(Buffalo) Michael Pezzetta était un homme recherché dans le vestiaire des visiteurs au KeyBank Center, lundi matin, au terme de l’entraînement du Canadien en vue du duel de la soirée contre les Sabres.

C’est que sa dernière visite par ici avait donné lieu à une spectaculaire célébration après que ce joueur pas nécessairement prisé pour ses habiletés offensives eut marqué le but gagnant en tirs de barrage.

Voyez la vidéo du but gagnant

La célébration digne de Tiger Williams est vite devenue virale, et Pezzetta a même reçu une peinture faite par un partisan, l’immortalisant dans sa célèbre pose. « Ma mère l’a même fait encadrer ! C’est une peinture cool pour un moment cool », résume-t-il.

C’était un rare moment sous les projecteurs pour Pezzetta, davantage habitué à s’illustrer dans l’ombre. Prenez le match de samedi. En troisième période, les Capitals se sont mis à se relayer au banc des pénalités, commettant une infraction après l’autre. Pezzetta ne jouant pas en avantage numérique, il s’est retrouvé dans le rôle du bâton d’épicerie, soit celui qui sépare les attaquants des défenseurs au banc, comme la barre de plastique de l’épicier vous permet de séparer vos juteuses tomates de l’infecte moutarde baseball du client derrière vous à la caisse.

Ainsi, le numéro 55 a effectué une seule présence, longue de 62 secondes, en troisième période. C’était un de ces cas que Martin St-Louis évoque parfois, où il « perd » un joueur au banc en raison des circonstances.

« Il arrive des moments où on a plusieurs avantages numériques, et c’est dur de remettre le joueur, parce qu’il est au banc depuis trop longtemps, a expliqué l’entraîneur-chef du Canadien. Je dois l’aider, donc je lui donne des minutes en désavantage numérique et c’est mérité. Ce n’est pas donné. Il nous montre qu’il veut ce rôle-là. »

Il reste que les présences de Pezzetta à 4 contre 5 sont rares. Après deux matchs, il n’a joué que 1 min 13 s dans ces circonstances. St-Louis s’en remet beaucoup aux duos de Jake Evans et Jesse Ylönen, de même que Sean Monahan et Rafaël Harvey-Pinard.

Du haut de ses 116 matchs d’expérience, Pezzetta n’est pas en situation de maugréer et il en est visiblement bien conscient. Il sait très bien aussi que les circonstances vont dicter son utilisation. Si, par exemple, un des avants employés en désavantage écope d’une pénalité, ses chances d’obtenir son tour sont plus grandes.

« Mais ça ne donne rien de penser à tout ça pendant un match, rappelle-t-il. Je veux juste toujours être prêt. Si tu as besoin de moi, je serai prêt. Sinon, je serai le premier à encourager les gars. C’est comme ça que j’ai bâti mon rôle. Si tu laisses ces choses t’affecter, tu n’auras pas un bon match. Si tu es au banc en train de te dire que ça devrait être ton tour de jouer, si tu viens de passer cinq minutes à penser à tout ce que tu n’as pas eu, comment penses-tu que ta présence ira ? Ce sera probablement merdique.

« Donc je prends mes pompons, j’essaie de donner de l’énergie à tout le monde et quand c’est mon tour, je m’assure d’être prêt et d’être dans le bon état d’esprit. »

Un duo en formation ?

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Jesse Ylönen (au centre)

Au camp d’entraînement, St-Louis avait évoqué l’idée de fonctionner avec des duos d’attaquants, à qui il grefferait un attaquant complémentaire. Le duo de Nick Suzuki et Cole Caufield était coulé dans le béton, et le coach semblait vouloir en former un avec Kirby Dach (maintenant blessé) et Juraj Slafkovsky.

Les duos étaient plus flous au sein des deux dernières unités, mais on peut se demander si Evans et Ylönen ne sont pas en train d’en former un. Depuis le début de la saison, Evans a joué 24 de ses 32 minutes à forces égales avec Ylönen, et 13 de ses 18 minutes en désavantage numérique.

St-Louis n’a pas voulu confirmer que ce duo a obtenu sa permanence, mais il a reconnu qu’ils commencent à trouver une certaine cohésion. « Ils commencent à s’habituer, ils nous donnent de bonnes minutes en désavantage et à 5 contre 5. L’an passé, Ylo a montré qu’il est capable de jouer dans la ligue et cette année, il montre qu’il ne peut pas juste jouer, qu’il peut être [permanent]. »

« C’est un très bon joueur complet, qui exécute bien les détails, a noté Ylönen à propos d’Evans. Il a de l’expérience en désavantage. C’est un bon coéquipier de qui apprendre et c’est plaisant de jouer avec lui, car il facilite le travail de ses ailiers. »

Si les trios demeurent inchangés par rapport à samedi, leur pièce « complémentaire » pour ce match sera justement Pezzetta.

Aucun changement

On ignore si les trios seront les mêmes, mais ce sera les mêmes morceaux de casse-tête. Jake Allen obtiendra donc un deuxième départ de suite devant le filet, tandis que Joel Armia, rappelé samedi, sera de nouveau laissé de côté.

Notons que les éclopés Christian Dvorak et Kaiden Guhle n’ont pas participé à l’entraînement matinal.