(St. Louis) L’insoutenable suspense lié à la composition des trios du Tricolore en vue du duel de samedi soir contre les Blues de St. Louis durera quelques heures encore.

Ce que l’on sait, c’est que Christian Dvorak disputera son premier match de la saison, lui qui a candidement avoué qu’il est prêt à jouer depuis un moment — nous y reviendrons. L’Américain sera employé au centre, si bien qu’Alex Newhook sera muté à l’aile. Mais à l’aile de qui ? Mystère.

Les deux principaux intéressés ont avoué qu’ils ne le savaient pas eux-mêmes. À l’entraînement matinal, aucun exercice n’a donné d’indice sur les combinaisons du soir.

Lors d’une conversation informelle, Michael Matheson a confirmé qu’il n’était pas inhabituel pour les joueurs de n’apprendre l’identité de leurs partenaires en attaque ou en défense qu’à leur arrivée à l’aréna pour le match du soir.

Rafaël Harvey-Pinard ne sera pas en uniforme, lui qui soigne une blessure au « bas du corps » subie jeudi en Arizona. Michael Pezzetta remplacera pour sa part Jesse Ylönen. On a cru comprendre, dans les propos de Martin St-Louis, que cette dernière décision n’est pas étrangère au profil des Blues, qui sont des aficionados du jeu physique.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Alex Newhook

Newhook a obtenu quelques présences à la droite de Nick Suzuki et Cole Caufield, jeudi dernier, mais dans un échantillon limité. St-Louis a souligné que d’avoir « moins de responsabilités », notamment au cercle de mises au jeu, pouvait être « bénéfique » pour lui.

Le Terre-Neuvien affiche en effet un taux de succès d’à peine 41,7 % à ce chapitre, ce qui le place au 122e rang parmi les 137 joueurs de la ligue impliqués dans au moins 50 mises au jeu cette saison. Un rendement loin du seuil de respectabilité de 50 %, et à des milles des plus grands spécialistes du circuit, qui atteignent ou dépassent la barre des 60 %.

« Quand des joueurs peinent sur le plan des mises au jeu, ils vivent une ou deux secondes d’énergies négatives chaque fois qu’ils en perdent une autre, a reconnu St-Louis. Ça peut devenir lourd pour eux. »

Dvorak était prêt

À sa première entrevue avec les journalistes cette saison — les médias n’ont pas accès aux joueurs blessés —, Christian Dvorak a confirmé l’impression partagée par tous les observateurs qui suivent le quotidien de l’équipe.

« Je me sens prêt depuis un bon moment », a-t-il affirmé. Il ne pouvait toutefois jouer, puisqu’il était inscrit sur la liste des blessés à long terme. À ce moment, un joueur ne peut renouer avec l’action qu’après avoir raté 10 matchs et 24 jours de travail. Ces deux critères pointaient vers le 4 novembre pour son retour au jeu. Et l’y voilà, pile-poil sur la cible.

L’attaquant de 27 ans a dû traverser une longue rééducation après qu’une blessure au genou lui eût coûté les 18 derniers matchs de la saison 2022-2023. Il a été opéré à la mi-mars.

Les heures supplémentaires de préparation lui ont permis de gagner de la force, a-t-il dit samedi matin.

J’ai juste hâte de jouer. Je suis fébrile. Je suis prêt.

Christian Dvorak

Martin St-Louis a rappelé qu’il n’avait jamais « de grosses attentes » envers un joueur qui revient après une longue absence. « Il faut qu’il retrouve son rythme », a précisé l’entraîneur.

Samuel Montembeault sera le gardien partant du Tricolore. Un patineur doit toujours être retranché de la formation d’ici le début du match pour faire une place à Christian Dvorak. On peut ainsi s’attendre à ce que Gustav Lindström soit rétrogradé dans la Ligue américaine ou que le nom de Rafaël Harvey-Pinard soit ajouté à la liste des blessés ; si c’était le cas, on saurait d’emblée qu’il raterait au moins une semaine d’activités.