On a la mèche courte à Toronto. Les Maple Leafs ne dominent peut-être pas comme les Bruins de Boston ou les Golden Knights de Vegas, mais ils ne sont pas dans la cave du classement comme les Oilers d’Edmonton.

Pourtant, il s’en trouve cette semaine dans les médias torontois pour exiger la tête de l’entraîneur Sheldon Keefe, une activité populaire dans la Ville Reine ces dernières années.

« Mike Babcock a été congédié pendant la semaine de festivités de la Coupe Grey en 2019 parce que les Maple Leafs n’avaient pas de structure, d’identité, se faisaient marquer trop facilement, n’arrivaient pas à résister en infériorité numérique et ne prenaient pas les bonnes décisions sans la rondelle », écrivait Steve Simmons, du quotidien Toronto Sun, cette semaine.

« Les festivités de la Coupe Grey commencent la semaine prochaine à Hamilton. Un congédiement d’entraîneur n’est pas nécessairement imminent, mais l’équipe actuelle n’a pas de structure, d’identité, se fait marquer trop facilement, ne résiste pas en infériorité numérique et n’arrive pas à prendre les bonnes décisions sans la rondelle », poursuit le chroniqueur.

On qualifie souvent le marché montréalais de féroce. Comment pourrait-on le comparer à celui de Toronto, où il a fallu une défaite de 6-3 contre Ottawa, dans un match de la bataille de l’Ontario, pour déclencher les murmures ? Les Maple Leafs, après tout, ont une fiche de 6-5-2 et se trouvent à seulement deux points du Lightning de Tampa Bay et du troisième rang dans la section Atlantique avec un match de plus à disputer.

Curieusement, on évoque très peu le travail du nouveau directeur général Brad Treliving, qui a laissé les Flames de Calgary dans un état lamentable. Il est toujours difficile de savoir qui a le dernier mot avec un président omnipotent comme Brendan Shanahan dans les parages. Mais les acquisitions estivales de ce duo ne sont d’aucun secours jusqu’ici.

Les Maple Leafs détenaient l’an dernier le meilleur taux de succès en supériorité numérique après les Oilers d’Edmonton, avec un pourcentage de 26 %. On a pourtant embauché un spécialiste en supériorité numérique, le défenseur John Klingberg, d’une extraordinaire vulnérabilité en défense.

Klingberg a cinq aides en treize matchs et une fiche de -8, de loin la pire chez les défenseurs de son club. Sheldon Keefe a parlé de mieux protéger Klingberg cette semaine. Un message à ses patrons ? Si l’on se fiait aux combinaisons à l’entraînement jeudi, Klingberg pourrait être rayé de la formation vendredi contre les Flames. Il touche 4,1 millions cette année, heureusement pour seulement un an.

Un collègue déplorait le manque de compréhension du jeu de Max Domi la semaine dernière. « Domi semble avoir désappris à jouer », écrivait le confrère. Si seulement il l’avait vu jouer à Montréal, il n’aurait pas eu une telle surprise. Domi a six aides en treize rencontres. Il touche 3 millions, pour seulement un an lui aussi, heureusement.

Tyler Bertuzzi, embauché pour une seule saison également, mais à un salaire annuel de 5,5 millions, fait encore pire offensivement avec seulement quatre points en treize matchs même s’il joue avec des partenaires doués.

Que dire du colosse Ryan Reaves ? Un interlocuteur extraordinaire dans le vestiaire pour les journalistes, mais faible contributeur sur la glace, même dans son domaine de prédilection. Les Maple Leafs ont accordé neuf buts à cinq contre cinq avec ce dur à cuire sur la glace et n’en ont marqué aucun. Reaves, 36 ans, gagne seulement 1,35 million par saison, mais on lui a accordé un contrat de trois ans.

La saison est encore très jeune et on doit user de patience à Toronto, mais Sheldon Keefe ne devrait pas payer pour les mauvaises décisions de ses patrons.

Le fond du baril à Edmonton

PHOTO NEVILLE E. GUARD, USA TODAY SPORTS VIA REUTERS CON

Ryan Nugent-Hopkins (93), Evander Kane (91) et Sam Gagner (89)

On ne pensait pas les voir descendre si bas, mais les Oilers, déjà lamentables cette saison, ont trouvé le moyen de perdre 3-2 contre les pauvres Sharks de San Jose jeudi soir. Ils sont à égalité au dernier rang du classement général avec San Jose.

On croit pouvoir lire sur les lèvres de l’entraîneur Jay Woodcroft après la rencontre : « C’est peut-être la fin », dit-il à son entraîneur adjoint Dave Manson ». Celui-ci de répondre : « En effet… ». Restez branchés.