Il laisse généralement le public indifférent, mais ses entraîneurs adorent pouvoir compter sur lui : Christian Dvorak est admissible à un retour au jeu ce samedi soir, alors que le Canadien visitera les Blues de St. Louis. L’entrée du joueur de centre dans la formation aura toutefois des conséquences sur la gestion de l’effectif et forcera la direction à prendre une décision difficile… ou pas. La Presse fait le point en sept questions sur ce dossier de la plus haute importance.

Est-ce que Christian Dvorak jouera samedi soir ?

« C’est fort possible », a admis Martin St-Louis, vendredi après-midi, à St. Louis. Quiconque suit de près les activités de l’équipe ajouterait : c’est très probable. L’Américain a dû rater le début de la saison afin de terminer sa rééducation à la suite d’une opération à un genou. Son nom a donc été placé sur la liste des blessés à long terme, ce qui impliquait qu’il devait s’absenter pour un minimum de 24 jours et 10 matchs, ce qui nous mène à ce samedi. Or, dès le camp d’entraînement, Dvorak patinait avec une certaine intensité. Il a rapidement rejoint ses coéquipiers à l’entraînement, d’abord avec un chandail l’excluant de contacts, puis sans restriction depuis déjà un certain temps. Au cours de la dernière semaine, il a pris part à tous les exercices, sans ménagement. Loin de nous l’idée de poser un diagnostic, mais il semble drôlement prêt à reprendre le collier. Et son entraîneur semble tout aussi prêt à lui faire une place.

Peut-il simplement remplacer RHP ?

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Rafaël Harvey-Pinard

Rafaël Harvey-Pinard (RHP) a quitté prématurément le match de jeudi soir, en Arizona. Blessé au « bas du corps », il est réévalué sur une base quotidienne. « Rien de sérieux », nous dit-on. Le Canadien ne pourrait-il pas lui donner un soir de repos afin d’insérer Dvorak dans la formation ? Eh bien non. Car l’effectif du Tricolore comprend déjà 23 joueurs, le maximum permis. Pour que Dvorak remplace simplement Harvey-Pinard, il faudrait que le nom du Québécois soit ajouté à la liste des blessés, ce qui lui interdirait de jouer pour au moins sept jours. Si, effectivement, ce n’est rien de majeur, on ne voudra pas se priver de ses services plus longtemps que nécessaire. Il faudra donc retrancher un joueur et le céder aux ligues mineures.

La solution facile

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Joel Armia

Le plus simple, et de loin, serait de céder Joel Armia ou Gustav Lindström au Rocket de Laval. Puisqu’il s’est écoulé moins de 30 jours depuis leur dernier rappel ou qu’ils n’ont pas disputé 10 matchs, ils peuvent retourner dans la Ligue américaine sans passer par le ballottage. Cette solution est toutefois imparfaite. Armia a prouvé, pendant son court séjour chez le Rocket, qu’il n’appartient pas à cette ligue, et il se débrouille plutôt bien avec le CH. Quant à Lindström, il est l’unique défenseur en extra à l’heure actuelle. À très court terme, ne serait-ce que pour boucler le voyage de trois matchs de l’équipe, la logique voudrait qu’on recoure à cette solution rapide et facile, quitte à rappeler le malheureux rapidement.

La solution complexe

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Jesse Ylönen

Puisqu’ils sont utilisés jusqu’ici à temps partiel, Jesse Ylönen ou Michael Pezzetta seraient de bons candidats pour une rétrogradation. Or, comme ils doivent passer par le ballottage, ils ne devraient pas trop avoir à s’inquiéter. La direction ne s’est encore jamais risquée à perdre l’un ou l’autre de ces deux attaquants sans rien obtenir en retour : ce serait surprenant que ça se produise soudainement. On peut aussi complètement rayer cette possibilité pour l’heure, puisqu’il aurait fallu qu’ils soient soumis au ballottage vendredi, tout comme Cayden Primeau. Ça pourrait néanmoins, théoriquement du moins, arriver au cours des prochains jours.

La solution choc

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Cayden Primeau

Si le Canadien se retrouve dans cette situation, c’est notamment parce qu’un des trois postes de réservistes est occupé par Cayden Primeau, qui n’a jusqu’ici disputé qu’une rencontre et qui ne devrait pas jouer bientôt. « Il reverra le filet », a promis Martin St-Louis, qui a quand même souligné que le brio de Jake Allen et de Samuel Montembeault, son partant de ce samedi, rendait plus « difficile » un partage à trois moins inégal. Interrogé à savoir s’il en avait soupé de cette situation, Montembeault a répondu par la négative, précisant que l’équipe faisait « du bon travail avec ça ». Son camarade, « comme tout joueur, voudrait jouer plus », a ajouté le Québécois, qui a assuré que Primeau gardait « une bonne attitude ». On le sait, la direction du club redoute qu’une autre équipe ne réclame le jeune gardien au ballottage : peut-être a-t-on changé d’idée, mais si oui, ce serait un choc. Une exception réglementaire lui permettrait de l’envoyer jouer à Laval pendant 14 jours à des fins de « conditionnement ». Le cas échéant, cela ne réglerait toutefois pas le problème du surplus de personnel, puisque Primeau et son salaire resteraient associés à l’effectif principal.

Le coup de tonnerre

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Juraj Slafkovsky

Il existe une solution très simple sur le plan administratif, mais qui provoquerait un coup de tonnerre dans la province : céder Juraj Slafkovsky au Rocket de Laval. Le Slovaque, qui écoule la deuxième année de son contrat d’entrée dans la LNH, peut en effet être envoyé sans problème aux ligues mineures. Et avec tous les ennuis qu’il a éprouvés au cours des derniers matchs, il y aurait une certaine cohérence à emprunter cette voie, encore qu’un tel geste romprait avec la stratégie qui a été établie pour lui, soit de superviser son développement en le gardant dans la LNH. « Ce n’est pas quelque chose dont on parle présentement », a justement dit St-Louis par rapport à ce scénario.

Formation modifiée

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L’entraîneur-chef du Canadien, Martin St-Louis

Peu importe la solution choisie, il faudra toujours bien trouver une place à Dvorak dans la formation du CH. Laquelle ? Votre hypothèse vaut la nôtre. Il jouera au centre, a assuré Martin St-Louis, qui a notamment invoqué sa « game sur 200 pieds », ses talents de passeur et son efficacité au cercle de mise en jeu. L’entraîneur cherchera-t-il à minimiser les chamboulements, ou se prépare-t-il à jongler avec toutes ses combinaisons ? « Je ne sais pas encore », a-t-il rétorqué avec éloquence. La question mérite néanmoins d’être posée, alors que rien ne va plus pour le trio de Slafkovsky, Alex Newhook et Josh Anderson, et que le trio de Nick Suzuki se cherche toujours un ailier droit. On en saura davantage à l’entraînement matinal de ce samedi, à moins que St-Louis ne préfère entretenir le mystère jusqu’au soir.

Le match entre le Canadien et les Blues de St. Louis sera présenté à 19 h, heure du Québec.