Dans le vestiaire des visiteurs au Centre Bell, lundi midi, Jonathan Huberdeau a prononcé les mêmes trois mots de suite à quelques reprises : « Ça va revenir… »

C’est ce qu’il a dit, et c’est ce qu’il se dit. Il n’a pas le choix de répéter ces mots, sans doute, parce que cette fiche de 2 buts et 5 aides en 14 matchs n’est pas celle qu’il voudrait avoir.

Mais c’est celle qu’il a, et cette dure réalité commence un peu à lui peser.

« Il faut juste que je retrouve la passion, il faut que je m’amuse », a commencé par expliquer le joueur québécois dans le vestiaire des Flames de Calgary, après l’entraînement de son équipe. « Il faut que je me dise que c’est un jeu, et je dois essayer de revenir à la base. »

Je ne vais jamais lâcher, je vais travailler là-dessus et je sais que ça va revenir.

Jonathan Huberdeau

Il le faudra, parce que les Flames ne pourront sans doute pas se sortir de ce profond marasme sans lui.

Avec une récolte de seulement 10 points depuis le début de la saison, le club de l’Alberta représente une déception, et le rendement d’Huberdeau n’est peut-être pas étranger à cet état des choses.

Tout ça a mené à des épisodes difficiles, entre autres ce match de mardi dernier face aux Predators de Nashville, où l’attaquant de 30 ans a dû passer la troisième période à sécher au bout du banc. Il en a d’ailleurs parlé avec l’entraîneur-chef Ryan Huska tout de suite après.

« On a eu une discussion après le match… c’est certain que t’es pas content quand tu ne joues pas de la troisième période, mais on a gagné le match, alors j’étais content pour l’équipe. J’ai mis ça derrière moi, je ne veux pas trop m’en faire avec ça.

« C’est pas facile. Tu vas à la maison et tu penses à ça, tu veux bien faire… J’essaie de décrocher, c’est ça qu’il faut faire quand t’es pas à l’aréna. Quand ça va bien, c’est facile, tu décroches, c’est de l’adversité, ça fait partie de la vie. C’est juste de savoir comment faire pour passer au travers. Je ne vais pas lâcher. »

« Le talent, je l’ai »

Huska, lui, estime aussi que la page de mardi dernier est déjà tournée et que le meilleur reste à venir pour son joueur vedette, qui a obtenu un contrat de 8 ans et 84 millions avec le club à l’été 2022 après une saison exceptionnelle de 115 points en Floride.

« Il a fait beaucoup de bonnes choses depuis le début de la saison, a expliqué le coach des Flames lundi. Il a dû apporter des ajustements à son jeu depuis l’an dernier, et il est un très bon joueur, un morceau important de notre club. Quand il se déplace bien sur la glace et qu’il contrôle la rondelle, il est très bon.

« Il doit maintenant obtenir de la constance. Les joueurs ne sont pas au mieux chaque soir. Que ce soit Wayne Gretzky ou Mario Lemieux ou Jonathan Huberdeau, ça arrive de temps à autre. C’est la réponse du joueur qui est importante. »

Dans l’immédiat, Huberdeau tentera de répondre en compagnie de Mikael Backlund et de Blake Coleman, les compagnons du troisième trio avec qui il a patiné à l’entraînement de lundi au Centre Bell, en vue de la rencontre de ce mardi soir face au Canadien.

Le reste, estime-t-il, lui appartient.

« C’est plus une question de confiance, a-t-il ajouté. Les chiffres vont venir quand la confiance va revenir elle aussi… Le talent, je l’ai ; il faut juste que je retrouve le petit quelque chose qui manque. »