(Columbus) Grand cas a été fait de la jeunesse du Canadien, mais chez les Blue Jackets aussi, ils sont plusieurs à nous faire sentir vieux avec leur année de naissance qui commence par 2.

Lorsque les 32 formations de début de saison ont été dévoilées par la LNH en octobre, le Columbus (26,2 ans) et Montréal (26,3) venaient respectivement aux 2e et 3e rangs pour la moyenne d’âge. Seuls les Sabres de Buffalo (26 ans) déployaient un effectif plus jeune.

À Columbus, ça commence par Adam Fantilli, le plus jeune du lot. Repêché au 3e rang l’été dernier, le grand attaquant a fêté ses 19 ans le mois dernier. En plus de s’adapter à la LNH sur la patinoire, il découvre les autres différences entre la NCAA, où il jouait l’an passé, et les rangs professionnels. « C’est différent ici, les gars ont une femme, des enfants, ils ont leur vie ! », constate le charismatique Fantilli, dans le vestiaire des Blue Jackets après l’entraînement matinal de mercredi.

Fantilli connaît un départ fort adéquat pour un jeune, mais pas fulgurant non plus. Après 23 matchs, il vient à égalité au 7e rang des recrues de la LNH avec 10 points (4 buts, 6 passes), à une certaine distance de Connor Bedard et de ses 17 points en 20 sorties.

Plusieurs recrues vont évoquer la vitesse ou la taille des joueurs, lorsqu’on leur demande d’identifier la plus grande différence une fois dans la LNH. Fantilli, lui, voit plutôt le positionnement des joueurs. « Tout le monde est toujours au bon endroit, défensivement aussi. Ils sont tout de suite sur toi. Le temps et l’espace sont réduits de moitié, donc tu dois faire tes jeux plus rapidement et tu dois déjà savoir ce que tu vas faire avec la rondelle avant même de la recevoir. »

Plus tôt au cours de ce voyage, le Canadien a affronté les Ducks, qui ont établi un plan prévoyant des pauses pour Leo Carlsson, lui aussi repêché l’été dernier. Pascal Vincent assure qu’un tel plan n’est pas dans les cartons pour Fantilli, du moins pour l’heure.

« On garde un œil sur lui. Il est habitué à une cinquantaine de matchs par année. On regarde comment il joue en fonction de son énergie. Si on voit que ça commence à diminuer, on va ajuster le plan, mais présentement, il fait partie de l’équipe et on ne voit pas pourquoi on ajusterait son calendrier », a commenté l’entraîneur-chef des Blue Jackets.

Les responsabilités

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L’entraîneur-chef des Blue Jackets Pascal Vincent (à gauche derrière le banc)

Évidemment, avec un effectif aussi jeune sous la main, Vincent doit forcément confier des responsabilités à des joueurs qui, dans des équipes plus vieilles, n’en feraient pas tant.

Chez les attaquants, par exemple, Cole Sillinger à 20 ans, occupe déjà un rôle central au sein du désavantage numérique. Idem pour Alexandre Texier, 24 ans, mais qui n’avait jamais joué de façon régulière en désavantage avant la présente saison.

Sillinger et Texier sont toutefois entourés de vétérans, si bien que les Jackets viennent au 2e rang de la LNH en infériorité numérique, avec un taux de succès de 89,2 %. Martin St-Louis est d’ailleurs bien au fait des succès de ses adversaires de mercredi soir, car il a mentionné que Columbus avait écoulé « 38 de leurs 40 dernières pénalités », une statistique véridique, une séquence qui a commencé le 28 octobre.

« On a Sean Kuraly, Justin Danforth et des défenseurs qui font du bon travail, nos gardiens aussi, a souligné Vincent. Avec Steve McCarthy, notre entraîneur des défenseurs et responsable du désavantage, ça fait trois ans qu’on bâtit un plan. On a ajouté des choses l’an passé, puis cette année. Steve a été excellent dans sa planification. Nos gardiens savent d’où les tirs vont provenir. On fait un bon travail pour limiter les jeux dangereux. Les gars, ça fait trois ans qu’ils entendent le même message.

« Mais on n’est pas 1ers encore, donc il reste du travail à faire ! »

Intrigant Voronkov

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Dmitri Voronkov

Lorsqu’il est question des jeunes Jackets, l’attention va forcément sur Fantilli, mais aussi sur le défenseur David Jiricek, 6e choix de l’encan 2022, qui a laissé une forte impression l’an passé à 18 ans dans la Ligue américaine. À 14 minutes par match, le Tchèque occupe cependant un rôle modeste jusqu’ici.

Un dont on parle moins, c’est Dmitri Voronkov, un mastodonte de 6 pi 5 et 240 lb. Ce choix de 4e tour en 2019 a passé les deux premières semaines dans la Ligue américaine, mais depuis son rappel, il totalise 10 points en 17 sorties. Lundi, contre les Bruins, il a de nouveau marqué, battant le vétéran Derek Forbort dans le coin.

Il a ensuite agi comme un écran géant devant Jeremy Swayman, pour permettre à Ivan Provorov de marquer. Et comme s’il ne dérangeait pas déjà assez, il a aussi estampé Charlie McAvoy dans un coin, faisant souffrir l’excellent défenseur des Bruins.

« Il est vraiment impressionnant, s’émerveille Vincent. Sur son but, il était dans le coin avec Forbort, mais il est fort pour gagner cette bataille et attaquer le filet. Il est aussi capable de lire ses coéquipiers et trouver les ouvertures sur la patinoire. C’est impressionnant, d’autant plus qu’il ne parle pas anglais. »