Kent Hughes et le Canadien ont reçu une très bonne nouvelle mercredi soir. Le centre le plus convoité sur le marché des échanges, Elias Lindholm, est passé des Flames de Calgary aux Canucks de Vancouver pour un choix de premier tour en 2024, l’attaquant Andrei Kuzmenko et deux espoirs repêchés au troisième tour.

Les regards devraient désormais se tourner vers Montréal où se trouve le plan B consensuel, Sean Monahan. Avec autant d’équipes à la recherche d’un centre d’expérience, Winnipeg, Boston, Colorado, New York, le CH peut toujours espérer recevoir un choix de premier tour pour Monahan.

Remettons d’abord les pendules à l’heure si vous le permettez. Même si Monahan a amassé trois points de plus que Lindholm jusqu’ici, 35 en 49 matchs, contre 32 pour le Suédois – un éventuel joueur autonome sans compensation de 29 ans comme le centre du CH –, il n’a pas la valeur de l’autre.

Lindholm est un centre numéro un établi. Il a amassé en moyenne 72 points par saison lors des cinq années précédentes à Calgary. Il a obtenu 82 points, dont 42 buts, il y a deux ans à peine.

Monahan a été éprouvé par les blessures ces dernières saisons. Sa dernière année de plus de 48 points remonte à 2018-2019, il y a cinq ans. Il a raté presque toute l’année dernière. Il n’a pas signé un modeste contrat d’un an pour rien.

Par contre, Monahan connaît enfin une bonne saison, et il est en santé. Il produit à un rythme de 59 points. Il a un taux d’efficacité de 55 % lors des mises en jeu. Il est efficace en supériorité numérique. C’est un leader à l’éthique de travail irréprochable. Son salaire inférieur à 2 millions par saison constitue un atout indéniable pour un club coincé par le plafond.

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Sean Monahan

Les Canucks ont-ils tant sacrifié pour Lindholm ? S’ils peuvent conserver ses services après cette année, non. En raison de la position avantageuse des Canucks au classement, le choix de premier tour en 2024 se situera fort probablement à compter du 28e rang, même en cas d’échec au premier tour des séries.

L’ailier Andrei Kuzmenko a pris le monde du hockey par surprise l’an dernier avec 74 points, dont 39 buts, à sa première saison dans la Ligue nationale, mais il en arrachait cet hiver, avec seulement 21 points, dont huit buts, en 43 parties, dont seulement deux points à ses treize dernières rencontres.

Kuzmenko a été rayé de la formation six fois cette saison. Sinon, il était relégué au sein du quatrième trio par son entraîneur Rick Tocchet. Il jouait entre dix et treize minutes par match récemment. Son contrat de 11 millions pour deux ans, à un salaire annuel de 5,5 millions, signé après son étonnante saison de l’an dernier, était déjà devenu lourd. Tant mieux s’il relance sa carrière à Calgary, mais pour les Canucks, il s’agit essentiellement d’une vente de débarras qui pourrait leur permettre d’ailleurs de retenir Lindholm à long terme.

Calgary reçoit deux espoirs en défense, Joni Jurmo et Hunter Brzustewicz. Jurmo, 21 ans, a été repêché au troisième tour en 2020. Ce géant de 6 pieds 5 pouces et 209 livres est encore considéré comme un projet à son âge en raison des nombreuses failles dans son jeu. Il est passé de Ilves, les meneurs au classement, à KooKoo, une formation de bas de peloton, en première division finlandaise, cet hiver, parce qu’il n’arrivait pas à jouer de façon régulière avec Tampere. Ses chances de jouer dans la LNH demeurent très minces.

Brzustewicz, 19 ans, repêché au troisième tour en 2023, connaît une saison sensationnelle à Kitchener, avec 69 points en 47 matchs seulement. Il vient au troisième rang des compteurs de la Ligue junior de l’Ontario, toutes positions confondues !

Par contre, il a été ignoré par l’équipe américaine junior en prévision du Championnat mondial, il y a quelques semaines. Ses détracteurs se demandent s’il pourra s’adapter à la LNH, car il lui arrive de se faire battre de vitesse lors de contre-attaques ou dans une poursuite pour la rondelle. Il demeure néanmoins un espoir intéressant.

En bref, les Canucks obtiennent le joueur le plus convoité sur le marché pour un choix de fin de premier tour, sans céder ses deux joyaux, Jonathan Lekkerimäki ou le défenseur Tom Wallinder, tout en se débarrassant d’un indésirable, Kuzmenko.

Lindholm se retrouve dans un environnement familier, avec un DG suédois, Patrik Allvin, une star suédoise, Elias Pettersson, et les principaux espoirs de l’équipe des compatriotes également. Des arguments convaincants pour le retenir.

Les Flames ne sont pas perdants pour autant. Ils allaient devoir faire leur deuil de Lindholm. Kuzmenko a du talent et il pourrait renaître avec un nouvel entraîneur. On obtient un choix de premier tour. Et qui sait si Brzustewicz ne continuera pas de surprendre.

Dans ce contexte, obtenir un choix de fin premier tour pour Monahan serait déjà une acquisition de taille.

Qui seront les prochains à Calgary ?

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Noah Hanifin

Le départ de Lindholm annonce une reconstruction à Calgary, ou du moins une réinitialisation. Déjà, l’été dernier, Tyler Toffoli, à un an de son autonomie complète, a été échangé aux Devils pour Yegor Sharangovich, 25 ans. Celui-ci constitue une agréable surprise avec 35 points, dont 20 buts, en 49 matchs.

Quatre des six défenseurs des Flames auront droit à l’autonomie complète à la fin de la saison, parmi lesquels Noah Hanifin et Christopher Tanev. Le DG Craig Conroy devrait pouvoir amasser des choix de premier et deuxième tours supplémentaires, et peut-être un ou deux espoirs.