(Arlington, Virginie) On a fait grand cas, la saison dernière, de l’adaptation de Juraj Slafkovsky aux patinoires nord-américaines.

Pendant que le tout premier choix du repêchage 2022 apprenait à la dure dans la LNH, son ami et compatriote Filip Mesar, lui aussi sélectionné au premier tour par le Canadien, faisait le même apprentissage. Cela se passait toutefois loin des projecteurs, avec les Rangers de Kitchener, dans la Ligue junior de l’Ontario.

Mesar a bien paru, amassant 51 points en 52 matchs pendant la saison, au sein d’une équipe de milieu de peloton. Il a surtout eu l’occasion de s’acclimater complètement à son nouvel environnement, a-t-il expliqué aux journalistes, mardi, en marge de la Vitrine des recrues de la LNH, présentée à Arlington, en banlieue de Washington.

« Kitchener était un bon endroit où jouer, a-t-il dit. On avait de bons joueurs, je me suis fait de bons amis, ma famille d’accueil a pris soin de moi… Tout n’a pas fonctionné pour notre équipe, mais c’était une belle expérience. Maintenant, je sais à quoi m’attendre. »

Alors que beaucoup d’Européens disent avoir besoin de temps pour s’acclimater aux patinoires d’ici, plus petites que celles que l’on retrouve sur le Vieux Continent, Mesar assure n’avoir éprouvé aucun problème. Après le tournoi des recrues et le camp d’entraînement du Tricolore, l’automne passé, il avait trouvé ses repères, dit-il. L’attaquant avait aussi passé quelques semaines à patiner à Montréal pendant l’été 2022.

À Kitchener, il a surtout trouvé éprouvant le calendrier d’un club junior. Une saison de presque 70 matchs, soit une vingtaine de plus que les ligues européennes. Les Rangers ont également disputé deux rondes éliminatoires. « Mais on s’habitue », a-t-il précisé.

Laval, Gothembourg…

Si la plupart des jeunes joueurs parlent systématiquement de leur volonté de jouer dans la LNH, Mesar est plus circonspect à ce sujet. Bien que les entraîneurs lui aient signifié au récent camp de développement de l’équipe qu’ils souhaitaient qu’il joue désormais « dans une grosse ligue », il ne nie pas que la suite pour lui passera vraisemblablement par la Ligue américaine, avec le Rocket de Laval.

Je me concentre sur le camp principal et après, on verra. Il faut que je sois bien préparé.

Filip Mesar

Candide, il avoue qu’il aimerait bien participer à un troisième et dernier Championnat mondial junior, après avoir vu son équipe faire belle figure au cours de la dernière présentation. Le 2 janvier, la Slovaquie est passée tout près de causer une surprise quasi historique, lorsqu’un duel contre le Canada s’est retrouvé en prolongation. Un but de Connor Bedard a toutefois coupé court aux espoirs slovaques.

Au prochain Mondial, disputé à Gothembourg, en Suède, Filip Mesar espère « être un bon leader » pour son club, qui « visera la médaille d’or ». La sélection nationale pourrait possiblement compter sur Simon Nemec et sur Dalibor Dvorsky, deux choix de premier tour des derniers repêchages.

« Mais je ne pense pas qu’on aura Slaf », a-t-il ajouté, avec un demi-sourire.

Ça ne devrait, en effet, pas se produire. Il a retrouvé son éternel complice il y a deux semaines à Montréal. Les deux habitent et s’entraînent ensemble, et ils pourront probablement se voir souvent pendant la saison si les deux restent, comme prévu, dans la région métropolitaine.

La carrière junior de Slafkovsky, toutefois, est bel et bien terminée. Celle de Mesar l’est presque elle aussi. Mais on sent dans sa voix qu’il souhaiterait y mettre un point final avec une médaille.