Ça s’est vu à gauche à droite dans la LNH, et c’est maintenant le tour des joueurs du Canadien de tenter l’expérience : Brendan Gallagher et Michael Pezzetta ont participé à l’entraînement de mercredi munis d’un protège-cou.

Leur initiative survient dans la foulée de la mort tragique d’Adam Johnson, ancien attaquant des Penguins de Pittsburgh, touché mortellement à la gorge par une lame de patin lors d’un match en Angleterre, le 28 octobre.

Les quelques joueurs qui l’ont testé à l’entraînement depuis la tragédie — Erik Karlsson et Lars Eller, entre autres — ont retenu l’attention, mais il reste que l’initiative ne s’est pas exactement répandue comme une traînée de poudre dans la LNH. Pezzetta a d’ailleurs tenté d’expliquer le phénomène.

Dans le junior, il fallait porter le protège-cou et on essayait de le rendre le plus petit possible. C’était en partie pour paraître cool, et dans la LNH, tu parais mieux sans ce gros protège-cou. Mais la vie est plus importante que de paraître cool. Si plus de joueurs l’adoptaient, ce ne serait pas autant ostracisé.

Michael Pezzetta, qui a joué dans la ligue junior de l’Ontario (OHL) de 2014 à 2018

Pour l’heure, un seul coéquipier, Gallagher, l’a imité. « Je voulais juste l’essayer. Ça a mieux été que ce à quoi je m’attendais. Je vais continuer à l’essayer à l’entraînement. Je n’ai pas de plan, a dit le doyen des attaquants du Canadien.

« La respiration est correcte. Le survêtement est similaire. La seule chose, c’est vraiment que ça montait haut sur mon cou, donc j’avais toujours le cou étiré. C’est mineur. Je ne le porterai pas [ce jeudi lors du match à Detroit] pour cette raison, car j’étais très conscient que je le portais et ce n’est pas souhaitable quand tu pratiques un sport aussi rapide et robuste.

« Mais c’est assurément envisageable que des joueurs le portent dans un match s’ils le font assez souvent à l’entraînement. »

Le port de cette pièce d’équipement n’a pas encore été discuté de façon formelle par l’équipe, a indiqué Mike Matheson. « C’est sûr que c’est quelque chose qu’on va essayer dans les prochaines semaines. Mais personnellement, j’ai d’autres choses sur lesquelles je dois me concentrer ! », a blagué le défenseur, qui venait de passer cinq minutes à discuter de ses récentes difficultés.

Martin St-Louis, lui, a été plus direct, lorsqu’il a été questionné pour savoir s’il était curieux de connaître les impressions de ceux qui la porteront. « Honnêtement, j’ai autre chose à faire », a laissé tomber l’entraîneur-chef, qui tente d’aider son équipe à mettre fin à une séquence de quatre défaites.

Comme la visière

Les discussions pour rendre cette pièce d’équipement obligatoire sont encore embryonnaires. « Si je devais me prononcer, je crois que ce sera incorporé avec une clause de droits acquis », a prédit Gallagher, l’adjoint de Mike Matheson en tant que « délégué syndical » du Tricolore au sein de l’Association des joueurs.

Si tel est le cas, le protège-cou suivrait la même voie que la visière. Le règlement 9,7, instauré après le lock-out de 2012, prévoyait en effet qu’à compter « de la saison 2013-2014, tout joueur comptant moins de 25 matchs d’expérience dans la LNH devra[it] porter une visière fixée adéquatement à son casque ».

À ce jour, Ryan O’Reilly, Milan Lucic, Matt Martin, Ryan Reaves, Zach Bogosian et Jamie Benn sont les derniers joueurs à patiner sans protection oculaire dans la LNH, selon une compilation de The Hockey News de l’hiver dernier. Cette liste incluait aussi Zack Kassian, maintenant retraité, et Jordie Benn, qui joue en Suède cette saison.