Jean-François Houle a bien résumé les choses, mardi matin : « C’est ça, la Ligue américaine. Quand un joueur vient ici, souvent, il est déçu. »

L’entraîneur-chef du Rocket de Laval faisait, de toute évidence, référence à un joueur qui est rétrogradé de la Ligue nationale à la Ligue américaine. Il y en a eu de notables, cette saison, en Joel Armia et Arber Xhekaj. Le rappel de ce dernier par le Canadien, lundi, a donné lieu au renvoi d’un autre, Justin Barron.

Le défenseur de 22 ans a été un des premiers à se présenter sur la patinoire de la Place Bell pour son premier entraînement avec le Rocket en plus d’un an, mardi matin. Sans surprise, le jeune homme a admis sa déception aux médias après l’entraînement. Il a expliqué avoir appris la nouvelle de sa rétrogradation en rencontrant les entraîneurs du Canadien après la séance de lundi au Complexe CN de Brossard.

« C’était un peu surprenant, décevant, mais au bout du compte, tu reviens ici avec une bonne attitude. Je me mets au travail et j’améliore mon jeu. J’espère que je pourrai retourner en haut à un certain point et être plus efficace. »

À quelques kilomètres de là, au Centre Bell, Martin St-Louis a expliqué aux médias montréalais que le défenseur avait « perdu un peu de confiance ».

« Ses touches offensives n’étaient plus aussi assurées. Ça a affecté son jeu d’ensemble. Dans la LNH, c’est match, match, match. Tu as besoin de remonter à la surface pour reprendre ton souffle et il n’y arrivait pas. Un peu de temps en bas pour reconstruire sa confiance, ça va rectifier beaucoup son jeu. »

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Justin Barron lors du match contre les Flyers de Philadelphie, le 10 janvier dernier

Barron, lui, nous a raconté devoir améliorer son jeu défensif et « des détails [qu’il a] laissés tomber » ces derniers temps.

« Je pense que j’avais des hauts et des bas, a-t-il expliqué. Ma constance n’était pas vraiment là. Je sentais que je jouais du très bon hockey avant Noël et, pour une raison ou une autre, ça a commencé à moins bien aller un peu après Noël. Ils sentaient que je pouvais venir ici, jouer des minutes et me concentrer sur des choses sur lesquelles je dois travailler et qui pourront se traduire dans mon jeu pour être meilleur en haut. »

Les objectifs de son renvoi sont donc « semblables » à ceux du renvoi de Xhekaj au début du mois de décembre, a noté Houle. Ce dernier a d’ailleurs indiqué avoir eu une conversation téléphonique avec Kent Hughes. Conversation qu’il préfère toutefois « garder privée ».

« Barron a été ici une fois auparavant. Ce n’est rien de nouveau pour lui, Laval, ce qui est une bonne chose. C’est sûr qu’il doit être déçu, mais il va venir ici, il va avoir beaucoup de glace, il va jouer en avantage numérique, en désavantage numérique. Il faut qu’il travaille sur son jeu défensif, son bâton, son positionnement. »

Environnement connu

Barron a commencé la saison 2022-2023 avec le Rocket. À l’époque, il avait eu de la difficulté à encaisser sa rétrogradation. Il a ultimement joué 25 matchs et inscrit 16 points avec le club-école avant d’être rappelé par le Canadien à la fin du mois de décembre.

Si un an peut paraître long, ça ne l’est pas assez pour que le défenseur ait oublié cette expérience qui, ultimement, l’a fait grandir.

L’année dernière, je suis arrivé ici déçu après le camp, et de jouer ici un peu m’a aidé à mieux jouer une fois que j’ai été rappelé après Noël.

Justin Barron

« Pour moi, aujourd’hui, c’est un nouveau départ, a-t-il ajouté un peu plus tard. Je dirais que j’essaie de passer par-dessus [la déception] présentement. »

Le personnel d’entraîneurs n’a pas encore décidé à qui sera jumelé Barron lors du prochain match ce mercredi, face aux Comets d’Utica. Il s’agira de William Trudeau ou de Tobie Paquette-Bisson, a indiqué Houle.

Barron arrive d’ailleurs dans une équipe qui connaît de bons moments récemment avec quatre victoires à ses quatre dernières rencontres. Une situation qui, « c’est certain », croit le Néo-Écossais, l’aidera à s’adapter.

« J’ai suivi un peu ce qui se passait ici et j’ai vu qu’ils jouaient vraiment bien, qu’il y a eu quelques batailles contre Belleville le week-end dernier. Je suis excité d’entrer dans l’alignement. C’est un bon groupe de gars et ils jouent bien présentement. Avec un peu de chance, je pourrai bien m’intégrer. »

Terminons ce papier de la même façon qu’on l’a commencé, en donnant la parole à Jean-François Houle : « On ne se cachera pas que ce n’est pas facile mentalement [d’être rétrogradé], mais ça fait d’eux de meilleures personnes quand ils passent à travers ça. »