(Toronto) À Toronto, Tie Domi est, encore à ce jour, une légende vivante.

Pendant une décennie, du milieu des années 90 au milieu des années 2000, c’est lui qui imposait le respect dans la Ville-Reine, tout en étant capable de tenir un bâton : ses 2265 minutes de punition en 777 matchs marquent l’imaginaire, mais ses 196 points ne sont pas à négliger non plus. Une légende, disions-nous.

Son fils Max, même s’il n’a pas du tout le même style de jeu que son paternel, aura donc fort à faire pour que l’histoire retienne son prénom dans l’aréna où Tie est quasi immortel.

C’est justement pour tenter d’écrire sa propre histoire qu’il portera le numéro 11, ce mercredi soir, à l’occasion du premier match de la saison des Leafs. Le Tricolore sera le club visiteur dans cette joute aussi canadienne qu’un ensemble pantalon-blouson en denim.

Les deux numéros fétiches de Max Domi, le 13 et le 16, n’étaient pas disponibles. Le 13 est cousu sur une bannière au nom de Mats Sundin dans les hauteurs du Scotiabank Arena. Et le 16 est la propriété de Mitch Marner, l’un des piliers de l’équipe.

Le 11 n’a rien de bien significatif. « C’est mon petit cousin qui l’a choisi », a expliqué Max Domi, mercredi matin.

Sa principale caractéristique : ce n’est pas le 28. « Ça, c’est le numéro de mon vieux père », s’est amusé fiston.

Le maillot s’est pourtant libéré, plus tôt cette semaine, après que les Leafs eurent échangé Sam Lafferty. L’idée lui a-t-elle traversé l’esprit de changer ? « Absolument pas. »

Il ne renie rien de l’héritage de Tie. « Pendant plusieurs années, il avait le rôle le plus difficile au hockey, et il était le meilleur pour le faire », a raconté Max.

Aujourd’hui, toutefois, c’est sa journée. Celle dont il a rêvé, tout petit. Celle qui le verra faire ses débuts dans la ville qui l’a vu grandir.

Comme ses coéquipiers, il ne s’avance pas sur les visées de son équipe cette saison. « On veut gagner, c’est tout. »

« Ce sera un long voyage, a-t-il ajouté. Il faut juste commencer quelque part. »

À 19 h, contre le Canadien, par exemple.

Voilà Minten

PHOTO DAN HAMILTON, USA TODAY SPORTS VIA REUTERS CON

Fraser Minten

La rencontre marquera par ailleurs les débuts dans la LNH de Fraser Minten.

Choix de deuxième tour des Leafs (38e au total) en 2022, l’attaquant a déjoué tous les pronostics en décrochant un poste à 19 ans.

Les partisans du Tricolore qui écouté les matchs présaison se souviennent peut-être de lui. C’est en effet Minten qui, il y a un peu moins de deux semaines, a volé une rondelle à Justin Barron au fond de la zone du CH avant de la remettre à Matthew Knies, qui a marqué. En infériorité numérique, en plus.

Voyez la séquence

Mardi, le directeur général des Leafs, Brad Treliving a avoué que ce nom n’était pas sur son radar au début du camp d’entraînement.

« J’avais trois groupes en tête », a-t-il dit avec un geste de la main pour illustrer son propos.

« Il y avait la formation probable, celle des Marlies [club-école des Leafs] et les autres. Minten était dans les autres. »

C’est pourtant ce jeune homme que le DG a appelé, dimanche dernier, pour lui dire qu’il avait gagné son pari. Minten se trouvait alors chez son coéquipier Morgan Rielly pour le repas de l’Action de grâce. Ce n’est pas la pire des nouvelles à recevoir entre deux bouchées de dinde.

Mercredi, le principal concerné s’est prêté aux habituelles questions sur sa famille qui assistera au match et sur son niveau de nervosité à quelques heures du grand soir. Rien de surprenant là.

L’entraîneur-chef Sheldon Keefe, toutefois, a parlé du « message » que doivent recevoir tous les joueurs de l’organisation en voyant Minten là où il est.

« On avait d’autres options, a noté Keefe. Il y a des gars qui ont déjà joué pour nous et qui sont partis chez les Marlies, car on sentait que [Minten] était en avance sur le peloton. C’est important que les joueurs voient ça, ceux qui sont ici et ceux qui n’y sont pas. Ne tenez jamais rien pour acquis. Les choses changent vite, dans cette ligue. »

Contre le CH, Minten sera employé au centre du troisième trio, avec une autre recrue, Matthew Knies, et le vétéran Calle Jarnkrok à sa droite.

Barron et Pezzetta en surplus

Le Canadien ne s’est pas entraîné mercredi matin à Toronto. Les réservistes ont néanmoins patiné. On a ainsi aperçu les gardiens Cayden Primeau et Samuel Montembeault, mais aussi l’attaquant Michael Pezzetta et Justin Barron. Il est ainsi permis de conclure qu’Arber Xhekaj sera de la formation, lui qui a fait l’impasse sur l’entraînement de son équipe, la veille, après que la direction l’eut temporairement cédé aux ligues mineures pour des raisons salariales. Il s’agissait toutefois d’une manœuvre strictement administrative.