. Des matchs qui comptent quand même

À ce sujet, Primeau affrontera forcément des équipes qui se battent pour chaque point. Sur les 10 rencontres à jouer, le Tricolore affrontera une seule équipe essentiellement éliminée : les Sénateurs. Les neuf autres duels l’opposeront à des équipes en lutte (Flyers, Islanders, deux fois les Red Wings) ou à des clubs qui tenteront de consolider leur position (Hurricanes, Panthers, Lightning, Maple Leafs, Rangers).

3. Des matchs compétitifs

Les dernières fins de saison ont forcément laissé des traces chez des amateurs qui ne tenaient pas nécessairement à voir jouer des Chris Tierney, Denis Gurianov et autres Tyler Pitlick, qui étaient essentiellement de passage. Sans dire que les 20 joueurs actuels font tous partie du noyau de demain, disons simplement que ce groupe réussit à se battre dignement la grande majorité du temps. Selon une compilation dans laquelle La Presse a investi beaucoup trop de temps, le CH s’est retrouvé mené par trois buts pendant 331 minutes cette saison, dont seulement 30 minutes depuis la mi-février. À pareille date l’an passé, c’était 517 minutes, un chiffre qui allait encore engraisser.

4. L’importance d’une bonne fin de saison

Lors du récent voyage du Tricolore dans l’Ouest canadien, il a abondamment été question de l’effet de la fin de saison 2022-2023 des Canucks de Vancouver. Sous la gouverne du nouvel entraîneur-chef, Rick Tocchet, ils avaient en effet conclu le calendrier avec une fiche de 14-6-2 à compter du 1er mars, même s’ils avaient raté les séries. Cela dit, une forte fin de saison ne garantit rien non plus. À preuve, les Flames (6-2-2 à leurs 10 derniers matchs de 2022-2023) et les Sabres (7-2-1), qui ont de nouveau trébuché cette saison.

5. Lane Hutson

Les puristes disent que Hutson n’est pas encore avec le Canadien et force est d’admettre qu’ils ont raison. Mais il y aura certainement de l’intérêt si le défenseur au visage de chérubin finit la saison à Montréal. Hutson n’a plus rien à prouver dans la NCAA, comme en font foi ses 48 points – ponctués de nombreux faits saillants – en 36 matchs. Lui et Boston University sont en quarts de finale du championnat de fin de saison, et comme le tournoi se joue à élimination directe, une défaite et c’est terminé. Les Terriers disputent leur prochain match ce samedi, mais ça ira seulement au 11 avril pour les demi-finales. Si BU perd ce samedi, Hutson pourra dès lors signer un contrat avec le CH et conclure la saison à Montréal, comme Sean Farrell et Jordan Harris avant lui. D’aucuns ont hâte de voir s’il demeurera aussi spectaculaire dans la LNH qu’au collège. Ce qui n’est évidemment pas chose faite.

6. Juraj Slafkovsky

PHOTO DAVID KIROUAC, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Juraj Slafkovsky (20)

Restons chez les jeunes. Avec sa passe vive à Nick Suzuki jeudi, Juraj Slafkovsky compte maintenant 33 points à ses 41 derniers matchs. Le nombre de 41 peut paraître aléatoire, mais il représente en fait une moitié de saison, et le début de cette séquence coïncide avec la métamorphose du grand Slovaque, commencée un peu avant Noël. Au cours de cette période, Slafkovsky a eu droit à un temps d’utilisation bonifié (19 minutes par match en moyenne), et il en a profité pour s’affirmer à tous les niveaux. Toujours à ses 41 derniers matchs, il est deuxième chez le Canadien, derrière Michael Pezzetta, pour les mises en échec (73).

7. Nick Suzuki

Le plateau de 80 points n’est pas exactement mythique. L’an passé, ils ont été 31 à l’atteindre dans la LNH ; en 2021-2022, ils étaient 34. Sauf que chez le Canadien, ça n’arrive jamais. Alex Kovalev, en 2007-2008, a atteint la marque ; avant lui, c’était sous la présidence de Bill Clinton. Avec 69 points en 72 matchs, Nick Suzuki devra très légèrement augmenter la cadence pour y arriver, mais le plateau d’octante est assurément à sa portée. Si ça ne vous excite pas, nous sommes à court de ressources.

8. Matthews, Kucherov…

Les adversaires du Canadien peuvent eux aussi atteindre des plateaux intéressants. Ça commence par Auston Matthews, auteur de 59 buts en 71 matchs. Rares sont ceux qui peuvent tutoyer la marque des 70 buts, mais lui en est là. Personne, depuis les fabuleuses saisons de 76 buts de Teemu Selanne et Alexander Mogilny en 1992-1993, n’a inscrit 70 filets. Matthews et les Maple Leafs débarqueront au Centre Bell le 6 avril, dans ce qui sera le 75match du numéro 34. Deux jours plus tôt, le Lightning sera en ville, avec Nikita Kucherov (124 points en 71 matchs), qui tente de devenir le deuxième humain (l’autre étant Connor McDavid) à amasser 140 points en une saison depuis Mario Lemieux.

9. Le satané boulier

« Le plaisir de l’un, c’est d’voir l’autre se casser l’cou », a déjà chanté Félix Leclerc. Avait-il en tête la loterie du repêchage de la LNH ? Nous ferons enquête. En attendant, il importe de se rappeler qu’une fin de saison misérable du CH aurait pour effet d’augmenter ses chances à la loterie et pourrait lui valoir un convoité choix du top 3. Il faut savoir que Montréal compte dans ses rangs Jeff Gorton, véritable porte-bonheur de la loterie. À trois des quatre dernières « participations » de ses équipes, il s’est retrouvé avec un des deux premiers choix : 2e en 2019 avec les Rangers, 1er en 2020 et 1er en 2022, cette fois avec le Tricolore. Montréal occupe actuellement le 27rang du classement général et pourra difficilement glisser plus bas que la 28place, puisqu’au 29rang, on retrouve les Blue Jackets, à 10 points d’écart.

10. Les soirées promotionnelles

Ça, c’est pour les quelque 20 000 fidèles qui ont accès au Centre Bell. Jeudi, c’était la soirée country. Il y a aussi eu quelques soirées métal en cours d’année, ce qui vient avec la mascotte METAL! enfoncée dans la gorge des partisans. Il ne semble pas y avoir de soirée métal au programme, à notre grand soulagement.