(Laval) Pendant le camp du Rocket de Laval, l’entraîneur-chef Jean-François Houle avait dit qu’il s’attendait à un début de saison « rock and roll ». Il n’a pas menti.

En l’espace de deux semaines, les attentes élevées envers son équipe ont laissé leur place à quelques questionnements, à toutes les positions. Plusieurs de ses jeunes joueurs s’adaptent encore au style de jeu de la Ligue américaine de hockey, et la chimie avec les nouveaux venus doit encore se faire.

Même s’il n’est pas satisfait des résultats actuels, Houle n’est pas surpris de voir que le Rocket montre une fiche de 1-5-1 à ses sept premières sorties de la saison. Il entend continuer le processus d’apprentissage pour amener sa troupe au niveau attendu.

« Ce sont des jeunes qui essaient d’apprendre. Nous avons des joueurs qui n’ont pas beaucoup d’expérience, alors tout est nouveau pour plusieurs d’entre eux, a déclaré Houle, mardi, après un entraînement à la Place Bell. C’est “rock and roll” et ça le sera encore pendant un petit bout de temps. »

Ses hommes ont appris à la dure ce week-end, encaissant deux revers à l’étranger, à Rochester et à Syracuse. Celui contre le Crunch, samedi, s’est avéré encore plus cinglant, alors que le Rocket a été surclassé dans tous les aspects du jeu, surtout sur le plan de l’intensité.

L’excuse de la jeunesse peut fonctionner jusqu’à un certain point, mais l’entraîneur-chef rappelle qu’il n’y a pas d’âge pour offrir un niveau élevé d’énergie et de travail.

« Tu peux être jeune et commettre des erreurs de jeunesse ou de manque d’expérience, mais l’éthique de travail doit toujours être là, a souligné Houle. Perdre, c’est une chose, mais de ne pas travailler pendant 60 minutes, c’en est une autre. Ça va être important pour nous de donner un bon effort pour nos partisans cette semaine. »

La formation lavalloise disputera ses trois prochains matchs à domicile, en quatre jours. Le premier aura lieu mercredi, contre les Comets d’Utica, alors que les deux derniers, vendredi et samedi, se tiendront face aux Marlies de Toronto.

Le Rocket ne s’est pas encore mesuré aux Comets cette saison, mais il les a vus de près il y a quelques mois. La troupe d’Utica avait balayé les deux matchs de la série de première ronde entre les deux équipes, en avril.

Si Houle a devant lui des joueurs encore un peu verts pour la Ligue américaine, son vis-à-vis derrière le banc, Kevin Dineen, compose avec une réalité bien différente.

« Utica a plus de 3000 matchs d’expérience dans la Ligue américaine. Je n’ai pas compté notre total de matchs, mais c’est sûr que ce n’est pas 3000, a mentionné Houle. C’est une équipe structurée qui garde ses adversaires à l’extérieur (de la zone payante). Nous devrons trouver un moyen de nous rendre au filet. »

Au cours du week-end, le Rocket a rappelé les attaquants Nolan Yaremko et Jakov Novak de son club-école de l’ECHL, les Lions de Trois-Rivières. Les deux joueurs au gabarit imposant connaissaient un bon début de saison à Trois-Rivières, où l’équipe n’a encaissé qu’un seul revers depuis le début de la saison.

« J’ai un peu vécu l’expérience l’an dernier et je suis emballé d’être de retour. Je veux aider l’équipe à gagner. Je suis quelqu’un qui travaille fort et qui garde les choses simples. Je ne vais pas changer mon style », a fait savoir Yaremko, qui a amassé cinq points en 12 parties avec le Rocket lors de la dernière saison.

Pour Novak, il s’agira d’une première expérience dans la Ligue américaine de hockey.

« C’est mon premier rappel, alors je vais essayer d’en tirer avantage le plus possible, a-t-il indiqué. Le jeu devient plus rapide quand tu montes de niveau. La direction m’a dit qu’elle voulait du jeu physique et sur 200 pieds, et c’est ce que je veux amener. »

En entendant les déclarations de Yaremko et Novak, on peut en déduire que le message du défenseur Tobie Paquette-Bisson s’est peut-être rendu aux bonnes oreilles.

Après l’affrontement de samedi, l’arrière du Rocket avait en quelque sorte parlé d’un manque d’urgence dans le jeu de certains de ses coéquipiers. Son entraîneur-chef n’était pas en désaccord et il a ajouté que les matchs de cette semaine, jumelés aux rappels de Yaremko et Novak, serviront peut-être à passer des messages.

« Ça met tout le monde sur le qui-vive et ça montre qu’il n’y a rien de gratuit dans la vie, a insisté Houle. Si certains joueurs ne font pas l’affaire, d’autres vont prendre la place. C’est ça le hockey professionnel. Tout le monde doit se regarder dans le miroir. Que tu sois jeune, un choix de première ronde ou un joueur avec un contrat de la Ligue américaine, tu dois être imputable. »