Au bout du combiné en ce petit jeudi, la voix de Quentin Miller était celle d’un gars agréablement surpris. Et pour cause.

C’est que le jeune gardien de 18 ans s’attendait à être repêché, bien sûr, mais pas maintenant, pas tout de suite, lors de ce quatrième tour du repêchage de la Ligue nationale de hockey présenté à Nashville.

Mais c’est pourtant ce qui est arrivé : Quentin Miller a été repêché par le Canadien, avec le 128choix au total à ce repêchage.

Alors, à la question d’usage, à savoir si ça va bien, le jeune homme n’a pas tardé à répondre.

« Ça va bien, absolument !, a-t-il commencé par dire. Est-ce que je suis surpris ? Je dirais que je suis extrêmement surpris. C’est incroyable comme sentiment en ce moment… »

Je savais que le Canadien était intéressé à moi, je me disais que j’allais être repêché, mais je pensais plus au septième tour, au sixième tour. Peut-être au cinquième tour…

Quentin Miller

Cette façon de défier tous les pronostics commence à être une habitude pour le jeune Miller. Ce fier Ahuntsicois, un ancien du collège Notre-Dame, vient de passer la dernière saison avec les Remparts de Québec, dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), là où il a dû se contenter de seulement 20 parties derrière le premier gardien du club, William Rousseau.

Il ne fut pas vraiment plus occupé lors des séries, alors qu’il n’a pas disputé une seule minute de jeu, et à peine 14 minutes de jeu lors du tournoi de la Coupe Memorial, qui a été présenté par la suite. Mais de toute évidence, cela n’a pas refroidi l’enthousiasme des dirigeants du Canadien de Montréal à son endroit, qui n’ont pas hésité à lui parler en marge du repêchage, afin d’en apprendre un peu plus sur lui, le joueur, mais aussi sur lui, le jeune homme.

Voir grand

À Québec la saison prochaine, il aura la chance de se faire voir pas mal plus souvent, puisque c’est lui qui sera le gardien partant des Remparts.

Cela s’ajoute à la très bonne nouvelle qu’il a reçue au téléphone jeudi… D’où cet immense sourire perceptible même à travers le combiné.

« Ç’a souvent été comme ça avec moi, a-t-il expliqué. Il y a eu des reculs avec les années, et je n’ai pas joué bien souvent dans les catégories élites. J’ai beaucoup joué dans le CC, dans le BB aussi. Enfin, dans le midget, j’ai pu jouer dans le AAA… »

Alors tout ça est spécial pour moi, vraiment. C’est le Canadien, en plus ! C’est l’équipe que je regardais à la télé quand j’étais jeune… c’est un rêve d’enfance.

Quentin Miller

« Carey Price a été mon modèle quand je grandissais, et, un peu comme lui, je suis un gardien qui est calme, confiant, athlétique… Je ne lui ai pas encore parlé, mais j’espère pouvoir le faire ! »

Cet appel du Canadien, par un après-midi tant attendu de juin, n’est sans doute que le commencement pour Quentin Miller, qui voit déjà assez grand. Est-ce à dire qu’on le verra, un de ces jours, devant l’un des filets du Centre Bell, ces mêmes filets que son idole Price a protégés pendant plusieurs années ?

Lui, en tout cas, il y croit. Il y croit parce qu’il y a toujours cru, et il y croit encore plus maintenant parce que le rêve, son rêve, lui pend au bout des doigts.

Et c’est avec optimisme qu’il pense à la suite.

« Vous allez me voir un jour au Centre Bell… je ne sais pas quand, mais vous allez me voir. Mon histoire est déjà très belle, mais elle n’est pas terminée… »