(Laval) L’attaquant du Rocket de Laval Lias Andersson a réalisé que sa vie valait plus qu’un léger inconfort et il n’a pas l’intention de faire marche arrière.

La culture du hockey a souvent salué le seuil de tolérance à la douleur élevé de ses joueurs, et ce, même s’ils mettaient en péril leur santé ou leur vie. Des évènements effrayants ont parfois mené à des changements dans le sport, que ce soit le port du masque pour les gardiens ou l’obligation de porter un casque et la demi-visière pour les joueurs.

La mort tragique d’Adam Johnson, ce week-end, aura peut-être le même effet et Andersson le souhaite.

Lors d’un match de hockey professionnel en Angleterre, Johnson a été atteint au cou par la lame d’un des patins de Matt Petgrave. Johnson, un ancien joueur des Penguins de Pittsburgh, a succombé à ses blessures. Il n’était âgé que de 29 ans.

Andersson, qui a été coéquipier de Johnson dans la Ligue américaine avec le Reign de l’Ontario, portait le protège-cou lors de l’entraînement du Rocket, mardi, à la Place Bell. Le Suédois âgé de 25 ans était visiblement encore ébranlé et il appelle à un changement dans le monde du hockey.

Je pense que le protège-cou devrait être obligatoire. Nous avons déjà vu des blessures de la sorte se produire, même si elles sont rares. Allez regarder des photos au fil des ans, c’est passé proche à quelques reprises. Quand ces blessures arrivent, ça te fait réaliser des choses.

Lias Andersson

Dans le cas d’Andersson, un message texto de son frère cadet a également mis les choses en perspective. Si quelque chose devait lui arriver, il ne serait pas le seul perdant dans tout ça. C’est une des raisons qui l’ont incité à porter le protège-cou pour le reste de la saison, et possiblement le reste de sa carrière.

« Je vais m’y habituer et le garder pour le reste de ma carrière. Si quelque chose arrive et que ça me protège ne serait-ce que 10 %, ça fonctionne, a affirmé l’attaquant du Rocket. Je veux aussi être un modèle pour les plus jeunes parce que nous ne voulons pas que ça se reproduise. Surtout à des amis et des coéquipiers. »

À défaut d’être obligatoire chez les professionnels, le protège-cou l’est dans les rangs mineurs et les ligues féminines enregistrés sous la bannière de Hockey Canada ainsi que dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec et dans la Ligue de l’Ontario.

La légende canadienne de hockey féminin Hayley Wickenheiser, qui a également étudié en médecine après avoir annoncé sa retraite, a d’ailleurs fait une sortie sur la plateforme X pour demander l’obligation de porter le protège-cou à tous les niveaux.

Comme ce fut le cas pour de nombreuses pièces d’équipement, les joueurs semblent attendre l’obligation des ligues avant de passer à l’action.

« Je pense que les joueurs attendent que ça soit obligatoire. C’est un peu encombrant, mais ça sauve des vies aussi. Nous avons vu des incidents comme ceux de Richard Zednik ou de Clint Malarchuk. C’est simplement triste de devoir attendre ce genre de choses pour réagir. Il va falloir s’ajuster, mais je suis convaincu que les gars iraient tous dans la même direction pour ça », a dit l’attaquant du Rocket Nathan Légaré, qui a côtoyé Johnson lors de son premier camp avec les Penguins.

Légaré ne sait toujours pas dans quel camp il se rangera, mais il a admis qu’il en parlerait avec ses coéquipiers.

« Je pense que c’est le genre de chose qui va se faire au dernier moment », a-t-il noté.

Il ne restera qu’à voir si les discussions créées par ce triste évènement ne sombreront pas dans l’oubli d’ici quelques semaines.