A.J. Greer filait le parfait bonheur à Boston, là où il avait habité, plus jeune, pendant son année et demie à l’université. « Une très belle place pour moi et ma famille », dans ses mots.

Sur la glace aussi, le Joliettain trouvait son compte, au sein de l’équipe qui a établi un record pour le nombre de points en une saison.

Mais voilà, du jour au lendemain, la vie a changé. Les Bruins l’ont soumis au ballottage à la fin du camp, les Flames de Calgary l’ont réclamé et le voici, un mois plus tard, dans le vestiaire des visiteurs au Centre Bell, au terme de l’entraînement matinal de son club, à quelques heures d’un duel contre le Canadien.

« Ce n’était pas le fun, s’est remémoré Greer, mardi matin. J’adorais jouer là. J’étais très déçu, surtout avec le fait que l’an passé, j’avais tenu mon bout, j’avais été un bon coéquipier, j’avais attendu mon tour. Cette année, j’étais prêt à prendre un autre “step”. Ce sont des décisions de business, c’est plate. »

Pour ajouter à ses malheurs, les Bruins ont poursuivi sur leur lancée de la dernière saison et forment la meilleure équipe de la LNH jusqu’ici, avec un dossier de 14-1-2. Pendant ce temps, les Flames traversent une tempête après l’autre et viennent au 30e rang du classement général, devant seulement les Oilers et les très dénués Sharks.

Mais Greer y trouve quand même son compte.

« Je savais qu’il y avait de l’intérêt pour moi ailleurs dans la ligue, je sais ce que je peux amener à une équipe. Les Flames ont tenté leur chance avec moi. Je suis content d’être dans une organisation où il y a de la place, et qui valorise ce que j’amène à une équipe. Jusqu’ici, ça va très bien, j’amène ma “game” de “power forward” et j’ai produit de l’attaque. J’essaie d’amener la robustesse dans les trois zones chaque soir. »

Greer, un colosse de 6 pi 3 et 209 lb, compte quatre points (deux buts, deux passes) en 13 matchs jusqu’ici. Même si son utilisation est limitée (8 min 55 s par match), il a distribué 23 mises en échec. Le Québécois devrait former un duo avec Dillon Dube et Yegor Sharangovich mardi soir.

L’attaquant de 26 ans le fera dans un amphithéâtre où il a seulement joué deux fois dans la LNH, mais qu’il a souvent visité dans plein de contextes. « C’est un très beau feeling. J’ai joué ici quand j’étais jeune, novice et pee-wee, dans des matchs organisés par le Canadien. Mon frère [Christopher James] était dans Disney on Ice, j’ai vu ses spectacles. Chaque fois que je viens ici, ce sont des souvenirs d’enfance. »

De bons mots pour Monahan

Ce sera une nouvelle soirée de retrouvailles pour Sean Monahan et les Flames. Le centre du Canadien avait affronté son ancienne équipe pour la première fois l’automne passé ; il était arrivé au Saddledome avec une botte protectrice au pied. Une semaine plus tard, il hissait le drapeau blanc et n’avait pas rejoué de la saison.

Le Monahan de cette saison semble jusqu’ici en bonne santé. Même si son trio connaît actuellement un passage à vide, Monahan vient au 2e rang chez le Canadien avec 13 points en 15 matchs, il joue dans toutes les phases du jeu et gagne 59 % de ses mises au jeu.

Ryan Huska, nouvel entraîneur-chef des Flames, était adjoint à Calgary auparavant. À sa première saison derrière le banc, en 2018-2019, il avait vu Monahan empiler 82 points, sa meilleure saison offensive dans la LNH. Les ennuis de santé avaient ensuite ralenti le numéro 91.

« On sait qu’il dégaine rapidement, son tir est de catégorie élite, a fait valoir Huska. Mais il a ajouté à son jeu de plein de façons, aux mises au jeu et en jouant un peu plus en désavantage numérique. Quand il était avec nous, il était un élément important de l’équipe et une très bonne personne. Son niveau s’est élevé cette année et je suis content de voir ça, même si j’espère que ça n’arrivera pas ce soir. C’est une bonne personne. »

Jacob Markström reprend sa place devant le filet des Flames pour ce duel. Le géant ne connaît pas le départ espéré jusqu’ici avec une fiche de 2-6-1 et une efficacité de ,896.