(Philadelphie) L’histoire de la victoire du Canadien face aux Rangers de New York, samedi dernier, a bien sûr été celle de la performance sensationnelle de Samuel Montembeault.

Or, sans faire grand bruit, un singulier phénomène s’est aussi produit ce soir-là. L’une des pires unités de désavantage numérique a tenu au silence le meilleur avantage numérique du circuit.

Mis à mal au cours du match précédent contre les Sabres de Buffalo, les spécialistes du quatre contre cinq ont ainsi blanchi la puissante machine des Rangers. Sur papier, les 14 tirs accordés en 6 minutes de travail ne les font pas bien paraître, mais sur le plan qualitatif, l’histoire est légèrement différente. Un coup d’œil à la provenance de ces lancers confirme que les Montréalais ont forcé les chemises bleues à décocher bon nombre de leurs tirs de l’extérieur de l’enclave.

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Provenance des tirs des Rangers de New York en avantage numérique, samedi dernier

Montembeault a certes eu à se signaler sur quelques menaces survenues plus près de lui, mais ses défenseurs ont enfin été en mesure d’empêcher les passes transversales devant le filet – par la porte d’en arrière, comme le disent nos collègues anglophones – qui leur ont causé tant de soucis (et de buts) dans un passé récent.

« On était plus organisés, a constaté Jordan Harris, mercredi, après l’entraînement matinal du CH. On savait à quel point les Rangers ont de bons passeurs. On a joué en étant plus rapprochés les uns des autres : la formation était plus compacte, et ça nous a aidés. Les gardiens sont tellement bons, ils vont arrêter les tirs provenant de l’extérieur. »

L’entraîneur-chef Martin St-Louis, quant à lui, a souligné que de « petits ajustements » avaient porté leurs fruits. Et que « collectivement, on a fait la job, parce qu’individuellement, les gars étaient à la bonne place ».

« À 4 contre 5, comme à 5 contre 4 et même à 5 contre 5, à la minute qu’un gars ne fait pas sa job, le pourcentage de réussite diminue énormément, a-t-il dit. Quand t’en as deux qui ne font pas leur job, ça diminue encore plus. On veut continuer d’enseigner et de rester sur la même longueur d’onde. On a des séquences où on est très efficaces. Comme dans n’importe quoi, on cherche cette constance. »

Gare aux Flyers

Les Flyers de Philadelphie ne sont évidemment pas les Rangers de New York. Il y a toutefois lieu, pour le Tricolore, de se méfier de son adversaire de mercredi soir, une jeune équipe en apprentissage, mais qui a trouvé le moyen de gagner 20 de ses 40 matchs cette saison.

« Ils sont très organisés et disciplinés », a analysé Jordan Harris. Peut-être venait-il de lire le puissant portrait du succès défensif des Flyers publié sur toutes les plateformes de La Presse. Nous ne lui avons pas demandé.

« C’est un groupe jeune, un peu comme nous. Ils grandissent ensemble et se lèvent dans les grands moments. Ce sera un bon match », a prédit le défenseur.

« Ils ne font rien de spectaculaire, mais ils travaillent très fort et jouent avec beaucoup de vitesse, a abondé Justin Barron. Une équipe de [l’entraîneur-chef] John Tortorella, tu sais qu’elle sera difficile à affronter. On doit être prêts. »

Cayden Primeau défendra le filet tricolore contre les Flyers. La formation montréalaise sera la même que lors du dernier match. Rafaël Harvey-Pinard a accompagné l’équipe à Philadelphie et a participé à l’entraînement matinal, mais il ne sera pas en uniforme.