La première équipe a une fiche de 9-2-1 et marqué 54 buts en 12 matchs, un sommet dans la LNH. La seconde montre un dossier 2-8-1 avec seulement 29 buts en 11 rencontres, pour le 28rang dans la Ligue nationale.

À l’aube de la saison, les Oilers d’Edmonton de Connor McDavid entendaient un nombre important d’experts leur prédire la Coupe Stanley, après une saison de 109 points et avec une attaque dévastatrice, presque quatre buts en moyenne par rencontre, un sommet dans la ligue.

L’incertitude régnait 1159 kilomètres à l’ouest, chez les Canucks, après une troisième exclusion consécutive des séries, une septième fois en huit ans, et l’incertitude à propos de leur vedette à l’attaque Elias Pettersson, toujours pas décidé à s’entendre à long terme avec l’équipe. Le rachat de contrat du défenseur Oliver Ekman-Larsson, une bagatelle de 12,5 millions de dollars, nous rappelait les bourdes de l’ancienne administration.

Si on nous avait demandé de parier, qui aurait placé les Canucks parmi les équipes de tête et les Oilers dans la cave après une douzaine de matchs ?

Vancouver a fait subir une troisième défaite consécutive à Edmonton lundi soir, par un résultat sans appel de 6-2, une quatrième victoire de suite pour les Canucks.

Deux des jeunes vedettes des Canucks, Pettersson et le défenseur Quinn Hughes, tous deux âgés de 24 ans, fonctionnent à plein régime. Pettersson, cinquième choix au total en 2017, a 21 points en 12 matchs depuis le début de la saison, un de moins que le meneur de la LNH Nikita Kucherov.

Quinn Hughes, septième choix au total en 2017, a ajouté quatre points à sa fiche contre les Oilers et porté son total à 20, un sommet dans la ligue chez les défenseurs. Son plus proche rival, Cale Makar, en compte 14.

Le deuxième centre J. T. Miller, 30 ans, suit la vague avec 18 points, dont 7 buts, et il est chargé d’affronter les gros trios offensifs adverses quand l’entraîneur a l’occasion de le faire. Son ailier Brock Boeser, 26 ans, associé à mille rumeurs de transactions depuis un an, a déjà 10 buts en 12 rencontres.

Les Canucks n’occuperaient pas cette position favorable sans leur gardien Thatcher Demko, de retour en forme comme à ses beaux jours. Lundi contre les Oilers, il a reçu 21 tirs en première période, cédé une seule fois, et donné le temps à ses coéquipiers de retrouver leurs moyens.

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Thatcher Demko

Miné par les blessures l’an dernier et limité à 32 matchs, Demko montre une fiche de 7-2, une moyenne de 1,61 et un taux d’arrêts de .948 depuis le début de la saison. Obtenu du Canadien pour Tanner Pearson, son auxiliaire Casey DeSmith a entamé trois matchs, remporté deux victoires et accordé dix buts.

Le départ du capitaine Bo Horvat, échangé aux Islanders en janvier dernier pour éviter de le perdre sur le marché des joueurs autonomes sans rien obtenir en retour, rapporte même des dividendes.

Le directeur général des Canucks, Patric Alvin, un ancien recruteur du Canadien, s’est en effet servi du choix de premier tour en 2023, 17e au total, pour acquérir des Red Wings le défenseur droitier de 25 ans Filip Hronek (Vancouver a aussi cédé un choix de deuxième tour à Detroit et les Wings ont envoyé un choix de quatrième tour en échange).

Hronek n’est pas le plus costaud à 6 pieds et 190 livres, mais on a cessé de s’entêter à jumeler un géant à Quinn Hughes au sein de la première paire et la nouvelle acquisition des Canucks a permis à Hughes de s’épanouir encore davantage, même si les deux ont un style en apparence semblable. Les Canucks ont marqué 18 buts et en ont accordé seulement 3 à égalité numérique lorsque Hughes est sur la glace.

Quinn Hughes cloue ainsi le bec à ceux qui lui reprochent son manque de fiabilité défensive, une perception associée aux joueurs de plus petite taille.

Le jeune homme s’est permis récemment de corriger un confrère de Vancouver qui lui demandait s’il était plus confortable avec un partenaire habile qu’un collègue à caractère plus défensif. « Je crois être un joueur défensif, a répondu Hughes. L’adversaire ne marque pas souvent contre Filip et moi. Il me permet d’avoir au moins trois ou quatre touches de plus par match. Il me trouve sur la glace. Plus nous sommes en possession de la rondelle, plus nos chances de marquer augmentent. »

Les Canucks montraient de belles promesses avec Demko, Hughes, Pettersson et Boeser en 2020. Ils ont même devancé l’échéancier de leur réinitialisation en participant aux séries, avant de s’incliner au deuxième tour en sept matchs devant Vegas avec une très jeune équipe. Comment expliquer ce passage à vide de trois ans ? Des entraîneurs, Travis Green, puis Bruce Boudreau, incapables de trouver une cohésion ? Les difficultés de Demko ? L’incapacité à trouver le bon partenaire pour Hughes ? Ou le temps qu’il manquait encore pour Pettersson et Hughes avant d’atteindre leur pleine maturité ?

Ironiquement, c’est avec Rick Tocchet, un entraîneur réputé en Arizona pour favoriser un système de jeu défensif étouffant pour les attaquants, que les Canucks terrorisent désormais les gardiens adverses. Tocchet avait probablement réalisé avec les Coyotes qu’il ne gagnerait pas de matchs avec le personnel en place sans se contenter de limiter les dégâts…

Dix millions sur le banc à Calgary

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Jonathan Huberdeau

Le nouvel entraîneur des Flames, Ryan Huska, en avait assez vu mardi et il a cloué au banc son plus haut salarié, Jonathan Huberdeau, pour la totalité de la troisième période. La stratégie a rapporté puisque Calgary a marqué trois buts sans riposte pour l’emporter 4-2 contre les Predators de Nashville.

« Il ne connaissait pas une bonne soirée et j’ai voulu y aller avec des joueurs plus en jambes, s’est contenté d’affirmer Huska aux journalistes après la rencontre. Il est correct. Tout le monde va connaître ses mauvais matchs ».

Après 12 rencontres, Huberdeau a obtenu 6 points, dont 2 buts, avec une fiche de -12. À 30 ans, il entame la première année d’un contrat de huit ans à un salaire annuel de 10,5 millions de dollars. Ce n’est plus le problème de Brad Treliving, désormais DG à Toronto malgré sa mauvaise gestion à Calgary.

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