Plus les semaines passaient en fin de saison, plus Rafaël Harvey-Pinard avait l’air d’un joueur prêt pour la LNH à temps plein. Il détient maintenant un contrat qui le prouve.

Le petit ailier a signé lundi un contrat de deux saisons, d’une valeur annuelle moyenne de 1,1 million de dollars, avec le Canadien. Il s’agit d’un contrat à un seul volet, soit de la LNH seulement.

En ayant un contrat à un volet, Harvey-Pinard n’a pas une place assurée pour toute la saison avec le Canadien, mais si l’équipe le cède à Laval, le joueur y touchera son plein salaire de la LNH.

Le Saguenéen se retrouvera à un an de l’autonomie complète à la fin du contrat. Le Tricolore aura donc une chance de plus de s’entendre avec lui à plus long terme avant qu’il devienne libre comme l’air. De son côté, Harvey-Pinard a deux ans pour parier sur lui-même et établir sa valeur en vue des prochaines négociations.

L’attaquant de 24 ans a inscrit 20 points (14 buts, 6 aides) en 34 matchs la saison dernière. À compter de son rappel dans la LNH, le 17 janvier dernier, il a mené les recrues de la LNH pour les buts marqués (14) et s’est classé 2e pour le différentiel (+7).

Son taux d’efficacité de 24,1 % sur ses tirs – le deuxième dans la LNH parmi les joueurs ayant disputé au moins 30 matchs – laisse toutefois croire qu’il pourrait être victime d’une « correction du marché » la saison prochaine, car même les meilleurs joueurs sont incapables de maintenir une telle cadence à long terme.

Harvey-Pinard n’a pas pu s’entretenir avec les médias lundi. Il avait cependant annoncé ses couleurs au bilan de fin de saison du club-école du Tricolore en avril. « Je pense que j’ai joué mon dernier match avec le Rocket », avait-il concédé.

Le natif d’Arvida avait disputé 37 matchs avec Laval dans la Ligue américaine avant d’être rappelé par le Canadien, et a ensuite été renvoyé dans le 450 afin de disputer les trois derniers matchs du Rocket, qui tentait de se qualifier pour les séries.

Sélectionné par le Canadien au 201rang en 2019, il est déjà 21e de son année de repêchage pour les points avec 21, et 15e pour les buts avec 15. Toute une symétrie.

Le portrait se précise

Ce dossier étant réglé, ne reste plus qu’Alex Newhook et, dans une moindre mesure, Jesse Ylönen sans contrat parmi ceux qui pourraient s’aligner avec le Canadien.

On commence donc à mieux comprendre la situation de l’équipe sous le plafond salarial en vue de la saison 2023-2024. Selon CapFriendly, le Tricolore présente actuellement une masse salariale de 84,1 millions de dollars, soit 600 000 $ de plus que la limite. Le futur contrat de Newhook fera gonfler cet excédent.

Deux bémols, cependant. D’une part, il s’agit d’un total pour 25 joueurs (15 attaquants, 8 défenseurs et 2 gardiens). Comme la taille maximale des formations est de 23 joueurs, il faudra rétrograder ou échanger deux patineurs d’ici là, à moins qu’il y ait des blessés.

À ce sujet, le confrère de The Athletic Arpon Basu rapportait ces derniers jours que Christian Dvorak ne sera pas prêt pour le début de la saison, contrairement à ce qui était prévu.

Dvorak, qui compte pour 4,45 millions sous la masse salariale, a été opéré à un genou à la mi-mars. Une absence de Dvorak en début de saison ne ferait toutefois que repousser le problème, car à son retour, Montréal devra se conformer au plafond.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Christian Dvorak

D’autre part, le salaire de Carey Price est actuellement comptabilisé. L’équipe pourra se donner de la marge de manœuvre en plaçant le gardien et ses 10,5 millions de dollars sur la liste des blessés à long terme quand elle le jugera approprié.

Davidson et un gardien

Par ailleurs, le Rocket a accordé des contrats de la Ligue américaine à quatre joueurs : le gardien Strauss Mann, le défenseur Tobie Paquette-Bisson et les attaquants Jakov Novak et Jared Davidson.

Davidson est le seul choix au repêchage du Canadien parmi eux. Il vient de terminer sa carrière junior avec Seattle et ce contrat le place sur la même voie que Xavier Simoneau et, justement, Harvey-Pinard.

C’est que le Canadien a jusqu’en 2024 pour lui offrir un contrat de la LNH. L’équipe repousse donc la décision d’un an, et dans l’intervalle, Davidson ne comptera pas parmi les 50 contrats auxquels les équipes ont droit.

Davidson a inscrit 82 points en 60 matchs avec Seattle et a aidé le club à remporter le championnat de la WHL et à participer à la Coupe Memorial.

Mann s’ajoute quant à lui à une situation des gardiens imprécise. Le jeune Jakub Dobes devrait obtenir un des deux postes à Laval, mais il est moins évident de savoir qui occupera l’autre chaise.

Cayden Primeau, numéro 1 du Rocket la saison dernière, devra désormais passer par le ballottage s’il est cédé à Laval. S’il y est réclamé, Montréal aura besoin d’options, et Strauss Mann en fera partie. Cet Américain de 24 ans a passé la dernière saison dans l’ECHL et dans la Ligue américaine, avec San Jose.